
ciprian muresan / recycled playground
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Vernissage le jeudi 22 septembre 2011 à partir de 18h00
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
Ciprian Mureșan s’approprie des références historiques, politiques, sociales et culturelles (essentiellement artistiques, littéraires et cinématographiques) qu’il recontextualise, et analyse aussi bien les mécanismes de diffusion de la culture, les relations ambivalentes voire contradictoires entre la mémoire de l’histoire récente et l’expérience des réalités actuelles, que les relations entre le pouvoir politique, le pouvoir religieux et la société civile. Par des gestes simples et des thèmes et méthodes empruntées à la culture populaire, il aborde l’art d’une manière expiatoire, en redonnant de l’importance à l’expression et à l’expérience personnelles.
Ciprian Mureșan appartient à cette génération postérieure à la chute de l’ancien régime communiste qui, de manière post-conceptuelle, traite des séquelles de l’histoire politique et sociale de son pays sans pour autant l’inscrire dans la traditionnelle opposition Est/Ouest. Abordant au contraire cette histoire comme faisant partie intégrante d’un ensemble, il s’intéresse à des questions liées aux soubresauts de la société contemporaine dans son ensemble, de la chute des utopies modernistes à l’impact des nouvelles technologies sur notre culture visuelle et, de manière récurrente, à l’autoritarisme de toutes formes de pouvoir. Si ses travaux s’inspirent le plus souvent d’œuvres iconiques de la modernité c’est, loin de toute volonté d’appropriation, que l’artiste aborde la culture comme un langage commun et partagé par tous.
À l’occasion de sa toute première exposition en France, Ciprian Mureșan investit l’ensemble des espaces du FRAC Champagne-Ardenne. Il présente dans tout l’espace au rez-de-chaussée de l’institution un projet inédit composé d’une installation monumentale et d’une importante œuvre vidéo. A l’étage est présentée une large sélection d’œuvres qui permettent d’appréhender le travail de cet artiste à travers la pluralité des formes qu’il emploie – sculptures, installations, vidéos, photographies, œuvres sur papier – et des sujets qu’il explore.
Cette exposition est organisée en collaboration avec le Centre d’art contemporain de Genève (Suisse) et la Contemporary Art Gallery de Vancouver (Canada), où l’exposition sera présentée à partir de 2012.
Né à Dej en 1977, Ciprian Mureșan vit et travaille à Cluj-Napoca (Roumanie). Son travail a notamment été présenté récemment à la Secession de Vienne, à la NBK de Berlin, au Wyspa Institute of Art de Gdansk, au Centre Georges Pompidou à Paris, à la Renaissance Society de Chicago, au Centro Cultural Montehermoso à Vitoria, au Witte de With de Rotterdam et au New Museum de New York. Ciprian Mureșan a également exposé dans le Pavillon Roumain de la 53e Biennale de Venise et a participé à la 17e Biennale de Sydney. Il est représenté par Plan B à Cluj et Berlin, Andreiana Mihail Gallery à Bucarest, Nicodim Gallery à Los Angeles, Wilkinson Gallery à Londres et David Nolan Gallery à New York.
Avec le soutien de Champagne Pommery

julien carreyn / lyot
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 12 mai à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Le FRAC Champagne-Ardenne présente simultanément deux expositions personnelles, l'une consacrée à l'artiste français Julien Carreyn (né en 1973 ; vit et travaille à Paris) et l'autre à l'artiste allemano-américain Nick Mauss (né en 1980 ; vit et travaille à New York).
À l’instar des œuvres mystérieuses du symboliste belge Fernand Khnopff – compositions peuplées de femmes hiératiques, inaccessibles et au regard trouble, ou paysages renvoyant au monde du rêve –, les images de Julien Carreyn évoquent un passé disparu, englouti dans le vague des souvenirs. L’artiste photographie des modèles qu’il fait poser dans des intérieurs saturés d’objets à haute valeur culturelle et symbolique. S’en suit un long travail d’atelier solitaire et minutieux pour faire naître, par le biais de techniques d’impression obsolètes, des dessins et des photographies qui sont ensuite assemblés en séries et disposés sous vitrine tels des vestiges culturels.
Nick Mauss utilise l’accumulation – d’idées, de souvenirs, d’influences – comme une technique, et développe une approche artistique à la fois mécanique, poétique, onirique et presque incantatoire. S’il considère ses œuvres sur papier et celles qu’il nomme des « dessins amplifiés » (ses sculptures, peintures, vidéos et installations) comme autant d’éléments d’un vocabulaire en développement, résolument ancrés dans le présent, celles-ci sont le plus souvent perçues comme issues d’un passé dont on ne sait s’il doit être éradiqué ou devenir source d’émulation. Il appréhende le lieu d’exposition, qui est traité comme un objet oscillant entre l’espace mental, émotionnel, sensuel, historique et artistique, comme une page blanche à partir de laquelle est construit un dessin.
Julien Carreyn et Nick Mauss partagent un même désir d'imaginaire et d'esthétisme. Particulièrement intéressés par des techniques de reproduction anciennes et/ou rudimentaires, tous deux ont choisi de privilégier le dessin en tant que processus créatif pour tenter de créer un nouveau langage. Boulimiques et érudits, c'est par la fusion de références multiples qu'ils produisent des œuvres à l'aspect faussement désuet, mêlant l'abstraction à la figuration, associant un certain réalisme fragmenté aux images subconscientes et aux rêves, et ayant la particularité de rester parfaitement ouvertes.
Julien Carreyn a notamment participé à des expositions à la Fondation d’Entreprise Ricard à Paris (
Une Expédition, commissariat de Stéphane Calais, 2009), au Mac/Val de Vitry-sur-Seine (
Collection du FRAC Ile-de-France, 2008) et au CNEAI de Chatou (
Salons boudoirs et antichambres, 2002). Il a publié plusieurs livres d’artistes, dont
Les Demoiselles de Vienne en collaboration avec Pierre la Police (Editions Cornélius, Paris, 2008). Julien Carreyn est représenté par la Galerie Crèvecœur à Paris.
Le travail de Nick Mauss a été présenté à la Künstlerhaus de Stuttgart, à la Kunsthalle Basel (
Strange Comfort (Afforded by the Profession), 2010), au P.S.1 Contemporary Art Center de New York (expositions
Greater New York et
The Baghdad Batteries, 2010), à la Halle für Kunst de Lüneburg (
Provence « O », 2010), à la Kunsthalle de Zurich (
Non-Solo Show, Non-Group Show, 2009) et au MoMA - Museum of Modern Art de New York (
Contemporary Drawings Collection, 2009). Il est représenté par Galerie Neu à Berlin et 303 Gallery à New York.
Avec le soutien de Champagne Taittinger

nick mauss / disorder
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 12 mai à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Le FRAC Champagne-Ardenne présente simultanément deux expositions personnelles, l'une consacrée à l'artiste français Julien Carreyn (né en 1973 ; vit et travaille à Paris) et l'autre à l'artiste allemano-américain Nick Mauss (né en 1980 ; vit et travaille à New York).
À l’instar des œuvres mystérieuses du symboliste belge Fernand Khnopff – compositions peuplées de femmes hiératiques, inaccessibles et au regard trouble, ou paysages renvoyant au monde du rêve –, les images de Julien Carreyn évoquent un passé disparu, englouti dans le vague des souvenirs. L’artiste photographie des modèles qu’il fait poser dans des intérieurs saturés d’objets à haute valeur culturelle et symbolique. S’en suit un long travail d’atelier solitaire et minutieux pour faire naître, par le biais de techniques d’impression obsolètes, des dessins et des photographies qui sont ensuite assemblés en séries et disposés sous vitrine tels des vestiges culturels.
Nick Mauss utilise l’accumulation – d’idées, de souvenirs, d’influences – comme une technique, et développe une approche artistique à la fois mécanique, poétique, onirique et presque incantatoire. S’il considère ses œuvres sur papier et celles qu’il nomme des « dessins amplifiés » (ses sculptures, peintures, vidéos et installations) comme autant d’éléments d’un vocabulaire en développement, résolument ancrés dans le présent, celles-ci sont le plus souvent perçues comme issues d’un passé dont on ne sait s’il doit être éradiqué ou devenir source d’émulation. Il appréhende le lieu d’exposition, qui est traité comme un objet oscillant entre l’espace mental, émotionnel, sensuel, historique et artistique, comme une page blanche à partir de laquelle est construit un dessin.
Julien Carreyn et Nick Mauss partagent un même désir d'imaginaire et d'esthétisme. Particulièrement intéressés par des techniques de reproduction anciennes et/ou rudimentaires, tous deux ont choisi de privilégier le dessin en tant que processus créatif pour tenter de créer un nouveau langage. Boulimiques et érudits, c'est par la fusion de références multiples qu'ils produisent des œuvres à l'aspect faussement désuet, mêlant l'abstraction à la figuration, associant un certain réalisme fragmenté aux images subconscientes et aux rêves, et ayant la particularité de rester parfaitement ouvertes.
Julien Carreyn a notamment participé à des expositions à la Fondation d’Entreprise Ricard à Paris (Une Expédition, commissariat de Stéphane Calais, 2009), au Mac/Val de Vitry-sur-Seine (Collection du FRAC Ile-de-France, 2008) et au CNEAI de Chatou (Salons boudoirs et antichambres, 2002). Il a publié plusieurs livres d’artistes, dont Les Demoiselles de Vienne en collaboration avec Pierre la Police (Editions Cornélius, Paris, 2008). Julien Carreyn est représenté par la Galerie Crèvecœur à Paris.
Le travail de Nick Mauss a été présenté à la Künstlerhaus de Stuttgart, à la Kunsthalle Basel (Strange Comfort (Afforded by the Profession), 2010), au P.S.1 Contemporary Art Center de New York (expositions Greater New York et The Baghdad Batteries, 2010), à la Halle für Kunst de Lüneburg (Provence « O », 2010), à la Kunsthalle de Zurich (Non-Solo Show, Non-Group Show, 2009) et au MoMA - Museum of Modern Art de New York (Contemporary Drawings Collection, 2009). Il est représenté par Galerie Neu à Berlin et 303 Gallery à New York.
Avec le soutien de Champagne Taittinger

tom burr / gravity moves me
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Vernissage le jeudi 3 février 2011 à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Gravity Moves Me, première exposition institutionnelle de Tom Burr en France, réunit un ensemble d’œuvres inédites spécialement conçues par l’artiste américain pour les espaces du FRAC Champagne-Ardenne.
Tom Burr est un artiste dont l’œuvre (sculptures, photographies, dessins, collages, installations) revisite le vocabulaire formel des avant-gardes et néo-avant-gardes artistiques, et mêle références littéraires, cinémato-graphiques et musicales, iconographie pop, culture homosexuelle, esthétiques underground, architecture, design et mode. L’investigation conceptuelle qu’il mène questionne de quelle manière l’identité, en particulier l’identité sexuelle, se construit ou est au contraire contrainte par la société et ses espaces physiques. L’artiste reprend le mode d’appropriation de l’art des années 1980 comme une stratégie permettant de revisiter des œuvres du passé et d’en révéler des significations différentes. Ainsi, il reconfigure une histoire non plus figée dans le temps et l’espace, mais au contraire parfaitement ouverte et permettant d’éclairer et de transformer le présent.
Si les œuvres présentées dans l’exposition Gravity Moves Me sont intrinsèquement liées les unes aux autres, elles sont aussi directement connectées à Deep Purple, une sculpture monumentale réalisée en 2000 par Tom Burr et installée dans la cour du FRAC Champagne-Ardenne depuis 2008. Car c’est sous l’angle de « l’effet » produit par le passage du temps, sur les corps comme sur les objets qui les entourent, que l’artiste envisage en effet la notion de « gravité ». Ce mot décrit aussi bien les actions de la pesanteur sur un corps donné, mais il peut également être entendu comme un état cérébral décrivant des pensées sérieuses, sombres, parfois même morbides qui, paradoxalement, sont celles qui font naître l’humour véritable, celui qui émerge d’une prise de conscience du déclin, du délabrement et de la disparition inéluctable.
Deep Purple est une réplique en bois et au deux tiers de sa taille initiale de la célèbre sculpture Tilted Arc (1981) de Richard Serra qui aurait été « accessoirisée » afin de devenir modulable, adaptable et déplaçable. C’est bien la notion d’in situ, et à travers elle toute l’histoire de la sculpture contemporaine, qui est ici convoquée afin d’en repousser les limites tant formelles que conceptuelles. De par la trajectoire exceptionnelle de l’œuvre de Serra et le procès surmédiatisé qu’elle généra, cette œuvre articule également des problématiques liées à l’architecture et à l’espace public avec des questions de politique, de sociologie, de psychologie, etc. Son titre fait notamment référence au célèbre groupe de rock britannique éponyme, à une couleur prisée par la communauté homosexuelle ou à celle du deuil, ou encore aux rideaux pourprés de certaines nouvelles d’Edgar Allan Poe.
Les références récurrentes à de grandes figures de l’histoire de la culture, au sens large, répondent au désir de l’artiste de se situer en tant que tel et de situer ses gestes à l’intérieur du champ du modernisme, tout en générant de multiples lectures possibles.
Le titre de l’exposition de Tom Burr, Gravity Moves Me, rend hommage à Carl Andre, autre grande figure du Minimalisme avec Richard Serra. Avec ses œuvres composées de plaques en acier alignées directement sur le sol, Carl Andre a durablement conditionné la relation du spectateur à l’œuvre en mettant à bas plusieurs des caractéristiques principales de la sculpture, dont la verticalité, le geste, la technique et l’autonomie de l’œuvre, et en avançant l’idée que la sculpture est le lieu de l’œuvre. Le projet que Tom Burr développe au FRAC Champagne-Ardenne entreprend de questionner et tester ces notions.
La longue rampe qui s’étend au rez-de-chaussée du FRAC apparaît parallèlement comme une référence directe à Seedbed, la performance légendaire que Vito Acconci réalise en 1972 à la galerie Sonnabend de New York où, allongé sous une rampe pendant trois semaines, il se masturbe huit heures par jour tout en murmurant les fantasmes que lui inspirent les visiteurs, et qui sont simultanément retransmis sur des haut-parleurs. L’artiste est alors tout à la fois producteur et récepteur du plaisir de l’œuvre. La rampe en bois brut de Tom Burr devient le support d’une narration fracturée. Elle représente également, tout comme la série de murs qui habitent et habillent littéralement l’exposition, une forme hybride entre différents corpus d’œuvres créées précédemment : les plateformes, les pièces murales intitulées « Bulletin Boards » et les cloisons. Si elle partage encore quelques similitudes formelles avec les plateformes, la rampe constitue aussi une surface picturale que l’on imagine plus volontiers accrochée à un mur. Ces déplacements sont opérés de manière récurrente au sein de l’exposition. Les murs sont ici couverts, enveloppés, protégés, vêtus de lourdes étoffes, et semblent véritablement danser dans les espaces d’exposition. Ils font écho à une série de « jupes » qui révèlent une nudité de ces espaces et qui, sans elles, nous aurait autrement échappée.
Enfin, une série de collages prend pour mesure un carreau standard de linoléum tel qu’il est le plus souvent utilisé dans les cuisines ou les salles de bain. Dans cette version domestiquée et comme miniaturisée de l’œuvre de Carl Andre, les éléments rejetés parce que jugés impurs par les tenants du Minimalisme – le décoratif et le narratif – peuvent enfin s’épanouir. A l’image de l’ensemble des éléments qui composent cette exposition, ces collages constituent des fragments dont les relations ne peuvent apparaitre dans leur totalité. Ils nécessitent d’opérer des déplacements, de prendre de la distance ou au contraire de les examiner au plus près. Différentes choses sont en effet révélées en fonction de son positionnement sans qu’il n’y ait jamais de point de vue unique ou idéal.
Tom Burr est né en 1963 à New Haven ; il vit et travaille à New York. Ses plus récentes expositions personnelles ont notamment été présentées au Museum für Gegenwartskunst de Bâle, à la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau de Munich, au SculptureCenter et au Swiss Institute de New York, à la Secession de Vienne et au Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Il est représenté par Bortolami Gallery, New York ; Franco Noero, Turin ; Neu, Berlin ; Galerie Almine Rech, Paris ; Stuart Shave/Modern Art, Londres.
Une anthologie des textes de Tom Burr, éditée par le FRAC Champagne-Ardenne, est actuellement en préparation et sera publiée dans le courant de l’année 2011.
Avec le soutien de Champagne Deutz