Œuvres de Francis Alÿs, Francis Cape, Plamen Dejanoff, Jeremy Deller & Alan Kane, documentation céline duval, David Evrard, Patricio Gil Flood, Jeanne Gillard & Nicolas Rivet, Elsa Maillot, Jean-Charles Massera, Jean-Luc Moulène, Jean-Marie Perdrix, Julien Prévieux, Superflex, Koki Tanaka, ainsi que des documents provenant du Musée de l’Histoire vivante, Montreuil et des Archives Nationales du Monde du Travail, Roubaix
Fermeture estivale du 2 au 22 août 2017
Commissaire de l’exposition : Antoine Marchand
Les trois FRAC du Grand Est se réunissent cet été autour d'une thématique commune d'exposition : le travail sous toutes ses formes ! À Reims, le FRAC Champagne-Ardenne ouvre le cycle Le travail à l’œuvre avec une exposition de groupe intitulée « L'alternative », ou comment travailler autrement. Suivi par le 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine à Metz qui aborde, à travers son exposition collective « Ressources humaines », le travail dans sa dimension sociale, morale et invisible tout en guidant la réflexion jusqu'au cœur du milieu artistique. Le FRAC Alsace à Sélestat présente, quant à lui, une installation in situ de l'artiste Michael Beutler dans laquelle processus de création et technicité productive s'entremêlent.
Il apparaît aujourd’hui indispensable, au vu des mutations profondes qui se sont opérées ces dernières décennies, de questionner la notion même de travail, de s’interroger sur la place que cette activité a occupé et occupe dans notre quotidien. En effet, les différentes révolutions industrielles et numériques et les grands bouleversements économiques survenus récemment ont résolument modifié notre rapport au travail, et ont entraîné de profondes évolutions sociétales, remettant notamment en question les frontières et la hiérarchie entre le temps dévolu au travail et celui consacré au loisir.Ainsi, face à une idéologie dominante qui chercherait à imposer un modèle unique ne pouvant être remis en question, se sont déployées des initiatives – citoyennes, politiques, artistiques – qui tentent de faire émerger de nouveaux possibles, d’autres manières d’envisager le (non-) travail et l’organisation de nos sociétés.
L’exposition de groupe présentée au FRAC Champagne-Ardenne, intitulée L’alternative, s’intéresse à la manière dont se sont développés, au fil du temps, ces modes de production alternatifs, parallèles, en marge des courants dominants et en réaction à des structures et organisations du travail potentiellement aliénantes. Qu’ils s’inspirent de modèles éprouvés, témoignent de moments ou situations symboliques et potentiellement charnières, s’infiltrent dans les rouages de cette idéologie dominante qu’est le capitalisme ou en proposent des formes alternatives, les artistes réunis dans cette exposition tentent, chacun à leur manière, d’interroger notre rapport au travail et d’en reconsidérer les fondements, dans des contextes socio-économiques particulièrement sensibles.
S’ils ne sont pas dans la revendication frontale, ces artistes cherchent tous, par leurs productions, à repenser – plus que renverser – l’ordre établi. Certaines des propositions réunies au FRAC Champagne-Ardenne peuvent au premier abord sembler dérisoires, vaines, utopiques, voire irréalisables, mais toutes invitent à une réflexion nécessaire sur un modèle qui paraît aujourd’hui à bout de souffle, défaillant, et dont il convient de se détacher. Sans tendre à l’exhaustivité, cette exposition, via les différentes initiatives rassemblées ici – historiques ou plus contemporaines, personnelles ou collectives – se veut ainsi un laboratoire, un lieu d’échange et de réflexion qui permette d’ouvrir le dialogue sur de possibles nouveaux modèles d’organisation de nos sociétés, tenant également compte d’expériences passées. Une prise de recul salutaire pour tenter d’inventer le monde de demain, à l’aune de moments et réalisations emblématiques – des utopies de la fin du 19ème siècle aux tentatives plus récentes liées à la décroissance, notamment.
Outre les différentes œuvres des artistes invités, l’exposition réunira également des documents d’archive provenant du Musée de l’Histoire vivante de Montreuil et des Archives Nationales du Monde du Travail à Roubaix.
Remerciements : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Lyon, Collection Institut d'art contemporain, Rhône-Alpes, FRAC Bretagne, Centre Pompidou, Musée National d'art moderne - Centre de création industrielle, Champagne Sanger / Avize Viti Campus, Avize
- Visites guidées pour tous : les dimanches à 16h00
- Visite pour les enseignants : mercredi 31 mai 2017 à 14h30
- Visite guidée en LSF : samedi 10 juin 2017 à 14h30
- Visites guidées pour les groupes : sur réservation au 03 26 05 78 32
- Ateliers de pratique artistique pour les enfants de 6 à 12 ans : les samedis de 10h00 à 12h00 (ateliers familles les 20 mai et 16 septembre 2017) sur réservation au 03 26 05 78 32
- Visite croisée avec l'exposition Mémoires de l'industrie en Champagne-Ardenne à la Bibliothèque Carnegie : samedi 3 juin 2017 à 14h30 (rendez-vous à la Bibliothèque Carnegie)
- Visite-apéro avec Cyril Bonnet-Ponson, vigneron à Chamery, en partenariat avec le bar à vin Les 3 P'tits Bouchons : Mardi 1er juin 2017 à 18h30, sur réservation au 03 26 05 78 32
- Nuit Européenne des Musées : samedi 20 mai 2017 de 20h00 à 23h00
- Journées Européennes du Patrimoine : samedi 16 et dimanche 17 septembre 2017 de 14h00 à 18h00
Entrée libre, accessible à tous
Vernissage le jeudi 26 janvier 2017 à partir de 18h00, en présence de l'artiste
Commissaire de l'exposition : Antoine Marchand
Caroline Achaintre expérimente dans son travail un large éventail de médiums, qu’il s’agisse de l’aquarelle, de la linogravure, de la céramique ou du textile. Ses dessins, tentures et sculptures, colorés et puissants, évoquent l'esprit subversif du carnaval européen et créent une atmosphère à la fois ludique et absurde. Comptant l'expressionnisme allemand, la sculpture moderniste et le primitivisme parmi ses influences, l'artiste fait également référence dans son travail à des sous-cultures plus contemporaines telles que la science-fiction, la scène heavy metal, les dessins animés et les films d'horreur.
Le dessin est à la base de la pratique artistique de Caroline Achaintre. Réalisées à l'aquarelle et à l'encre, ces œuvres sur papier oscillent entre abstraction et figuration, révélant des compositions qui prennent souvent la forme d'un visage ou d'une silhouette, série de portraits fantomatiques. Dans ses travaux récents, elle utilise le latex, la cire et la javel pour masquer les motifs et affadir les couleurs. Des linogravures monochromes font elles directement référence au primitif, par le biais de lignes plus expressives et de jeux d’ombres.
Les tentures murales richement colorées de Caroline Achaintre incarnent des personnages. Pour ce faire, l'artiste utilise un pistolet de tufting afin de tirer des fils de laine sur un canevas en toile, une technique qui rappelle la fabrication des tapis à poils longs typiques des années 1970. La longueur, la texture et la couleur du fil prennent le pas sur les qualités d'une peinture expressionniste et évoquent une domesticité étrange. L’artiste compare le processus de fabrication de ces œuvres textiles à de la « peinture avec de la laine ». Chaque œuvre possède une personnalité bien distincte, souvent évoquée dans le titre.
Prenant la forme de masques ou de casques en céramique, les sculptures – accrochées ou posées sur socle – de Caroline Achaintre sont quant à elles fabriquées à partir de terre-papier cuite et émaillée. Le processus de réalisation est très spontané, un geste rapide pour figer l'argile dans une expression ou une grimace du visage brut. Les surfaces brillantes et séduisantes, rappelant des matières telles que la peau de serpent ou de crocodile, évoquent l'exotisme et explorent l'animisme, l'altérité ou le carnavalesque.
L'exposition de Caroline Achaintre au FRAC Champagne-Ardenne rassemble une sélection de travaux de la dernière décennie, en même temps que de nouvelles œuvres, incluant notamment une pièce textile de grande échelle, des sculptures en céramique et des aquarelles.
L'exposition est accompagnée par la première monographie consacrée au travail de l'artiste, coéditée par le FRAC Champagne-Ardenne et BALTIC Centre for Contemporary Art, Gateshead (avec des essais inédits d’Anne Dressen, curatrice à l’ARC/Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Zoë Gray, curatrice au Wiels Centre d'art contemporain, Bruxelles et un entretien entre l'artiste et Emma Dean, curatrice à BALTIC).
Née à Toulouse en 1969, Caroline Achaintre a étudié en Allemagne, à la Kunsthochschule de Halle (1996-1998), avant de partir au Royaume-Uni, au Chelsea College of Art and Design (1998-2000) et au Goldsmiths College (2001-03), tous deux situés à Londres, où elle vit et travaille désormais. Parmi ses expositions monographiques récentes, on peut citer : boo à c-o-m-p-o-s-i-t-e, Bruxelles (2016), BP Spotlight à la Tate Britain, Londres (2015), Present/Future Illy Art Prize au Castello di Rivoli Museo d'Arte Contemporanea Rivoli de Turin (2014) ou Camp Coo, University ofHertfordshire Galleries and Smith Row, Hertfordshire and Bury St. Edmunds (2013).
Son travail a également été présenté dans des expositions telles que le British Art Show 8, organisé par Hayward Touring (2015-2017), Vernacular Alchemists au centre d’art contemporain Passerelle, Brest (2014), Decorum au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2013) et Six possibilités pour une sculpture àLa Loge, Bruxelles (2013). En 2014, Caroline Achaintre était artiste en résidenceau Camden Arts Centre, Londres. Elle est représentée par la galerie Arcade, Londres.
Exposition organisée par BALTIC Centre for Contemporary Art, Gateshead.
L'exposition de Caroline Achaintre a reçu le soutien de Fluxus, programme franco-britannique pour l'art contemporain.