Vernissage le jeudi 26 novembre 2009 à partir de 18h00.
Visites publiques : dimanche 6 décembre 2009 à 16h00 et dimanche 3 janvier 2010 à 16h00
Visite pour les enseignants : mercredi 2 décembre 2009 à 14h30
Visite privée pour les Amis du Frac Champagne-Ardenne : lundi 30 novembre à 19h00
Visite « Nuit des Musées spéciale étudiants » : mercredi 2 décembre de 20h00 à minuit
Visite « Reims Scènes d'Europe » : jeudi 17 décembre 2009 à 19h00
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Partant du constat que tout ce que nous appréhendons visuellement dépend du point de vue que nous adoptons, Marine Hugonnier développe un travail qu'elle décrit elle-même comme une politique de la vision. L'artiste explore, à la frontière du documentaire et de la fiction, les différentes modalités du cinéma et traite de questions mises en jeu par la production des images, et plus précisément des images en mouvement. Les films qu'elle réalise sont le plus souvent présentés comme des installations qui évoluent en fonction du lieu d'exposition. Largement diffusés dans les festivals de cinéma, ils dépassent aujourd'hui le cadre strict de l'art contemporain pour toucher le champ de l'anthropologie visuelle.
Marine Hugonnier a choisi de nommer son exposition au FRAC Champagne-Ardenne Part 3 car elle présente le troisième volet de la Trilogie des trois continents, débutée en 2003. Celle-ci n'avait encore jamais été exposée en France. L'exposition réunit un film, deux séries de photographies ainsi que des "livres" qui font plus particulièrement apparaître le goût de l'artiste pour l'exploration des liens entre histoire et géographie, et la façon dont un paysage détermine l'histoire d'un lieu et inversement.
Travelling Amazonia (2006) est le dernier opus de cette trilogie au travers de laquelle Marine Hugonnier explore les différentes modalités du cinéma. Tourné au cœur de la jungle amazonienne, ce film s'intéresse à la construction avortée de l'autoroute Transamazonienne, projet colossal développé dans les années 1970 au Brésil par la dictature militaire alors au pouvoir et qui avait pour but de connecter les côtes Atlantique et Pacifique, soit un trajet de plus de 9000 kilomètres. L'objectif de l'artiste et de son équipe était de fabriquer un chariot et des rails en utilisant les mêmes matériaux que ceux qui servirent à construire l'autoroute (caoutchouc, bois et métal) et de les installer sur la route pour effectuer un travelling. Ce plan rappelle la linéarité de la Transamazonienne et évoque à la fois les idéaux des pionniers et les desseins colonialistes liés à ce projet, questionnant ainsi les systèmes occidentaux de représentation.
Pour l'installation Wednesday (Monte Pascoal, Brazil) et Thursday (Monte Pascoal, Brazil), composée de deux photographies réalisées en 2005, Marine Hugonnier s'est rendue à l'endroit exact où le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral a débarqué le 22 avril 1500. Alors qu'il suivait la nouvelle route des Indes, un ouragan a déporté Cabral vers les côtes, lui permettant de distinguer dans l'obscurité Monte Pascoal, un mercredi soir, et donc de découvrir ainsi le Brésil. Il dut néanmoins attendre les premières heures du jour, le lendemain matin, pour pouvoir accoster.
Beach of the New World (Monte Pascoal National Park, Brazil) est une photographie datée de 2005 représentant la plage où Cabral et son équipage ont accosté le matin du jeudi 23 avril 1500. En nous présentant la vision de l'explorateur portugais, l'artiste fait référence à ces quelques heures dans l'histoire pendant lesquelles les idéaux, les croyances et l'imaginaire liés au Nouveau Monde ont pris corps dans la psyché occidentale.
Les Ouvrages géographiques accompagnent les films qui composent la Trilogie des trois continents : Ariana (2003), The Last Tour (2004) et Travelling Amazonia (2006). Ils sont composés d'images réunies par Marine Hugonnier avant, pendant et après la réalisation de ces projets. Leur forme en accordéon permet d'en éditer le contenu de mille manières différentes.
Marine Hugonnier est née en 1969 à Paris. Elle vit et travaille à Paris et à Londres. Elle a récemment réalisé des expositions personnelles à la Villa Romana de Florence, la Kunstverein de Brauschweig, la Konsthall de Malmö, le MAMCO de Genève, le Philadelphia Museum of Art, la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo de Turin et la Kunsthalle de Berne. Parallèlement, elle a notamment participé à des expositions de groupe au MACBA de Barcelone et au Kunsthaus de Graz. En 2007, son travail a été présenté dans le cadre de la 52e Biennale de Venise. La même année, elle a reçu le prestigieux London Film Award.
A l'occasion de cette exposition, une monographie de référence co-éditée par la Konsthall de Malmö, la Kunstverein de Braunschweig et le FRAC Champagne-Ardenne est publiée aux éditions JRPlRingier.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772
Vernissage le jeudi 10 septembre 2009 à partir de 18h00.
Conférence de Boris Achour : jeudi 8 octobre à 18h00 au FRAC Champagne-Ardenne.
Visites publiques « Journées du Patrimoine » : samedi 19 et dimanche 20 septembre de 14h00 à 19h00
Visite pour les enseignants : mercredi 23 septembre à 14h30
Visite privée pour les Amis du Frac Champagne-Ardenne : jeudi 8 octobre à 19h30, en présence de l’artiste
Visites publiques « Collections d’automne » : samedi 17 et dimanche 18 octobre à 16h00
Visite pour les étudiants : jeudi 29 octobre à 18h30
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Mêlant sans hiérarchie des éléments hétérogènes issus de champs culturels et formels très variés, l’œuvre de Boris Achour constitue un système combinatoire ouvert et en perpétuelle évolution basé sur l’affirmation de la forme, la jubilation que procure la création et la nécessité de la mise en relation. Depuis 2006, le concept de « conatus », à savoir, pour Spinoza, le désir comme force motrice et la volonté de l’homme de persévérer dans son être et d’augmenter sa puissance d’agir, est devenue le principe constitutif de son travail. Ses expositions sont autant d’épisodes d’une série dont les personnages sont des œuvres, qui sont elles-mêmes les éléments d’une constellation en constante expansion.
L’exposition de Boris Achour prend comme point de départ un court poème écrit par Johannes Scheffler, théologien et poète mystique allemand du 17e siècle plus connu sous le nom de Angelus Silesius : « La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit, n’a souci d’elle-même, ne désire être vue ». De ce quatrain, l’artiste tire une multitude d’interrogations (notamment quant à l’autonomie, la souveraineté et la puissance d’affirmation de l’œuvre, la nature de sa relation au specta-teur…) qui ont nourri la conception des œuvres présentées, mais qui peuvent également être prises comme autant de points d’entrée dans l’exposition. Investissant tous les espaces du FRAC, Boris Achour, fidèle à la pluralité qui le caractérise, présente dans Conatus : La rose est sans pourquoi un ensemble d’œuvres inédites aussi hétérogène que cohérent.
Né à Marseille en 1966, Boris Achour vit et travaille à Paris. Son travail a notamment été exposé dans le cadre de « La Force de l’Art » au Grand Palais à Paris en 2006 puis en 2009, « Le printemps de septembre » à Toulouse et la Biennale d’art contemporain de Rennes en 2008, ainsi que dans d’importantes institutions internationales telles que le S.M.A.K. à Gand, le Montehermoso Cultural Center de Vitoria et le Musée d’art contemporain de Bucarest. Boris Achour a obtenu le prix de la Fondation Ricard en 2002. Il est représenté par la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois à Paris.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772
Vernissage le 14 mai 2009 à 18h00
Nocturne Nuit des musées : samedi 16 mai de 18h à 24h
Visites publiques : dimanche 17 mai à 16h ; jeudi 11 juin à 18h30 ; dimanche 28 juin à 16h
Visite privée pour les amis du frac champagne-ardenne : mercredi 20 mai à 19h
Visite pour les étudiants : jeudi 28 mai à 18h30
Visite pour les enseignants : mercredi 20 mai à 14h
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
L’œuvre photographique, filmique, graphique et picturale de Cyprien Gaillard prend sa source dans l’observation du paysage rural et urbain et l’exploration des rapports entre nature et architecture. Développant une forme très personnelle de Land art, l’artiste mène en effet, dans une démarche oscillant entre romantisme et vandalisme, une recherche sur les traces laissées par l’homme dans la nature. Son modus operandi et les œuvres qu’il réalise se caractérisent par la transgression de règles légales ou morales. Parallèlement, les références à la pensée de l’artiste américain Robert Smithson, disparu en 1973, et tout particulièrement à son approche de la notion d’entropie, sont nombreuses. Tout comme lui, Cyprien Gaillard a d’abord travaillé sur des sites suburbains avant de s’intéresser aux paysages de campagne classiques, voire idylliques.
Cyprien Gaillard parcourt les zones d’habitations ou industrielles périurbaines à la recherche de bâtiments modernes menacés de destruction ; l’un de ces projets est d’ailleurs de les réunir un jour en un même lieu afin de créer un parc de ruines. Depuis 2006, il réalise des séries de polaroids intitulées Geographical Analogies qui traitent de la question des paysages entropiques en illustrant des lieux marqués par le processus d’érosion et de décomposition. Epinglés tels des papillons sous une vitrine, les photographies sont minutieusement agencées par séries de neuf selon un principe de correspondance visuelle entre les éléments représentés et, ainsi, entre des champs culturels en apparence éloignés, tels que l’histoire de l'art, la géopolitique, la youth culture, etc. L’exposition monographique de Cyprien Gaillard au Frac Champagne-Ardenne permet de réunir l’ensemble des Geographical Analogies sous la forme d’une monumentale installation.
Parallèlement, sont exposées des œuvres inédites, spécialement conçues par l’artiste pour cette exposition. Cities of Gold and Mirrors (2009), notamment, est le tout dernier film réalisé par Cyprien Gaillard. Tourné en 16mm au Mexique, à Quintana Roo dans la province du Yucanan, est composé de cinq scènes situées à l’intérieur et à l’extérieur de la ville de Cancun, qui fut fondé en 1970. Apparaissent des vacanciers américains, un hôtel, des dauphins nageant dans la piscine de cet hôtel, un membre d’un gang de Los Angeles, les Bloods, dansant sur les ruines d’un site archéologique Maya appelé El Rey, la façade en miroir d’un immeuble en train d’être démoli et l’intérieur d’une immense boîte de nuit… La musique, intitulée « Le feu de Saint Elme » et composée par Haïm Saban et Shuki Levy, provient d’un célèbre dessin animé franco-japonais conçu en 1982, Les mystérieuses cités d’or. Le personnage principal de cette série, Esteban, qui à chaque épisode était sur le point de découvrir une nouvelle merveille, représente, selon l’artiste, le premier contact que les enfants français de sa génération ont eu avec les cultures précolombiennes. Le souvenir de ce dessin animé, réalisé dans un but éducatif mais débouchant constamment vers la science-fiction, a beaucoup marqué l’artiste. Le film constitue un portrait d’un moment historique particulier, le notre.
Sans titre (2009) est la première peinture murale jamais réalisée par Cyprien Gaillard. L’artiste s’est inspiré du relevé sommaire réalisé par Jacques Cellier en 1585 du tracé du labyrinthe de la cathédrale de Reims qui fut détruit en 1779. Ce motif graphique est devenu le logotype des Monuments nationaux. Aujourd’hui, le dessin du labyrinthe, sorte de relevé topographique, incarne ainsi l’idée même de patrimoine et de monument chères à l’artiste, qui semble également faire référence, avec humour, à l’histoire de la peinture géométrique.
Enfin, les Geographical Analogies font l’objet d’un important livre d’artiste coédité par le FRAC Champagne-Ardenne, la Kunsthalle Fridericianum de Cassel, la Hayward Gallery de Londres et le Musée d’art contemporain de Castilla y León à paraitre en 2009. Pour ce projet, Cyprien Gaillard a reçu l’Aide au premier catalogue du Centre national des arts plastiques (CNAP).
Né en 1980 à Paris, Cyprien Gaillard vit et travaille à Berlin. Il est diplômé de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) en Suisse. Il a récemment exposé en solo à la Kunsthalle Fridericianum de Cassel, à Stroom à La Haye, au musée Santa Maria della Scala de Sienne et à la Hayward Gallery de Londres, et il a participé à la 5e biennale de Berlin, la 9e biennale de Lyon et la 1e biennale d’Athènes. Il a reçu le Prix Audi Talent Awards en 2007 et le Prix Les David en 2008. Il est représenté par Cosmic Galerie à Paris et Laura Bartlett Gallery à Londres.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772
Remerciements : Nicolas Martin, Claudia Cargnel, Frédéric Bugada, Cosmic Galerie, Stéphane Kropf, Gilles Gavillet, Giovanni Giuliani, Luca Liberali, Pierpaolo Barzan, Rita Huys, Sabina Belli, Anne Cabin Saint-Marcel, Geneviève Jamin-Dejoie, Fabienne Moreau-Huttaux.
Dix ans après sa toute première exposition personnelle, présentée au FRAC Champagne-Ardenne en 1999, Laurent Montaron investit à nouveau ses espaces d’exposition pour y présenter un ambitieux projet monographique réunissant une série d’œuvres inédites, réalisées spécialement à cette occasion.
Le titre de l’exposition, AYYLU, fait référence au code morse, qui permet de transmettre un texte grâce à une série d’impulsions courtes et longues. Cet alphabet attribue à chaque lettre, chiffre et signe de ponctuation une combinaison unique de signaux, mécaniques ou visuels, plus ou moins brefs. Parallèlement au code morse, des codes commerciaux ont été inventés pour la télégraphie, tels AYYLU qui signifie « Not clearly coded, repeat more clearly » (pas assez clair, veuillez répéter plus clairement). Chacune des œuvres présentées dans cette exposition décline la problématique du langage et de sa transmission via différentes tech-nologies, qu’elles soient ancestrales ou au contraire contemporaines.
Balbvtio, film co-produit avec l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne*, est une œuvre inédite composée de deux films identiques projetés côte à côte. Elle constitue une narration cinématographique, mais également une mise à distance de la rhétorique même du cinéma. Générés par deux prises de vues différentes, ces films placent le contenu de l’histoire sur un autre plan que celui de la matérialité de l’image. L’histoire évoque de manière allégorique le message et le lien que tisse la parole avec l’Esperanto. Conçue à la fin du 19e siècle par le docteur Ludwik Lejzer Zamenhof, l’Esperanto est une langue dont la syntaxe est basée sur des langues déjà existantes, dans le but de faciliter la communication et la compréhension entre des individus de diverses nationalités.
L’intérêt de Laurent Montaron pour le cinéma apparaît ainsi en filigrane dans sa pratique. Depuis la série Sous un nouveau jour, qu’il avait pré-sentée au FRAC Champagne-Ardenne à l’automne 1999, cet intérêt s’est constamment développé au travers d’images, d’objets et de dispositifs, à l’instar du film 16mm Key, réalisé spécialement pour cette exposition.
Le travail de Laurent Montaron montre, tout en les interrogeant, les habitudes et les mécanismes qui régissent notre regard. Il souligne ainsi la manière dont les outils façonnent nos représentations et indexent de façon tangible la manière dont se construit la pensée. Dans cette perspective, le réel voisine l’imaginaire.
Le film Balbvtio, oeuvre coproduite par le FRAC Champagne-Ardenne et l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne, y est également présenté du 28 janvier au 15 mars 2009. http://www.i-art-c.org
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux