
The Bonimenteur
> voir le détail> voir les images de l'expositionDu 15 décembre 2022 au 30 avril 2023
Vernissage le 14 décembre à 18h
Avec : GRAU, Bernhard Martin, Neue Gestaltung
Directeur artistique : Saâdane Afif
Commissaire de l’exposition : Yasmine d’O.
« Lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt » – le Bonimenteur est celui qui réussit à vous faire croire que le doigt est la lune.
Du 15 décembre 2022 au 30 avril 2023, le FRAC Champagne-Ardenne accueillera The Bonimenteur, une exposition qui, à travers les œuvres de trois artistes et collectifs, dresse le portrait de ce curieux personnage. Sous les traits d’une installation monumentale et lumineuse des designers GRAU, d’un ensemble de peintures et dessins de l’artiste Bernhard Martin et d’une composition graphique et interactive du collectif de graphistes Neue Gestaltung, The Bonimenteur prend forme au FRAC et invite le public à sa rencontre.
Le professeur, le bonimenteur, le cyclomotoriste, la diseuse de bonne aventure, un acrobate, le charbonnier et le touriste forment les sept personnages de L’Heptaèdre, une pièce de théâtre écrite par l’écrivain Thomas Clerc, à la demande de l’artiste Saâdane Afif et dans laquelle Yasmine d’O, se lance à la recherche d’une forme géométrique mystérieuse : un volume à sept faces, un heptaèdre. Elle rencontre au cours de sa quête sept personnages intrigants, devenus à l’occasion de la manifestation internationale Bergen Assembly en Norvège (8 septembre – 6 novembre 2022), le motif de sept expositions.
Intitulée Yasmine d’O. et les sept faces de l’Heptaèdre, cette 4ème édition de la triennale a été conçue par Saâdane Afif qui a nommé Yasmine d’O. en qualité de curatrice. La Bergen Assembly a ainsi investi sept lieux et institutions permettant au public de suivre la quête de Yasmine d’O et à cette dernière de poursuivre sa recherche de l’heptaèdre. En accueillant The Bonimenteur, le FRAC Champagne-Ardenne devient la première institution à réactiver un personnage-exposition et à accompagner Saâdane Afif, artiste historique de sa collection (1) et Yasmine d’O. dans cette étrange aventure…
(1) : La première exposition personnelle de l’artiste Saâdane Afif en France a eu lieu au FRAC Champagne-Ardenne en 2001. Le FRAC compte dans sa collection six œuvres de l’artiste.
Autour de l'exposition
Saâdane Afif, A la rencontre du bonimenteur
Conférence
Mardi 24 janvier à 18h30, à Sciences Po
Plus d’infos
Garance Grand-Léger, Autour de moi il n’y a que de la roche, elle est plus lourde que nous
Performance en continu
Samedi 4 février de 14h à 18h
Dans le cadre de FARaway – Festival des arts à Reims
Plus d’infos
Romain Gandolphe, A kind of tree
Performance
Samedi 18 mars à 15h30
Plus d’infos

Il était une fois...
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le 23 juin 2022, à 18h00
Avec : Lawrence Abu Hamdan, Saâdane Afif, Ouassila Arras, Alex Ayed, Sophie Barber, Orian Barki et Meriem Bennani, Étienne Chambaud, Gaëlle Choisne, Rabiya Choudhry, Julien Creuzet, Freya Dooley, David Douard, Charlotte Dualé, Nathanaëlle Herbelin, Florence Jung, LOW PROFILE, Randa Maroufi, Juliette Mock, Nicolas Momeim, Joanna Piotrowska, Sara Sadik, Rosalie Schweiker, Agnès Thurnauer, Julia Wachtel
Commissaire de l’exposition : Marie Griffay, directrice du FRAC Champagne-Ardenne
Membres du Comité technique d’achat :
- Ludovic Delalande, Commissaire d'exposition, Fondation Louis Vuitton, Paris
- Sébastien Delot, Directeur-Conservateur au LaM, Villeneuve-d'Ascq
- Marie Griffay, Directrice, FRAC Champagne-Ardenne, Reims
- Kevin Hunt, Artiste, commissaire d'exposition et professeur, Liverpool
- Sarah McCrory, Directrice, Goldsmiths Centre for Contemporary Art, London
Quelle histoire peut nous raconter une collection d’art qui rassemble différentes œuvres de plusieurs artistes ? Comment, par qui et pour qui cette collection existe-t-elle ? Sur quelle histoire nous renseigne-t-elle ? Celle de l’époque, de l’art, de l’œuvre, de l’artiste ? Qui raconte cette histoire ? Rassembler ici et maintenant des œuvres de la collection du FRAC Champagne-Ardenne, dont le seul point commun est a priori leurs années d’acquisition, est un pari. Vont-elles dialoguer, résonner les unes avec les autres ou au contraire entrer en dissonance ?
Ce qui est certain c’est que le territoire inconnu, né de leur mise en présence, n’existera qu’une fois, le temps de l’exposition. Arpenter cette géographie sensible permet de prendre du recul, de regarder en arrière et de mettre en perspective une sélection de quatre ans d’acquisition. Laisser toute la place à l’impression, suivre l’intuition d’un lien, écouter les silences et les espaces vides entre les œuvres c’est rendre possible la construction d’un récit libre. Car il existe un lien, bien qu’invisible, entre elles : le travail de cinq personnalités d’horizons différents, réunies pour quatre ans, de 2018 à 2021 avec pour mission d’enrichir la collection du FRAC.
Les œuvres soumises chaque année à ce groupe, appelé Comité technique d’achat, sont soit spontanément envoyées par l’artiste ou sa galerie, soit présentées par l’une ou l’un des membres de ce comité. Elles sont discutées, débattues, confrontées à l’histoire de l’art et à celle de la collection. Ce fonds, créé en 1984, a pour ambition de construire pour les habitant·es de Champagne-Ardenne et au-delà, une collection d’art à diffuser, un patrimoine à partager, des histoires à raconter.
La pratique de la collection ne nous est pas étrangère. Il faut cependant aller chercher loin dans notre mémoire le souvenir de gestes autrefois si importants et aujourd’hui oubliés pour la plupart d’entre nous. Chercher, récolter, trouver, étudier, classer, admirer… un caillou, un coquillage, un timbre, un pin’s, une image… Cette exposition nous permet de découvrir pour la première fois, une nouvelle partie de la collection du FRAC, autrement dit un trésor qui nous appartient à toutes et à tous.
Essayons alors d’emprunter à l’enfant son regard de curiosité et d’ingéniosité sur le monde et de « voir pour de vrai ce que nous avons sous les yeux » (1). Découvrons avec jubilation les œuvres et laissons-les nous conter des aventures extraordinaires. Rappelons-nous un instant l’incroyable découverte qui fût la nôtre lorsque, bébé, nous découvrions en observant une image fixe dans un livre, un dessin, une peinture, que « quelque chose qui devrait bouger est immobilisé, quelque chose dont on connaît l’épaisseur est aplati, quelque chose de grand est miniaturisé » (1).
L’artiste, écrivaine et illustratrice Elzbieta, raconte dans Le langage des contes ce moment fulgurant et joyeux qu’est le décodage du langage de l’image pour un bébé de six mois : « Tout de ses gestes, de sa jubilation, de son excitation intellectuelle, montrait qu’il en comprenait la stupéfiante magie : où avait disparu l’ensemble des propriétés de ce qui fait un chat, sa taille, son épaisseur, ses mouvements, sa fourrure ? Et pourtant, malgré ces manques essentiels, dans ce minuscule résidu plat auquel on ne pouvait ni tirer la queue ni donner à manger, chat il y avait bel et bien ! » (1).
Ici, le temps de l’exposition, le mouvement du monde est arrêté pour nous. Écoutons entre les œuvres les tendres chuchotements, les bribes de récit qu’il nous suffit d’attraper en vol pour construire une histoire suffisamment puissante pour nous émerveiller, nous transporter, nous émouvoir.
(1) : Elzbieta, Le Langage des contes, éditions du Rouergue, Paris, 2014, p. 17, 21, 23.

Plein Jeu #3 / Pirouettes
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Vernissage le vendredi 28 janvier à partir de 18h
Commissaire de l'exposition : Pascal Neveux
Pour cette troisième édition de Plein Jeu, cycle d’exposition initié par Marie Griffay en 2018, Pascal Neveux, directeur du FRAC Picardie a été invité à développer une programmation toujours sous le sceau du ludique, de la distraction et du faire ensemble. Dans la continuité des précédentes éditions, le FRAC accueille quatre jeunes designers Baptiste Meyniel, Jean-Simon Roch, Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage.
Cette invitation est également l’occasion de mettre en place un premier partenariat entre le FRAC Champagne Ardenne et le FRAC Picardie dont les territoires de jeu sont frontaliers et les publics coutumiers et habitués à circuler entre les deux régions. Au-delà d’une proximité géographique, ce qui se joue ici est l’opportunité rare de réactiver une proposition artistique présentée et conçue par Fotokino à Marseille à l’été 2021. Cette itinérance en quatre villes, Marseille, Reims, Rivery et Amiens durant toute l’année 2022 offre aux quatre designers invités la possibilité de repenser leur dispositif scénographique et de le faire évoluer au gré des contextes et lieux qu’ils vont investir mais surtout de croiser des publics plus nombreux d’horizons différents.
« Pirouettes », c’est également pour Baptiste Meyniel, Jean-Simon Roch, Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage, à travers ce projet artistique collectif, l’occasion de faire exposition par la création d’un dispositif, qui donne à voir le processus de création à l’œuvre dans ses différentes étapes de recherche, conception, production, documentation, activation. A la fois dessein et dessin, intention et tracé, projet et objet, le processus de création s’incarne dans une palette d’objets fabriqués avec inventivité et ingéniosité, certains trouvés, d’autres collectionnés, créant un univers singulier tout en invitant le public à partager un moment ludique, poétique et joyeux. Celui-ci est amené à circuler et à se livrer à de petites expériences avec intelligence stimulant son imaginaire, toujours dans une économie de moyen parfaitement maitrisée, une riche palette de gestes d’écritures et de médiums, qui rendent compte des différentes phases de tout processus de recherche et sont tout à la fois d’extraordinaires machines à rêver, à évoquer de multiples et émouvants souvenirs et à imaginer d’invraisemblables histoires.
D'après une idée originale de Fotokino à Marseille, où la première édition fut présentée à l'été 2021.
En partenariat avec le FRAC Champagne-Ardenne à Reims, hiver 2022, la Maison pour Tous | Centre social à Rivery, printemps 2022, le FRAC Picardie, automne 2022.

Vidéo Club
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Vernissage le vendredi 28 janvier à 18h
Oeuvres de Delphine Gatinois, Thomas Lasbouygues, Andréa Le Guellec
Exposition du 29 janvier au 24 avril 2022
Vernissage le vendredi 28 janvier à partir de 18h
Chaque année, le FRAC Champagne-Ardenne invite, en collaboration avec le FRAC Alsace et le 49 Nord 6 Est-FRAC Lorraine, trois artistes lié·e·s à la région Grand Est à présenter un film dans le Vidéo Club, le temps d’une exposition.
A l’occasion de cette troisième édition, Delphine Gatinois propose un regard globalisé qui traduit et transforme les liens qui unissent l’Europe et le Mali dans un trafic de marchandises, celui de La marchandise du vide. Avec Covid David, Andréa Le Guellec questionne l'être-ensemble dans l'espace virtuel à l'heure où la pandémie redessine le tissu social. Presque en réponse, l’œuvre de Thomas Lasbouygues Sous le regard des tropiques met en scène « un monde sans nous », sorte de témoignage du confinement tout en prolongeant la réflexion sur notre place de spectateur / acteur.
![Lawrence Abu Hamdan - The recovered manifesto of Wissam [inaudible]](upload/exposition/titre/date_198_1.gif)
Lawrence Abu Hamdan - The recovered manifesto of Wissam [inaudible]
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Vernissage le vendredi 28 janvier à partir de 18h
Commissaire de l'exposition : Pascal Neveux
Oeuvre de la collection du FRAC Champagne-Ardenne présentée dans le cadre du festival FARaway 2022
The recovered manifesto of Wissam [inaudible] est une œuvre développée par l’artiste après une longue enquête sur le concept juridique de Taqiyya dans l’Islam. Lors d’un séjour dans les montagnes Chouf au Liban, Lawrence Abu Hamdan a trouvé enroulé autour d’un oranger une bande magnétique qui protégeait les oranges des oiseaux et des insectes, il s’agit là d’une technique ancestrale utilisée au Liban. La bande était issue d’une petite cassette que l’artiste a pu exploiter ce qui lui a permis d’identifier la voix de quelqu’un se nommant Wissam. Ce dernier lit un manifeste sur le Taqiyya qui est un concept juridique souvent traduit à tort comme le droit de mentir dans l’Islam alors qu’il s’agit en fait d’une sorte de dispense légale de dire les choses dans une volonté d’auto-préservation.
Lawrence Abu Hamdan est un artiste contemporain d’origine jordanienne qui vit au Liban où il étudie les implications politiques et sociales du son à travers une production artistique protéiforme et se défini comme artiste et « investigateur audio ».

Monts Analogues
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Plus de 40 artistes réuni·es autour de René Daumal : Ellie Antoniou, Béatrice Balcou, Rosa Barba, Hélène Bellenger, Simone Boisecq, Gaëlle Choisne, Clément Cogitore, Guillaume Constantin, Eric Croes, René Daumal, Simon Demeuter, Quentin Derouet, Kim Détraux, Luc Dietrich, Julien Discrit, Jimmie Durham, Anne Goujaud, Nancy Graves, Raymond Hains, Manon Harrois, Charles Hascoët, Maurice Henry, Tom Ireland, Florence Jung, Kapwani Kiwanga, Laura Lamiel, Charles Lopez, Nina Beier & Marie Lund, Bibi Manavi, Laurent Montaron, Otobong Nkanga, Philippe Parreno, David Posth-Kohler, David Renaud, Karine Rougier, Joseph Sima, Soundwalk Collective avec Patti Smith, Stéphanie Solinas, Julien Tiberi, Trevor Yeung
Commissaires de l’exposition : Boris Bergmann, auteur et Marie Griffay, directrice du FRAC Champagne-Ardenne
Le FRAC Champagne-Ardenne vous présente une grande exposition collective, consacrée au Mont Analogue, un récit de l’auteur rémois René Daumal (1908-1944). Mêlant art et littérature, l’exposition célèbre l’influence de René Daumal — et en particulier celle de son dernier livre, Le Mont Analogue — sur les artistes de son époque et d’aujourd’hui.
Imaginée comme une expédition, l’exposition reprend les grands thèmes du livre : communauté poétique, foi individuelle et foi collective, élévation vers un sommet intime et secret. Portée par le récit de Daumal et les lectures personnelles qu’en font les artistes, l’exposition nous invite à trouver en nous-même cet accès au Mont Analogue.
Le Mont Analogue est un livre magique, qui accompagne et guide l’existence de celle ou de celui qui, par sa lecture, prend part à la quête de Daumal. Le récit initiatique montre qu’il existe un lien géographique, un passage entre la Terre et le Ciel, entre nos certitudes et ce qui nous dépasse, une montagne gigantesque, à la fois accessible et masquée : Le Mont Analogue. La règle est simple : pour le voir, il faut y croire.
Pour Boris Bergmann, co-commissaire de l’exposition : « Le Mont Analogue n’est pas seulement un texte littéraire important. Il a aussi servi de repère à plusieurs générations d’artistes, à l’instar de la chanteuse et poète Patti Smith, du plasticien et réalisateur Philippe Parreno mais aussi à toute une jeune génération d’artistes de tous les pays. Peintres, musiciens, sculpteurs ou cinéastes : tous ont lu et aimé Le Mont Analogue, tous s’en sont servi comme d’une source d’inspiration. Un passage secret vers la création. Un point de ralliement. Une boussole qui indique d’autres Nords. Il fallait les réunir. À Reims, ville où Daumal, adolescent, fonda le plus radical des groupes littéraires. Le Grand Jeu fut la genèse de Daumal, Le Mont Analogue son aboutissement. Dans les deux cas, la quête de liberté passe par l’expérience intérieure et poétique, par la constitution d’une communauté. »
Comme René Daumal l’écrit lui-même : « du fait que nous sommes deux, tout change ; la tâche ne devient pas deux fois plus facile, non : d’impossible elle devient possible » (1).
Selon Marie Griffay, co-commissaire de l’exposition : « Pour imaginer cette exposition-expédition, nous avons mené nos recherches en cercles concentriques, dans les ateliers d’artistes, les archives, les catalogues, les fonds et collections, avec l’intuition que les œuvres présentées à Reims devaient provenir de l’entourage direct, du point de départ du parcours littéraire et artistique de Daumal. Nous avons ainsi rassemblé une centaine d’œuvres, réalisées par une quarantaine d’artistes, avec l’idée de construire une exposition qui explore la capacité des humains à se réunir pour faire ensemble. »
Aux côtés d’artistes connus et reconnus, comme Patti Smith — qui présente les films réalisés avec Soundwalk Collective issus de leur dernier album, Peradam, directement inspiré de Daumal — ou Philippe Parreno — dont l’œuvre Mont Analogue retranscrit en pulsations lumineuses et saccadées le texte de Daumal, se trouve aussi toute une jeune génération d’artistes toujours plus nombreux·ses à lire et aimer Daumal. Le FRAC les a invité·es à produire de nouvelles œuvres spécialement pour l’occasion ; sont ainsi présentés des peintures inédites de Karine Rougier et de Simon Demeuter, de nouveaux totems en céramique d’Eric Croes ; sont aussi réactivées des œuvres de Charles Lopez, Florence Jung, Quentin Derouet et Hélène Bellenger.
Les œuvres d’artistes modernes figurent aux côtés de ces nouvelles productions grâce à des prêts exceptionnels du Musée des Beaux-Arts de Reims, de la Bibliothèque Carnegie et du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, qui permettent de redécouvrir les œuvres de Simone Boisecq, René Daumal, Luc Dietrich, Maurice Henry et de Joseph Sima dans un voisinage inédit. Des œuvres de la collection du FRAC viennent compléter les visions du Mont Analogue parmi lesquelles celles de Rosa Barba, Gaëlle Choisne, Jimmie Durham, Anne Goujaud, Raymond Hains, Manon Harrois, Tom Ireland, David Posth-Kohler, David Renaud et Julien Tiberi.
Cette quête renouvelée du Mont Analogue bénéfice aussi de nombreux prêts d’artistes, de galeristes, d’autres FRAC et d’institutions qui permettent de découvrir les œuvres de : Ellie Antoniou, Béatrice Balcou, Clément Cogitore, Guillaume Constantin, Kim Détraux, Julien Discrit, Nancy Graves, Charles Hascoët, Kapwani Kiwanga, Laura Lamiel, Nina Beier & Marie Lund, Bibi Manavi, Laurent Montaron, Otobong Nkanga, Stéphanie Solinas et de Trevor Yeung.
Portée par l’aura de Daumal et les lectures intimes de chacun·e des artistes invité·es, l’exposition n’a qu’un seul but : nous permettre d’aller chercher en nous-même cet accès au Mont Analogue, ce possible qui permet de tout voir, tout créer. Tout être.
(1) : René Daumal, Le Mont Analogue, Paris, Gallimard, coll. « L’imaginaire », 1981, [première édition : 1952], p. 41.

Cathy Josefowitz & Susie Green / Empty rooms full of love
> voir le détail> voir les images de l'expositionDu 19 mai au 22 août 2021
Commissaires de l’exposition : Bettina Moriceau Maillard, directrice de l’association Les Amis de Cathy Josefowitz et Marie Griffay, directrice du FRAC
Exposition réalisée avec le soutien de Fluxus Art Projects.
Le FRAC Champagne-Ardenne présente la première exposition institutionnelle en France de l’artiste suisse Cathy Josefowitz (1956, New York - 2014, Genève) et de l’artiste anglaise Susie Green (née en 1979). Empty rooms full of love orchestre la rencontre inédite de deux œuvres qui partagent une affinité de médiums - peinture, dessin, collage, performance, musique - et explorent les thèmes de l’altérité et du déguisement, notamment par le recours aux artifices du monde du spectacle, et du rapport au corps, à travers le cheminement intime de la quête de soi. Ce parcours croisé met en lumière deux démarches artistiques puissantes et sensibles sur l’émancipation des corps à travers le regard de deux générations d’artistes femmes.
La première partie de l’exposition, peuplée de personnages déguisés, amplifiés, décorés par les artistes et d’avatars d’elles-mêmes, nous plonge au cœur d’un jeu de regards. Elle prend la forme d’une scène de théâtre où acrobates, marionnettes, pantins et figures inspirées de la commedia dell’arte, dansent, courent et glissent sur le sol. Si le registre est heureux, l’expression de certains personnages révèlent une certaine mélancolie : « Il s’agit de libérer, grâce à ce simple jeu d’apparences que l'on joue ou auquel on se laisse prendre, une part cachée ou brimée de nous-même »[1].
Dans la seconde partie de l’exposition, la relation charnelle est vécue comme une expérience spirituelle qui permet de se retrouver. S’opère alors un glissement, une transformation de l’être, manifeste dans les œuvres des artistes. Les peintures et carnets de Cathy Josefowitz sur le Kamasutra et les dessins et peintures érotiques de Susie Green font place à des représentions abstraites. Les personnages de Susie Green se sont évaporés, transformés par la rencontre sexuelle en énergie, tandis que les ciels colorés de Cathy Josefowitz figurent la métamorphose des pensées en émotions. La fin de ce second chapitre nous mène à l’extase avec une installation vidéo hypnotique coréalisée par Kim Coleman et Susie Green.
Empty rooms full of love est une invitation à se laisser imprégner par le female gaze, ce regard qui décrit une expérience féminine du monde et auquel tou·te·s peuvent s’identifier. Que signifie habiter le corps d’une femme, en faire l'expérience voire le dépasser ? Est-ce que les espaces vides remplis d’amour – du titre de l’exposition tiré d’un des nombreux carnets de Cathy Josefowitz - se réfèrent à des espaces intérieurs, à ceux du corps des femmes ou encore à l’espace muséal ? Celui qui y investit de l’amour est-il celui qui y pénètre, ou celui à qui ce corps-espace appartient ?
L’exposition présente des œuvres co-réalisées par Cathy Josefowitz et Susie Green avec Simon Bayliss, Kim Coleman, Rory Pilgrim, Mara de Witt, Romain Denis, Claire Bushe, Tess McDermott, Cathy Frost, Lisa Halse.
[1] Marguerite Yourcenar à propos de la théorie du jeu de Roger Caillois : L’homme qui aimait les pierres, in « En pèlerin et en étranger. Essais », Paris : Gallimard, 1989

Stephen Felton / Teeth in the Grass
> voir le détail> voir les images de l'expositionCommissaire de l’exposition : Marie Griffay
Peintre américain de renommée internationale, Stephen Felton (né en 1975 à Buffalo) est invité à produire une toute nouvelle série de toiles monumentales pour son exposition monographique Teeth in the Grass au FRAC.
Réalisées à main levée, les peintures de Stephen Felton sont faites de formes géométriques très simples qui questionnent le médium et les fondements de la représentation mimétique dans l’art. Il développe un alphabet de signes s’apparentant à des pictogrammes, un langage universel et ludique qui rappelle l’imagier pour enfant autant que l’art pariétal et ses rares représentations de la figure humaine. La recherche d’un équilibre entre le premier et le second plan, entre le sujet et le paysage, entre la couleur et le blanc est au cœur du travail de l’artiste. Le geste spontané, rapide, quasi performatif de Stephen Felton semble être celui d’un amateur, contredisant la notion classique de savoir-faire et de technique autant que la représentation romantique de l’artiste doté d’un talent hors du commun travaillant sans relâche à la perfection de son œuvre.
Le travail de Stephen Felton trouve son origine dans une multitude de récits, il s’agit de raconter des histoires. La plupart du temps, dit-il « je pense à quelque chose avec quoi j’aimerais jouer, et je me laisse aller dans cette direction ». Ainsi, au fil de ses expositions, le visiteur a pu reconnaître la silhouette de Moby Dick d'Herman Melville (1851) ou du faune d'Arno Schmidt (Scènes de la vie d'un faune, 1962).
Pour son exposition au FRAC, Stephen Felton déploie sur les deux étages de l’ancien collège des jésuites la narration d’une histoire d’amour en deux actes. Cette
love story évoque aussi bien les grandes œuvres littéraires que leurs multiples adaptations contemporaines, c’est donc surtout la notion de
remake – pour utiliser le terme de sa langue natale – qui intéresse Stephen Felton.
Vous pouvez consulter le livret de visite
en cliquant ici.
Et pour les enfants,
cliquez-ici pour découvrir le livret découverte !
MERCREDI ATELIERUn mercredi sur deux, nous invitons les enfants à réaliser un atelier en lien avec une exposition présentée au FRAC !
Retrouvez les ateliers en cliquant sur les liens ci-dessous :
Atelier : Jeu de la ligne et de la couleur
Atelier : Puzzle histoire

Vidéo Club
> voir le détail> voir les images de l'expositionChaque année, le FRAC Champagne-Ardenne invite, en collaboration avec le FRAC Alsace et le 49 Nord 6 Est-FRAC Lorraine, trois artistes lié·e·s à la région Grand Est à présenter un film dans le Vidéo Club, le temps d’une exposition.
À l’occasion de cette deuxième édition, les artistes Mali Arun, Marie Bouthier & Anouck Lemarquis (Demi Tour de France) et Thomas Schmahl explorent le rapport aussi respectueux et romantique que conflictuel et dévastateur que l’humain entretient avec le paysage.
Dans Paradisus, c’est un environnement chatoyant et généreux que dépeint Mali Arun, un éden en noir et blanc où toutefois la menace d’un déluge semble annoncer la fin de l’insouciance. Thomas Schmahl livre quant à lui avec Les Montagnes Amoureuses une fable contemplative où l’observation sensible de la nature en dévoile la force romantique. Enfin, Le Film des Vacances du duo d’artistes Demi Tour de France, réalisé en collaboration avec Arthur Clerbois, nous entraîne dans un road trip automobile à la découverte des paysages français en perpétuelle mutation, entre sublimation du quotidien et épopée chimérique.
À une époque marquée par la profonde altération des écosystèmes, ces films engagent à une réflexion : est-il encore possible aujourd’hui de contempler un paysage vierge, dénué de l’empreinte humaine ? Plus poétiquement, ces trois variations de décors, qui vont d’un parc en Croatie aux sentiers des Alpes, en passant par les routes de France, transforment le Vidéo Club en une invitation au voyage.
Mali Arun est née en 1987. Formée à l’école des Beaux-Arts de Paris, de Tianjin (Chine) et de Bruxelles (La Cambre), elle obtient le Grand Prix du Jury au Salon de Montrouge en 2018. Elle vit et travaille à Strasbourg.
Le duo d’artistes « Demi Tour de France » est composé de Marie Bouthier, née en 1983, et d’Anouck Lemarquis née en 1982. Elles vivent et travaillent en France.
Thomas Schmahl est né en 1994. Diplômé de l’ESAD de Reims en 2018, il est lauréat du Prix de la Jeune Création de la biennale d’art contemporain de Mulhouse en 2019. Il vit et travaille à Reims.

Evelyn Taocheng Wang / Diffuser l’élégance
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage vendredi 11 octobre à 18h
Commissaire de l’exposition : Marie Griffay
Avec le soutien du Mondriaan Fonds et de l’ambassade du royaume des Pays-Bas.
Diffuser l’élégance est la première exposition monographique de l’artiste sino-néerlandaise Evelyn Taocheng Wang en France, au FRAC Champagne-Ardenne.
Convoquant aussi bien les faits divers et les réseaux sociaux, que la grande littérature, Evelyn Taocheng Wang interroge la notion d’identité en tant que concept mouvant, intrinsèquement lié à l’espace et au temps. Si l’œuvre d’Evelyn Taocheng Wang est faite d’oxymores et d’antagonismes, entre techniques traditionnelles et modernité, récits individuels et mémoire collective, mêlant références orientales et occidentales elle esquisse aussi les contours d’une réalité moins binaire, et participe ainsi d’une circulation de l’imaginaire.
Diffuser l’élégance[1] est une toute nouvelle installation d’envergure qui interroge la représentation sociale du corps, pour laquelle Evelyn Taocheng Wang habille de ses propres vêtements ses ami.e.s, faisant d’elle.eux les modèles d’un défilé fantasmé. Leurs témoignages épistolaires sont réinvestis par l’artiste dans de nouveaux dessins sur papier de riz accompagnés d’un jeu de mimétisme calligraphique déconcertant.
Conçue spécifiquement pour le FRAC Champagne-Ardenne, cette nouvelle production accueille trois œuvres de Léonard Foujita (1886-1968), peintre franco-japonais emblématique de la modernité et intimement lié à la ville de Reims. Les deux artistes, qui revisitent librement la représentation classique des corps masculins et féminins de l’art occidental, se rencontrent. L’élégance, comme un trouble, se répand.
L’exposition permet aussi de découvrir l’œuvre vidéo d’Evelyn Taocheng Wang à travers trois films récents qui mettent en scène le corps, le vêtement et l’architecture. Dans Dusk, acquis en 2018 par le FRAC Champagne-Ardenne, Evelyn Taocheng Wang revisite l’atmosphère et la composition de la peinture classique hollandaise.
Les films Three Versions of Change et Hospital Conversation - en résonance directe avec l’histoire du bâtiment du FRAC, ancien collège des Jésuites transformé pendant près de deux siècles en hôpital – racontent le corps anonyme, métamorphosé par la douleur et la guérison.
EVELYN TAOCHENG WANG
Née en 1981 à Chengdu, Chine. Vit et travaille à Rotterdam, Pays-Bas.
Après des études de peinture en Chine, puis des études à l’école d’art Städelschule de Francfort, Evelyn Taocheng Wang intègre De Ateliers à Amsterdam de 2012 à 2014. Elle expose au ICA (Londres, 2017), au KW Institute for Contemporary Art (Berlin, 2018), au S.M.A.K. (Gand, 2019), au Witte de With (Rotterdam, 2019), exposition pour laquelle elle remporte le Dolf Henkes Prize. Elle réalise des performances, notamment présentées au Stedelijk Museum (Amsterdam, 2015) et à la Documenta14 (Cassel, 2017). Sa prochaine performance aura lieu au FRAC Champagne-Ardenne le 9 février 2020 à l’occasion du festival FAR away.
[1] Deuxième chapitre du projet Four Season of Women Tragedy, initié à la galerie Fons Welter, Amsterdam, 2017.

Tom Ireland / Long distance yearning
> voir le détail> voir les images de l'expositionÀ l’occasion des Journées européennes du patrimoine et des 50 ans de la mission Apollo XI, pendant laquelle Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont marché sur la lune, le FRAC présente exceptionnellement une exposition monographique de l’artiste Tom Ireland, visible le temps d’un week-end.
L’œuvre de Tom Ireland joue avec les notions d’espace, de distance et avec tous les éléments qui les composent. Il s’intéresse à la nature matérielle et immatérielle de ces éléments, et cherche à comprendre comment ils influent sur notre connaissance individuelle et collective.
Deux œuvres de la collection du FRAC, acquises en 2018, sont présentées. La première, 2:36:41 (Every day we are apart I miss you more than ever), est une œuvre sonore pour laquelle l’artiste a « étiré » la Sonate au clair de lune de Beethoven pour que celle-ci dure 2 heures, 36 minutes, 41 secondes, soit le temps exact passé par Neil Armstrong sur la lune en 1969. La seconde, A Meteorite is placed in the void between the ceiling and the stars, est un fragment de météorite placé dans le vide entre le plafond de l’espace d’exposition et les étoiles. Laissez-vous embarquer dans l’univers poétique et interstellaire de Tom Ireland qui vous fait découvrir le FRAC comme vous ne l’avez jamais vu…

Eté pourri peinture fraîche
> voir le détail> voir les images de l'expositionAvec Franz Ackermann, Corentin Canesson, Melissa Dubbin & Aaron S. Davidson, Jennifer Douzenel, Mar García Albert, Hippolyte Hentgen, Robert Malaval, Nicolas Momein, François Petit, Laure Prouvost, Clément Rodzielski, Lilli Thiessen, Julia Wachtel, Lois Weinberger.
Commissaire de l'exposition : Marie Griffay
Exposition du 17 mai au 15 septembre 2019
Vernissage le jeudi 16 mai 2019 à partir de 18h00
La collection du FRAC Champagne-Ardenne comporte un ensemble de peintures remarquables qui, sans retracer l’intégralité de l’histoire de ce médium, mettent en lumière des pratiques individuelles de grande qualité. « Été pourri peinture fraîche » est le titre d’une série de dessins de Robert Malaval (collection FRAC Champagne-Ardenne) dont l’œuvre, en mêlant sans répit le rock, l’esthétique pop, la fin du monde, le festif et le tragique a participé au décloisonnement des pratiques artistiques. Peinture, sculpture, performance et musique ont été entremêlées par Robert Malaval, dont la pratique a inspiré de nombreux artistes. Hommage discret à cet engagement total et excessif, l’exposition rassemble des artistes dont la démarche s’affranchit du poids de l’histoire millénaire de la peinture pour la réinventer, la détourner, imaginer de nouvelles règles.
Julia Wachtel, Hippolyte Hentgen, Lilli Thiessen et Mar García Albert tiennent à distance les sujets classiques et peignent des images ; Laure Prouvost, Clément Rodzielski et Nicolas Momein préfèrent ne pas choisir entre peinture et sculpture et mêlent les genres ; Franz Ackermann et François Petit empruntent à d’autres sources et créent des peintures flamboyantes ; Lois Weinberger renonce à concevoir la composition de son œuvre et la confie à des insectes ; Corentin Canesson suit un protocole et réalise des peintures figuratives d’un mètre carré ; Melissa Dubbin et Aaron S. Davidson imaginent le futur post-humain de la peinture et réalisent l’anthropométrie d’un robot ; enfin, Jennifer Douzenel filme comme d’autres peignent et clôt l’exposition avec une vidéo picturale.
Peinture fraîche, peinture libre.

Plein jeu #2
> voir le détail> voir les images de l'expositionAVEC : OUASSILA ARRAS, CAMILLE BESSON, RAPHAËL ROSSI, MAXIME TESTU, VICTOR VAYSSE
EXPOSITION DU 24 JANVIER AU 21 AVRIL 2019
VERNISSAGE LE MERCREDI 23 JANVIER 2019 A PARTIR DE 18h30
EN PRESENCE DES ARTISTES
Commissaire de l’exposition : Marie Griffay
Plein Jeu revient pour une deuxième saison sous la forme d’une exposition – toujours consacrée aux artistes émergents – et d’un programme culturel pensé en lien avec les œuvres des artistes exposés – performances, ateliers, conférences, rencontres,…- .
« Avec Plein Jeu #1, la première exposition que j’ai programmée au FRAC Champagne-Ardenne, l’idée était d’envoyer tout de suite un message simple : le FRAC est ouvert aux artistes émergents. Le titre même de cette nouvelle série place notre institution sous le sceau du ludique et l’ouvre à toutes les règles et forces qui régissent le jeu : la distraction, l’oubli, l’équité, le faire ensemble.
Faire ensemble, construire ensemble, jouer ensemble. C’est ainsi que s’est déroulé Plein Jeu #1 : neuf artistes qui se connaissaient (au rez-de-chaussée du FRAC) ou ne se connaissaient pas (au 1er étage), ont été invités en résidence pendant le montage de l’exposition pour construire / déconstruire ensemble une œuvre commune / individuelle, sous les yeux et les oreilles d’un dixième artiste, Rémy Drouard, invité à réaliser une œuvre sonore à partir de ses observations de ce processus.
Pour Plein Jeu #2, la case départ est ici, à Reims. La règle du jeu est maintenant d’exposer des artistes issus de l'École supérieure d'art et de design de Reims. Une fois la règle énoncée, rien n’est dit ! Puisqu’il s’agit de découvrir – au-delà de ce commun – cinq artistes, cinq individualités, cinq démarches (1).
L’intégralité du rez-de-chaussée est consacrée à une jeune artiste, diplômée de l’ESAD de Reims en 2018, Ouassila Arras. Le principe est de ne pas cloisonner l’espace, de ne pas imposer de présentation collective sous prétexte de la jeunesse de l’artiste. Ouassila Arras développe depuis plusieurs années une pratique de la sculpture monumentale et de l’installation qui nécessite de se déployer dans un grand espace pour pleinement s’épanouir et offrir aux visiteurs la possibilité d’arpenter ses constructions précaires et poétiques. Offrir à une jeune diplômée une première présentation monographique est une façon de la confronter à l’espace, sans borne ni limite, aux possibilités et aux difficultés que représente cette proposition.
A l’étage, nous invitons quatre artistes travaillant dans l’atelier Le Marquis : Camille Besson, Raphaël Rossi, Maxime Testu et Victor Vaysse. En 2016, sept artistes créent cet atelier partagé à L’Île-Saint-Denis et l’inaugurent en organisant une exposition de leurs œuvres dans ce lieu. Suit une autre exposition à plusieurs à La Cappela (Paris, 2017), puis une nouvelle au Cœur (Paris, 2018), et enfin une autre à FDP (Paris, 2018) (2). Parallèlement, Raphaël Rossi et Maxime Testu fondent avec deux designers et écrivains Romaine, une revue en ligne pour faire circuler de courts textes écrits en parallèle, en périphérie de leur pratique plastique. Tous ces événements sont conçus et mis en œuvre par les artistes eux-mêmes ou par d’autres artistes. Ce type de pratique remet en question le rôle de l’institution dans la promotion et la diffusion des œuvres des jeunes artistes. La mise en commun, les projets collaboratifs, l’autodiffusion apparaissent de plus en plus comme une stratégie permettant aux artistes émergents de s’émanciper et de créer leurs propres réseaux, de s’adresser plus directement au public. Les expositions en institution, inspirées par ces collaborations à géométrie variable, figent donc un instant le « groupe » dont les contours sont pourtant mouvants ; comme ce fût le cas à l’occasion de leur participation au Vingtième Prix de la Fondation d'entreprise Ricard (Paris, 2018). Pour l’invitation au FRAC Champagne-Ardenne, Camille Besson, Raphaël Rossi, Maxime Testu et Victor Vaysse décident de faire ensemble une exposition dans l’exposition dont le titre/sous-titre, Au bord de l’âge adulte, décrit ce moment d’indécision et de flou. »
Marie Griffay
(1) - Pssst : entre nous, l’un d’entre eux n’est même jamais allé à l’École supérieure d'art et de design de Reims ! Mais lequel ?
(2) - Exposition présentant seulement Camille Besson, Raphaël Rossi, Maxime Testu et Victor Vaysse.
JOUEZ AVEC NOUS !
Postez votre meilleure photo de l’exposition sur Instagram, accompagnée du hashtag #fracchampagneardenne entre le 23 janvier et le 21 avril 2019 ; le gagnant remportera le 1er numéro du magazine CARF !

Vidéo club
> voir le détail> voir les images de l'expositionAVEC : ANNABELLE AMOROS, ZOE COSSON, MARINA SMORODINOVA
DU 24 JANVIER AU 21 AVRIL 2019
VERNISSAGE LE MERCREDI 23 JANVIER 2019 A PARTIR DE 18h30
EN PRESENCE DES ARTISTES
En 2019, le FRAC Champagne-Ardenne modifie entièrement son parcours de visite pour consacrer l’une de ses salles à la présentation permanente d’art vidéo. Ce Vidéo Club est le premier d’une série de rendez-vous, conçus en collaboration avec le FRAC Alsace et le 49 Nord 6 Est – FRAC Lorraine, entièrement dédiés aux artistes liés au territoire du Grand Est.
Les trois films sélectionnés pour ce premier Vidéo Club ont en commun de montrer, chacun à leur manière, une expérience du temps qui passe.
Dans son film Area 51, Nevada, USA, Annabelle Amoros construit un récit autour de cette mystérieuse zone militaire liée, pour certains, aux extra-terrestres. Qu’attendent les habitants vivant à proximité de cette zone ? Un appel ? La venue d’un OVNI ?
L’attente est également au cœur du film de Zoé Cosson qui réalise un montage de coupures de magazines de décoration et d’archives vidéo pour plonger le spectateur au cœur d’une Salle d’attente générique. Zoé Cosson illustre l’aspect impersonnel de ce non-lieu et l’influence qu’il exerce sur ses « usagers », des patients dont l’issue de l’attente semble moins importante que l’attente elle-même.
La Piscine de Marina Smorodinova est un prétexte à la flânerie et à la rencontre. C’est un lieu où des corps se croisent, échangent ou préfèrent s’isoler dans un temps qui semble suspendu. C’est un microcosme ou les règles sociales apparaissent en filigrane, ou la solitude se heurte à la foule.
JOUEZ AVEC NOUS !
Postez votre meilleure photo de l’exposition sur Instagram, accompagnée du hashtag #fracchampagneardenne entre le 23 janvier et le 21 avril 2019 ; le gagnant remportera le 1er numéro du magazine CARF !

Emmanuelle Lainé / Est-ce que je me contredis ? C'est entendu alors je me contredis. (je suis vaste, je contiens des multitudes).
> voir le détail> voir les images de l'exposition
Vernissage le jeudi 31 mai 2018 à partir de 18h00, en présence de l'artiste
Exposition fermée du 16 au 19 août 2018
Avec les œuvres de la collection du FRAC Champagne-Ardenne, de : Caroline Achaintre, Saâdane Afif, Sylvie Auvray, Eva Barto, Claude Closky, François Curlet, Natalie Czech, Honoré D'O, Michel Dheurle, Jimmie Durham, Latifa Echakhch, Robert Filliou, Dan Graham, Raymond Hains, Hippolyte Hentgen, Pierre Huyghe, Pierre Joseph, André Léocat, Elsa Maillot, Nick Mauss & Ken Okiishi, Allan McCollum, Arno Rafael Minkkinen, Laurent Montaron, Jean Noël, Emilie Pitoiset, Lili Reynaud-Dewar, Clément Rodzielski, Glenn Rubsamen, Lara Schnitger et Joëlle Tuerlinckx.
Emmanuelle Lainé réalise une installation inédite ; un gigantesque trompe-l’œil photographique qui joue avec la collection du FRAC Champagne-Ardenne et l’histoire du lieu. Cet environnement immersif, composé de photographies à l’échelle 1 de salles historiques de l’Ancien Collège des Jésuites de Reims, permettent de sonder temporairement l’esprit du lieu et de faire fusionner l’espace d’un instant l’ancien et le moderne, la richesse patrimoniale et la culture actuelle. L’installation en plans successifs, pousse artificiellement les murs du FRAC, et créée une quatrième dimension qui ouvre un nouvel espace-temps à découvrir et à explorer.
En prenant pour titre et pour point de départ de son exposition une citation du poète américain Walt Whitman (1), Emmanuelle Lainé conçoit au FRAC Champagne-Ardenne un projet hybride, à la fois œuvre inédite, exposition personnelle et accrochage d’une collection publique. L’artiste se présente au travers de l’œuvre d’autres artistes, dans l’espace et en prises de vues, et questionne la notion d’auteur en intégrant l’altérité comme critère identitaire.
La photographie a toujours été le médium de la catégorisation. Elle peut servir à justifier une identité, à fournir une preuve, ou à construire le récit d’événements historiques. Elle est aussi le médium privilégié de la collection : elle documente, elle classe ; elle est souvent le premier intermédiaire de la rencontre entre le public et l’œuvre. Emmanuelle Lainé l’utilise à contre-emploi pour prolonger les perspectives, fragmenter l’espace, et mettre en doute les temporalités.
Dans sa nouvelle installation, elle transpose au FRAC deux salles du campus de Sciences Po : le réfectoire et la bibliothèque. Ces espaces historiques, conçus au XVIIème siècle, contrastent avec les espaces récemment rénovés du FRAC. Ce sont deux temps d’un même lieu qui sont hybridés, qui permettent de mettre en avant les différentes vies d’une collection en utilisant des éléments de mobilier qui rappellent un environnement domestique.
Les œuvres sélectionnées par Emmanuelle Lainé font écho à cette hybridation : elles troublent les frontières établies sur le genre, défont les catégories qui différencient le public du privé, et rapprochent le patrimoine historique et vivant par le montage photographique. Parmi ces œuvres, celles de Lara Schnitger, Hyppolite Hentgen, Nick Mauss et Ken Okiishi interrogent les canons de beauté et la représentation des femmes ; celles de Clément Rodzielski et Lili Reynaud-Dewar sont des fragments qui conjuguent les disciplines sans les hiérarchiser ; les classements des formes aléatoires d’Allan McCollum tentent de rationnaliser ce qui ne peut l’être ; et la photographie de Laurent Montaron est photographiée à nouveau, présentée par deux régisseurs, en montage.
C’est par un processus d’assemblage photographique qu’Emmanuelle Lainé expose l’entre-deux, des temps d’installation rarement dévoilés au public, la partie historique du bâtiment, la collection hors des réserves et le rapport entre institution publique et établissement d’enseignement supérieur. En s’appropriant les œuvres de la collection du FRAC, elle propose aux visiteurs de renouveler leur regard sur l’art et d’envisager d’autres façons de voir le monde, non plus en le catégorisant mais en acceptant son caractère multiple.
Le FRAC Champagne-Ardenne remercie SciencesPo Paris – Campus de Reims et le Musée Saint-Remi, Reims pour leur participation à l’exposition.
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(1) Dans son ouvrage Feuilles d’herbes, auto-publié en 1855.

Plein jeu #1
> voir le détail> voir les images de l'exposition> pour écouter les pièces sonores de Rémy Drouard : Cliquez-ici
AVEC LES ŒUVRES DE TOM CASTINEL, GAËLLE CHOISNE, RÉMY DROUARD, MANON HARROIS, ANTONIN HORQUIN, LAURA PORTER, DAVID POSTH-KOHLER, PABLO RÉOL, OCTAVE RIMBERT-RIVIÈRE ET MÜKERREM TUNCAY
VERNISSAGE LE MERCREDI 14 FÉVRIER 2018 À 18H00, EN PRÉSENCE DES ARTISTES
Commissaire de l’exposition : Marie Griffay
Dix jeunes artistes sont invités en résidence pendant le montage de l’exposition pour construire/déconstruire ensemble une œuvre commune/individuelle. À eux de jouer !
Plein jeu #1 est la première exposition d’une série, consacrée à la scène artistique émergente. Le premier opus de cette manifestation est dédié à la collaboration, à la co-création et aux collectifs d’artistes à géométrie variable. Dix artistes sont invités à Reims en amont de l’exposition pour une « résidence-montage », pendant laquelle ils travaillent ensemble à la construction de l’exposition. L’hybridation est au cœur de leurs pratiques artistiques respectives ; les éléments qui composent leurs langages visuels sont sans cesse réutilisés dans de nouvelles installations. C’est cette pratique du « remix » permanent qui est ici mise en jeu. La confrontation de leurs œuvres, dans les espaces du FRAC Champagne-Ardenne, va-t-elle donner lieu à de nouvelles combinaisons ou à des ruptures ? Leurs « sculptures nomades » vont-elles entrer en résonance, interagir ou au contraire, affirmer leurs singularités?
PROGRAMMATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE
- Visites guidées pour tous : les dimanches à 16h00
- Visites guidées pour les groupes : sur réservation au 03 26 05 78 32
- Ateliers de pratique artistique pour les enfants : les samedis de 10h00 à 12h00, sur réservation au 03 26 05 78 32
- Visite guidée pour les Amis du FRAC Champagne-Ardenne: mardi 13 février 2018 à 19h00
- Visite pour les enseignants : mercredi 21 février 2018 à 14h30
- Week-end art contemporain Grand Est : vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 mars 2018
- Visite guidée en LSF : samedi 24 mars 2018 à 14h30
- Week-End Télérama : samedi 24 et dimanche 25 mars 2018 de 14h00 à 18h00
- « Regards croisés », visite avec les trois directrices des trois FRAC du Grand Est : mercredi 4 avril à 18h30
JOUEZ AVEC NOUS !
Postez votre meilleure photo de l’exposition sur Instagram, accompagnée de #fracchampagneardenne entre le 15 février et le 15 avril 2018, le gagnant remportera un catalogue, un tote bag et un carnet du FRAC !
Entrée libre, accessible à tous.
Les activités culturelles proposées sont gratuites.

riccardo giacconi / the variational status
> voir le détail> voir les images de l'exposition
Vernissage le jeudi 12 octobre 2017 à partir de 18h00
Commissaires de l’exposition : Emanuele Guidi & Antoine Marchand
Riccardo Giacconi appartient à cette génération d’artistes italiens aujourd'hui âgés d'une trentaine d'années, qui, après des années de retrait et de véritable amnésie, se sont emparés de l’histoire de l'Italie. C’est toutefois une histoire sans nostalgie, relue non pas à travers l’esthétique de l’archive, mais qui en fait, au même titre que la mémoire ou le document, un dispositif pour interpréter le présent. Ses recherches se concentrent sur le langage et la narration comme formes de résistance ou d'appartenance à un contexte sociopolitique. Il s'intéresse tout particulièrement aux relations possibles entre littérature et arts visuels, transposant des compositions poétiques ou narratives en installations environnementales, vidéos et performances.
REZ-DE-CHAUSSÉE
L’exposition de Riccardo Giacconi au FRAC Champagne-Ardenne, intitulée The Variational Status, se compose de deux installations distinctes. La première, qui donne son titre à l’exposition, a été coproduite avec ar/ge kunst, à Bolzano (exposition à l’hiver 2016), et Centrale Fies, à Dro (performance en juillet 2017), deux institutions basées en Italie. Avec ce projet, Riccardo Giacconi s’intéresse à la relation entre une variété de formes narratives (marionnettes, conteurs de rue, dépliants et brochures) et une série d'actes de révolte pré-politiques survenus entre l'Italie et l'Amérique du Sud. En partant de l'intérêt de Riccardo Giacconi pour la tradition comme « acte de transmission », The Variational Status évoque une constellation narrative entre animation, suggestion, révolte et oralité.
L’installation se développe autour de l’« Espiritado », un personnage de marionnettes colombien, probablement inspiré par le meurtre d'un policier lors d'une fête de village. L’« Espiritado » fait également écho à l’histoire du soldat Augusto Masetti, qui, en 1911 à Bologne, tira sur son commandant en un acte d'insubordination contre la guerre coloniale italienne en Libye. Les deux personnages partagent l'amnésie totale de leur acte de révolte, exécuté en état de transe ou de somnambulisme. Dans le cas de Masetti, cette circonstance l'a transformé en symbole du mouvement anarchiste à travers le monde, qui s’est manifesté pour prendre sa défense ; dans le cas de l’« Espiritado », c’est devenu un trait de caractère d'une marionnette.
Pensée comme la déconstruction d'un spectacle de marionnettes, cette installation est constituée d'une marionnette automatisée, d’un rideau en plastique qui fonctionne comme un storyboard et d’une série d’affiches inspirées du spectacle de marionnettes colombien El Diablo en el pozo, réalisées à l'aide d'une machine à imprimer typographique du 19ème siècle à Cali.
En réunissant des documents d'archives, des témoignages oraux et des scripts de théâtre, Riccardo Giacconi entretient les vicissitudes réelles et fictives des deux personnages, afin de remettre en question le statut de ces documents, qui ne reposent pas sur des supports stables et certifiés, mais qui peuvent exister uniquement sous la forme de « variations ».
PREMIER ÉTAGE
La seconde installation, Ekphrasis (2017), produite spécifiquement pour l’exposition au FRAC Champagne-Ardenne, revient sur l’histoire d’Alberto Camerini, chanteur-compositeur italien né en 1951, extrêmement populaire au début des années 1980. À travers la figure de cet artiste excentrique, c’est tout un pan de l’histoire italienne récente qui est ici évoqué. Par le biais notamment d’objets et d’extraits audio et vidéo, cette installation revient sur sa carrière, ses influences, ses références, mais également sur les anecdotes liées à son succès et son déclin, son intérêt pour l'histoire de l'art, le théâtre et son activisme dans la gauche radicale à Milan durant les années 1970. Le personnage construit par Alberto Camerini, qui l'a rendu célèbre, est une sorte d'Arlequin électronique, avec lequel il évoque la tradition italienne du théâtre de la Commedia dell'Arte (dont il est un fin connaisseur), en la combinant avec l’énergie politique du punk européen et l'impact mondial du champ émergent de la robotique — Rock ‘n’ roll Robot, écrite en 1981, reste sa chanson la plus célèbre.
L’installation développée au FRAC Champagne-Ardenne tente de sonder l'hypothèse d'une résonance possible, à la fois formelle et allégorique, entre la carrière artistique du chanteur et le « riflusso » (reflux) des idéologies en Italie dans les années 1980, en présentant le premier phénomène en écho au second. La trajectoire artistique d’Alberto Camerini est en effet tout à fait singulière dans le paysage culturel italien de la seconde moitié du 20e siècle : l’étudier peut aider à « brosser à rebrousse-poil » – selon la terminologie de Walter Benjamin – l'histoire de l'Italie dans les années 1980. À travers sa figure, nous pouvons saisir le croisement entre l'avènement de la technologie informatique, la diffusion de la notion de postmodernisme et le « reflux » idéologique. Si, en Italie, la plupart des chanteurs « engagés » des années 1960 et 1970 ont été reconnus à titre posthume et leurs « hagiographies » détaillées, Alberto Camerini est toujours resté une figure trop particulière pour être insérée dans un discours populiste, toujours mal à l'aise dans les talk-shows télévisés et trop marginal même pour les « revivals 80’s » d’aujourd’hui. La catégorie même de « chanteur » semble mal correspondre à cet homme que l’on devrait plutôt considérer comme l'un des précurseurs de la musique électronique en Italie.
L'exposition est accompagnée par une publication consacrée au projet The Variational Status, coéditée par le FRAC Champagne-Ardenne, ar/ge kunst à Bolzano et Humboldt Books à Milan (avec des textes d’Andrea Cavalletti, Riccardo Giacconi, Frans-Willem Korsten, Andrea Morbio et un entretien avec l'artiste conduit par Emanuele Guidi et Antoine Marchand).
Riccardo Giacconi (né en 1985 à San Severino Marche, Italie) a étudié à l’Université IUAV de Venise, à l’UWE de Bristol et à la New York University. Son travail a été présenté dans de nombreuses institutions à travers le monde, telles que la WUK Kunsthalle Exnergasse à Vienne (Autriche) en 2016, la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo à Turin (Italie) en 2015, Tranzitdisplay à Prague (République Tchèque) en 2014, et dans la section Résonance de la Biennale de Lyon en 2011.
Il a effectué des résidences au Centre international d'art et du paysage de Vassivière (France) en 2016, au MACRO Museum of Contemporary Art de Rome (Italie) et à la Box à Bourges (France) en 2013, et à Lugar a dudas à Cali (Colombie) en 2012.
Il a également présenté ses films dans de nombreux festivals, dont la Mostra de Venise – Short Italian Cinema @ Settimana Internazionale della Critica – en 2017, le New York Film Festival (2017 et 2015), l’International Film Festival de Rotterdam (2016), le Rome Film Festival (2013), le Torino Film Festival (2011) et le FID à Marseille, où il a gagné le Grand Prix de la Compétition Internationale en 2015. En 2007, il a été l’un des fondateurs du collectif Blauer Hase, avec lequel il réalise la publication périodique Paesaggio et le festival Helicotrema.
L’installation The Variational Status a été réalisée en collaboration avec le sculpteur Franco Citterio, la Compagnia Marionettistica Carlo Colla & Figli (Milan), Carteles La Linterna Edigraphos (Cali), Herlyng Ferla, Paola Villani, Gonario Denti, Franco Maritato, Ruggero Mameli et le Progetto MUSE (Sardaigne, Italie).
Collaboration à la conception et à la réalisation de l’exposition : Carolina Valencia
Exposition coproduite avec ar/ge kunst, Bolzano et Centrale Fies, Dro.
Remerciements : Musée Saint-Remi, Reims, Manège, Scène Nationale, Reims, Champagne Sanger - Avize Viti Campus, Alberto Camerini, Anna Destefanis et Danila Domizi.
- Visites guidées pour tous : les dimanches à 16h00
- Visites guidées pour les groupes : sur réservation au 03 26 05 78 32
- Ateliers de pratique artistique pour les enfants de 6 à 12 ans : les samedis de 10h00 à 12h00 sur réservation au 03 26 05 78 32
- Visite pour les enseignants : mercredi 8 novembre 2017 à 14h30
- Visite privée pour les Amis du FRAC : jeudi 9 novembre 2017 à 19h00
- Visite guidée en LSF : samedi 25 novembre 2017 à 14h30
- Week-end des FRAC #2 : samedi 4 et dimanche 5 novembre 2017 de 14h00 à 18h00
Entrée libre et gratuite, accessible à tous

le travail à l'oeuvre / l'alternative
> voir le détail> voir les images de l'expositionŒuvres de Francis Alÿs, Francis Cape, Plamen Dejanoff, Jeremy Deller & Alan Kane, documentation céline duval, David Evrard, Patricio Gil Flood, Jeanne Gillard & Nicolas Rivet, Elsa Maillot, Jean-Charles Massera, Jean-Luc Moulène, Jean-Marie Perdrix, Julien Prévieux, Superflex, Koki Tanaka, ainsi que des documents provenant du Musée de l’Histoire vivante, Montreuil et des Archives Nationales du Monde du Travail, Roubaix
Fermeture estivale du 2 au 22 août 2017
Commissaire de l’exposition : Antoine Marchand
Les trois FRAC du Grand Est se réunissent cet été autour d'une thématique commune d'exposition : le travail sous toutes ses formes ! À Reims, le FRAC Champagne-Ardenne ouvre le cycle Le travail à l’œuvre avec une exposition de groupe intitulée « L'alternative », ou comment travailler autrement. Suivi par le 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine à Metz qui aborde, à travers son exposition collective « Ressources humaines », le travail dans sa dimension sociale, morale et invisible tout en guidant la réflexion jusqu'au cœur du milieu artistique. Le FRAC Alsace à Sélestat présente, quant à lui, une installation in situ de l'artiste Michael Beutler dans laquelle processus de création et technicité productive s'entremêlent.
Il apparaît aujourd’hui indispensable, au vu des mutations profondes qui se sont opérées ces dernières décennies, de questionner la notion même de travail, de s’interroger sur la place que cette activité a occupé et occupe dans notre quotidien. En effet, les différentes révolutions industrielles et numériques et les grands bouleversements économiques survenus récemment ont résolument modifié notre rapport au travail, et ont entraîné de profondes évolutions sociétales, remettant notamment en question les frontières et la hiérarchie entre le temps dévolu au travail et celui consacré au loisir.Ainsi, face à une idéologie dominante qui chercherait à imposer un modèle unique ne pouvant être remis en question, se sont déployées des initiatives – citoyennes, politiques, artistiques – qui tentent de faire émerger de nouveaux possibles, d’autres manières d’envisager le (non-) travail et l’organisation de nos sociétés.
L’exposition de groupe présentée au FRAC Champagne-Ardenne, intitulée L’alternative, s’intéresse à la manière dont se sont développés, au fil du temps, ces modes de production alternatifs, parallèles, en marge des courants dominants et en réaction à des structures et organisations du travail potentiellement aliénantes. Qu’ils s’inspirent de modèles éprouvés, témoignent de moments ou situations symboliques et potentiellement charnières, s’infiltrent dans les rouages de cette idéologie dominante qu’est le capitalisme ou en proposent des formes alternatives, les artistes réunis dans cette exposition tentent, chacun à leur manière, d’interroger notre rapport au travail et d’en reconsidérer les fondements, dans des contextes socio-économiques particulièrement sensibles.
S’ils ne sont pas dans la revendication frontale, ces artistes cherchent tous, par leurs productions, à repenser – plus que renverser – l’ordre établi. Certaines des propositions réunies au FRAC Champagne-Ardenne peuvent au premier abord sembler dérisoires, vaines, utopiques, voire irréalisables, mais toutes invitent à une réflexion nécessaire sur un modèle qui paraît aujourd’hui à bout de souffle, défaillant, et dont il convient de se détacher. Sans tendre à l’exhaustivité, cette exposition, via les différentes initiatives rassemblées ici – historiques ou plus contemporaines, personnelles ou collectives – se veut ainsi un laboratoire, un lieu d’échange et de réflexion qui permette d’ouvrir le dialogue sur de possibles nouveaux modèles d’organisation de nos sociétés, tenant également compte d’expériences passées. Une prise de recul salutaire pour tenter d’inventer le monde de demain, à l’aune de moments et réalisations emblématiques – des utopies de la fin du 19ème siècle aux tentatives plus récentes liées à la décroissance, notamment.
Outre les différentes œuvres des artistes invités, l’exposition réunira également des documents d’archive provenant du Musée de l’Histoire vivante de Montreuil et des Archives Nationales du Monde du Travail à Roubaix.
Remerciements : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Lyon, Collection Institut d'art contemporain, Rhône-Alpes, FRAC Bretagne, Centre Pompidou, Musée National d'art moderne - Centre de création industrielle, Champagne Sanger / Avize Viti Campus, Avize
- Visites guidées pour tous : les dimanches à 16h00
- Visite pour les enseignants : mercredi 31 mai 2017 à 14h30
- Visite guidée en LSF : samedi 10 juin 2017 à 14h30
- Visites guidées pour les groupes : sur réservation au 03 26 05 78 32
- Ateliers de pratique artistique pour les enfants de 6 à 12 ans : les samedis de 10h00 à 12h00 (ateliers familles les 20 mai et 16 septembre 2017) sur réservation au 03 26 05 78 32
- Visite croisée avec l'exposition Mémoires de l'industrie en Champagne-Ardenne à la Bibliothèque Carnegie : samedi 3 juin 2017 à 14h30 (rendez-vous à la Bibliothèque Carnegie)
- Visite-apéro avec Cyril Bonnet-Ponson, vigneron à Chamery, en partenariat avec le bar à vin Les 3 P'tits Bouchons : Mardi 1er juin 2017 à 18h30, sur réservation au 03 26 05 78 32
- Nuit Européenne des Musées : samedi 20 mai 2017 de 20h00 à 23h00
- Journées Européennes du Patrimoine : samedi 16 et dimanche 17 septembre 2017 de 14h00 à 18h00
Entrée libre, accessible à tous

caroline achaintre
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 26 janvier 2017 à partir de 18h00, en présence de l'artiste
Commissaire de l'exposition : Antoine Marchand
Caroline Achaintre expérimente dans son travail un large éventail de médiums, qu’il s’agisse de l’aquarelle, de la linogravure, de la céramique ou du textile. Ses dessins, tentures et sculptures, colorés et puissants, évoquent l'esprit subversif du carnaval européen et créent une atmosphère à la fois ludique et absurde. Comptant l'expressionnisme allemand, la sculpture moderniste et le primitivisme parmi ses influences, l'artiste fait également référence dans son travail à des sous-cultures plus contemporaines telles que la science-fiction, la scène heavy metal, les dessins animés et les films d'horreur.
Le dessin est à la base de la pratique artistique de Caroline Achaintre. Réalisées à l'aquarelle et à l'encre, ces œuvres sur papier oscillent entre abstraction et figuration, révélant des compositions qui prennent souvent la forme d'un visage ou d'une silhouette, série de portraits fantomatiques. Dans ses travaux récents, elle utilise le latex, la cire et la javel pour masquer les motifs et affadir les couleurs. Des linogravures monochromes font elles directement référence au primitif, par le biais de lignes plus expressives et de jeux d’ombres.
Les tentures murales richement colorées de Caroline Achaintre incarnent des personnages. Pour ce faire, l'artiste utilise un pistolet de tufting afin de tirer des fils de laine sur un canevas en toile, une technique qui rappelle la fabrication des tapis à poils longs typiques des années 1970. La longueur, la texture et la couleur du fil prennent le pas sur les qualités d'une peinture expressionniste et évoquent une domesticité étrange. L’artiste compare le processus de fabrication de ces œuvres textiles à de la « peinture avec de la laine ». Chaque œuvre possède une personnalité bien distincte, souvent évoquée dans le titre.
Prenant la forme de masques ou de casques en céramique, les sculptures – accrochées ou posées sur socle – de Caroline Achaintre sont quant à elles fabriquées à partir de terre-papier cuite et émaillée. Le processus de réalisation est très spontané, un geste rapide pour figer l'argile dans une expression ou une grimace du visage brut. Les surfaces brillantes et séduisantes, rappelant des matières telles que la peau de serpent ou de crocodile, évoquent l'exotisme et explorent l'animisme, l'altérité ou le carnavalesque.
L'exposition de Caroline Achaintre au FRAC Champagne-Ardenne rassemble une sélection de travaux de la dernière décennie, en même temps que de nouvelles œuvres, incluant notamment une pièce textile de grande échelle, des sculptures en céramique et des aquarelles.
L'exposition est accompagnée par la première monographie consacrée au travail de l'artiste, coéditée par le FRAC Champagne-Ardenne et BALTIC Centre for Contemporary Art, Gateshead (avec des essais inédits d’Anne Dressen, curatrice à l’ARC/Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Zoë Gray, curatrice au Wiels Centre d'art contemporain, Bruxelles et un entretien entre l'artiste et Emma Dean, curatrice à BALTIC).
Née à Toulouse en 1969, Caroline Achaintre a étudié en Allemagne, à la Kunsthochschule de Halle (1996-1998), avant de partir au Royaume-Uni, au Chelsea College of Art and Design (1998-2000) et au Goldsmiths College (2001-03), tous deux situés à Londres, où elle vit et travaille désormais. Parmi ses expositions monographiques récentes, on peut citer : boo à c-o-m-p-o-s-i-t-e, Bruxelles (2016), BP Spotlight à la Tate Britain, Londres (2015), Present/Future Illy Art Prize au Castello di Rivoli Museo d'Arte Contemporanea Rivoli de Turin (2014) ou Camp Coo, University ofHertfordshire Galleries and Smith Row, Hertfordshire and Bury St. Edmunds (2013).
Son travail a également été présenté dans des expositions telles que le British Art Show 8, organisé par Hayward Touring (2015-2017), Vernacular Alchemists au centre d’art contemporain Passerelle, Brest (2014), Decorum au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2013) et Six possibilités pour une sculpture àLa Loge, Bruxelles (2013). En 2014, Caroline Achaintre était artiste en résidenceau Camden Arts Centre, Londres. Elle est représentée par la galerie Arcade, Londres.
Exposition organisée par BALTIC Centre for Contemporary Art, Gateshead.
L'exposition de Caroline Achaintre a reçu le soutien de Fluxus, programme franco-britannique pour l'art contemporain.

meris angioletti / le grand jeu
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Vernissage le jeudi 13 octobre 2016 à partir de 18h00, en présence de l'artiste
Une performance inédite sera présentée le soir du vernissage ainsi que le dimanche 6 novembre 2016 dans le cadre du Week-end national des FRAC.
Commissaire de l'exposition : Antoine Marchand
Ancrées tant dans l’histoire des arts – des premières abstractions de la fin du 19ème siècle au « cinéma élargi » théorisé par Gene Youngblood dans les années 1970 – que dans les sciences cognitives, la psychologie ou les croyances ésotériques, les œuvres de Meris Angioletti interrogent les mécanismes de la perception, de la mémoire et de la psyché. Empreint d’une méthode analytique dans laquelle recherche iconographique et écriture jouent un rôle complémentaire, son travail prend la forme d’installations lumineuses ou sonores, de projections vidéo, de diaporamas, de publications et de tirages photographiques. L’acte de projeter de la lumière, des images ou des couleurs, celui de diffuser des sons dans un lieu visent à créer une relation entre l’espace physique et l’espace mental pour favoriser chez le spectateur des « visions intérieures » qui sont autant de traductions invisibles. Plaçant les processus psychiques au cœur de sa recherche, elle interroge la perception du regardeur, et les mécanismes actionnés dans les dispositifs physiques qu’elle développe, dans une démarche à la fois scientifique et sensible.
Dans le cadre de son exposition au FRAC Champagne-Ardenne, intitulée Le Grand Jeu, Meris Angioletti propose un projet totalement inédit qui s’intéresse au jeu, dans l’acception la plus large de ce terme. Elle développe en effet une réflexion convoquant d’une part l’imagerie et la symbolique des jeux de tarot divinatoire, qui utilisent les cartes du tarot de Marseille, et d’autre part la revue et le mouvement littéraire du Grand Jeu, basé à Reims et actif entre 1927 et 1932. Se mêlent ainsi au sein des espaces du FRAC Champagne-Ardenne œuvres sonores, jeux de lumière, numéros de cirque, dans une perspective résolument transdisciplinaire.
Meris Angioletti (née en 1977 à Bergame, Italie ; vit et travaille à Paris) a bénéficié d’expositions personnelles à BACO à Bergame (Danza Macabra) en 2016, à la Galerie – centre d’art contemporain de Noisy-Le-Sec en 2011, à la Fondazione Galleria Civica di Trento (I Describe The Way And Meanwhile I Am Proceeding Along It) et à la GAMeC – Galleria Arte Moderna e Contemporanea de Bergame (Ginnastica Oculare), toutes deux en Italie, en 2009. Son travail a également été présenté dans le monde entier, lors de la 53ème Biennale de Sao Paolo (The Imminence of Poetics, 2012), et de la 54ème Biennale de Venise (IllumiNations, 2011), mais également durant la 5ème édition du Nouveau Festival au Centre Pompidou (L’oubli, le souvenir, la réminiscence, 2014) ou à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris (L’apparition des images, 2013).
Exposition coproduite avec l'association Snaporazverein, Engadine.
Avec le soutien du Centre National des Arts du Cirque, Châlons-en-Champagne et de Champagne Sanger / Avize Viti Campus, Avize.

nate lowman / world of interiors
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 12 mai 2016 en présence de l'artiste
Cet été l'exposition sera fermée du 1er au 23 août 2016
Commissaire de l’exposition : Antoine Marchand
Nate Lowman témoigne dans son travail pictural et sculptural des travers de la société américaine. Il croise des sujets d’actualité et des références culturelles aux déchets de la culture pop, par le biais de collages, d’installations et de peintures résultant d’une technique tout à fait particulière – rappelant l’impression en xérographie. Il a ainsi constitué ces dernières années un impressionnant corpus d’images et d’objets de notre quotidien, provenant d’époques et d’univers très disparates, dans lequel il puise afin d’entremêler les références, sans hiérarchie aucune. Néanmoins, loin d’une simple réactivation des principes d’appropriation et de recyclage édictés par Marcel Duchamp et Andy Warhol en leur temps ou, plus récemment, Richard Prince, Nate Lowman cherche avant tout à raconter des histoires. Au sein de ses compositions hétéroclites, aucune image ne prend le pas sur une autre, ce sont les liens et les relations entre les images qui créent un potentiel storyboard. L’artiste ne cherche pas à élaborer une structure narrative unique, mais bien à entrecroiser des références iconographiques qui font écho, dans leur ensemble, à notre époque. Ni innocentes, ni réellement ambiguës, ses œuvres sont parfois imprégnées d’une tonalité violente mais surtout mélancolique et pessimiste, bien qu’elles soient également empreintes d’ironie et d’humour noir.
Pour son exposition World of Interiors au FRAC Champagne-Ardenne, la première dans une institution publique française, Nate Lowman présente un ensemble d’œuvres inédites, spécialement produites à cette occasion, qui dévoilent de nouvelles orientations dans sa pratique. En effet, les différentes peintures exposées ici ont toutes été pensées en réponse à l’architecture du bâtiment rénové du FRAC Champagne-Ardenne, tout en faisant écho à leur lieu de production, dans l’atelier de l’artiste à Tribeca. Avec l’ironie qui le caractérise, Nate Lowman a ainsi envisagé cette exposition dans un rapport entre intérieur et extérieur, création et recyclage, nature et culture également, d’une certaine manière…
Depuis sa première exposition monographique en 2005 à la galerie Maccarone de New York (THE END. And Other American Pastimes), Nate Lowman (né en 1979 à Las Vegas ; vit et travaille à New York) a exposé au Museum of Modern Art, au Solomon R. Guggenheim Museum et au Whitney Museum of American Art, tous trois basés à New York, ainsi qu’au Palais de Tokyo à Paris et au Palazzo Grassi à Venise. Il a par ailleurs bénéficié d’expositions personnelles à Midway Contemporary Art à Minneapolis (Axis of Praxis, 2006), au Astrup Fearnley Museum d’Oslo (The Natriot Act, 2009), à la Brant Foundation Art Study Center de Greenwich (I Wanted to Be an Artist but all I got was this Lousy Career, 2012) et à Dallas Contemporary (America Sneezes, 2015). Son travail a également été présenté lors de la 12e Biennale de Lyon (Entretemps... Brusquement, et ensuite, 2013) et dans l’exposition Empire State (Palazzo delle Esposizioni, Rome, et Galerie Thaddaeus Ropac, Paris, 2013). Nate Lowman est représenté par les galeries Massimo De Carlo, Milan/Londres/Hong Kong et Maccarone à New York.
L’exposition de Nate Lowman reçoit le soutien de la galerie Massimo De Carlo, Milan/Londres/Hong Kong.
Avec le soutien de Champagne Taittinger

happy ending
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Vernissage le jeudi 21 janvier 2016 à partir de 18h00
Visite privée pour les amis du FRAC Champagne-Ardenne : lundi 25 janvier 2016 à 19h00
Visite pour les enseignants : mercredi 27 janvier 2016 à 14h30
Visites guidées publiques : tous les dimanches à 16h00
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
Le FRAC Champagne-Ardenne présente une exposition consacrée à sa collection, la première à être présentée dans ses espaces depuis 2008.
Cette exposition offre une présentation d'œuvres récemment entrées dans la collection du FRAC Champagne-Ardenne, parmi lesquelles celles de Francesco Arena, Sylvie Auvray, Dara Birnbaum, Rossella Biscotti, Tom Burr, Antoine Catala, Guy de Cointet, Ann Craven, Dexter Dalwood, Hassan Darsi, Plamen Dejanoff, Marcelline Delbecq, Julien Discrit, Jimmie Durham, Ruth Ewan, Michel François, Linda Fregni Nagler, Aurélien Froment, General Idea, Oscar Giaconia, Jean-Michel Hannecart, Sharon Hayes, Charline von Heyl, Barbara Kasten, Nick Mauss, Mathieu Mercier, Ciprian Muresan, Lisa Oppenheim, Silke Otto-Knapp, Christodoulos Panayiotou, Amalia Pica, Falke Pisano, Émilie Pitoiset, Loïc Raguénès, Lili Reynaud Dewar, Wilhelm Sasnal, Peter Saville & Anna Blessmann, Valerie Snobeck, Catherine Sullivan, Lilli Thiessen, Niels Trannois, Jean-Luc Verna, Danh Vo
Avec le soutien de la Maison de Champagne Taittinger

lara schnitger / suffragette city
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Vernissage le jeudi 8 octobre à partir de 18h00, en présence de l'artiste
Une parade partira de la cathédrale de Reims pour rejoindre le FRAC Champagne-Ardenne le dimanche 4 octobre 2015 à 11h00
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
Lara Schnitger s’intéresse tant à la sculpture qu’à la création de vêtements, à l’architecture ou à la performance, dans une démarche hybride qui mêle politique, féminisme, sexualité et féminité, mais également la mode ou le graffiti. Son travail explore les relations entre les traditions artistiques académiques et des pratiques plus urbaines telles que la musique, la mode, le théâtre ou la performance. Lara Schnitger créé des environnements extrêmement denses, d’une apparente fragilité. Dans ses installations autoportantes, l’artiste applique un système basique qui consiste à étirer des collants et des pièces de tissu sur des morceaux de bois joints. La tension du textile permet de maintenir fermement en place le cadre en bois. De fait, les différents matériaux se mêlent et conversent, stimulant une relation entre la membrane et la structure et dotant ces formes étranges de caractéristiques humaines. Un critique a d’ailleurs écrit à propos du travail de Lara Schnitger que son instabilité vient de « sa volonté de vivre, sa sauvage extension excessive et son attitude audacieuse ».
Pour sa première exposition personnelle en France, Lara Schnitger présente un ensemble d’œuvres créées spécialement pour l’exposition ainsi que des productions récentes, réunies sous le titre Suffragette City (2015), une installation composée de tapisseries colorées, de bannières et de sculptures réalisées en tissu et en bois. À la fois célébration de la féminité et manifeste politique, cette œuvre emprunte au langage des mouvements féministes radicaux pour interroger des notions telles que le genre, l’identité ou la sexualité. L’installation prendra vie lors d’une parade publique dans les rues attenantes à la Cathédrale de Reims, où des participants portent les sculptures et les bannières pour former une procession d’œuvres d’art. En sortant ses œuvres des lieux d’exposition classiques et en les laissant entre les mains du public, Lara Schnitger explore ainsi de manière ludique les liens entre art et mouvements de protestation.
Lara Schnitger (née en 1969 à Haarlem, Pays-Bas ; vit et travaille à Los Angeles et Amsterdam) a bénéficié d’expositions personnelles au Bonnefanten Newseum de Maastricht (Beating around the Bush Episode #2 et #4,2014) et au Sculpture Center de New York (Lara Schnitger: Two Masters and Her Vile Perfume, 2010). Son travail a également été présenté dans le monde entier, et notamment à Magasin 3 Stockholm Konsthall (To be continued…, 2007), au Santa Monica Museum of Art (Follow Me: A Fantasy, 2005) et au UCLA Hammer Museum de Los Angeles (THING, New Sculpture from Los Angeles, 2005). Elle a par ailleurs exposé à la Biennale de Liverpool en 1999 et à la Biennale de Shanghai en 2002.
Lara Schnitger est représentée par les galeries Anton Kern à New York, Stuart Shave / Modern Art à Londres et Galerie Gebr Lehmann à Dresde et Berlin.
L'exposition de Lara Schnitger a reçu le soutien de la Fondation Mondrian.
Le FRAC Champagne-Ardenne remercie Delphine Quéreux-Sbaï et les équipes de la médiathèque Jean Falala de Reims pour leur aide à la réalisation de la parade de Lara Schnitger.

lisa oppenheim / langue héréditaire
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 25 juin 2015 à partir de 18h00 en présence de l'artiste
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
À l’occasion de sa réouverture, le FRAC Champagne-Ardenne présente la toute première exposition personnelle en France de l’artiste américaine Lisa Oppenheim. Sa pratique artistique se situe dans la droite ligne de la photographie conceptuelle, des artistes de la « Pictures Generation » et du cinéma structuraliste américain. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’histoire de la photographie et de ses pionniers, ainsi qu’à l’évolution de ses techniques au cours du temps. Ses œuvres impliquent souvent une relation entre le processus photographique original de la photographie trouvée et celui que l’artiste instaure dans son utilisation de cette dernière. Une sorte d’exhumation photographique permettant au passé et au présent de s’informer l’un et l’autre.
Les photographies et vidéos de Lisa Oppenheim sont créées à partir d’images et de documents existants qu’elle s’approprie, retravaille et transforme par le biais de différentes techniques historiques et contemporaines. Son processus de travail trouve bien souvent sa source dans Internet où elle recherche des images et des objets qu’elle réinterprète photographiquement en utilisant à la fois des technologies analogues et numériques. De par cette approche, le processus devenant lui-même le matériau de base, l’artiste offre aux images photographiques de nouvelles formes et de nouveaux contextes.
Ces dix dernières années, elle a ainsi produit un corpus d’œuvres qui explore l’usage de l’image – d’histoire, d’actualité, documentaire… – dans nos sociétés contemporaines, une démarche que l’on pourrait qualifier d’« archéologie du temps et de la culture visuelle ».
À l’occasion de son exposition à Reims, intitulée Langue héréditaire, Lisa Oppenheim présentera deux œuvres produites spécifiquement par le FRAC Champagne-Ardenne. La première, Hereditary Language, est un film qui s’origine dans une pièce sonore éponyme de Les Levine, dans laquelle des enfants témoignent de leurs angoisses quant à la vie et au futur. La seconde est une ambitieuse installation photographique qui fait écho à une série de peintures créées par Ann Craven pendant sa résidence à Reims, en 2008, et présentée la même année dans son exposition personnelle au FRAC. Un ensemble d’œuvres produites en collaboration avec la Kunstverein de Hamburg et la Kunstverein de Graz, ainsi que des œuvres plus anciennes, viennent compléter ces deux projets inédits.
Une première monographie consacrée à son travail, intitulée Works 2003–2013 et coéditée par le FRAC Champagne-Ardenne, la Kunstverein de Hamburg et la Kunstverein de Graz, est publiée par Sternberg Press.
Lisa Oppenheim (née en 1975 à New York, où elle vit et travaille) a récemment bénéficié d’expositions personnelles à la Kunstverein de Hamburg (Forever is Composed of Nows, 2014), à la Kunstverein de Graz (From Abigail to Jacob (Works 2004–2014), 2014) et à la Kunstverein de Göttingen (Everyone’s Camera, 2013). Son travail a par ailleurs été présenté dans de nombreuses expositions d’envergure, notamment The New Photography au Museum of Modern Art de New York et l’ICP Triennial 2013 à l’International Center of Photography de New York, en 2013. En 2015, elle participera à deux importantes expositions au Guggenheim Museum de New York et au J. Paul Getty Museum de Los Angeles. En octobre 2014, elle a été lauréate de deux prix photographiques internationaux importants, le Aimia | AGO Photography, Ontario, Canada, et le Shpilman International Prize for Excellence in Photography, Jérusalem, Israël.
Lisa Oppenheim est représentée par les galeries The Approach à Londres, Juliette Jongma à Amsterdam et Tanya Bonakdar à New York.
Avec le soutien de Champagne Pommery, de Champagne Taittinger et de la Maison Fossier

francesco arena / onze mille cent quatre-vingt sept jours
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Vernissage le jeudi 31 janvier à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
L’histoire politique récente de l’Italie est le matériau premier utilisé par Francesco Arena. À travers ses sculptures et ses installations, il mesure et se mesure en effet à l’Histoire, tout en portant un regard très personnel sur l’héritage de certains courants artistiques tels que le Minimalisme ou l’Arte Povera. Prenant pour point de départ des évènements politiques, sociaux, culturels ou religieux passés, il développe une œuvre qui, conjuguant des aspects aussi contradictoires que l’objectivité et la subjectivité, la dimension historique et individuelle, peut tout à la fois être perçue comme une représentation personnelle de moments historiques fondateurs ou un portrait de l’artiste en tant que produit de l’histoire.
Le projet pensé par Francesco Arena pour le FRAC Champagne-Ardenne, et intitulé Onze mille cent quatre-vingt sept jours, est le résultat d’un long processus de réflexion dans lequel les interventions sur la forme et la matière ne représentent que l’étape finale d’un engagement sur des thèmes liés au contexte de présentation de l’exposition. L’artiste s’est ainsi penché sur l’histoire de la ville de Reims, s’intéressant à la période de l’entre-deux guerres et de reconstruction de la Cathédrale, très largement financée par de riches mécènes américains sollicités par John D. Rockefeller Jr., et plus spécifiquement à la deuxième guerre mondiale et à la période de guerre froide qui s’ensuivit. Ainsi, les œuvres créées reflètent d’une part une période de paix qui constitue un hiatus entre deux guerres, un moment de reconstruction et d’invention et, d’autre part, un moment de reddition et de réconciliation, d’annihilation et de définition de nouvelles frontières auxquels l’artiste se mesure physiquement au travers des limites imposées par son propre corps.
Francesco Arena est né en 1978 à Torre Santa Susanna, Brindisi (Italie) et vit et travaille à Cassano delle Murge, Bari (Italie). Il a reçu le prix « Premio New York » 2012-2013 (avec Anna Franceschini) attribué par l’Académie Italienne, le Ministère des Affaires étrangères et l’Institut culturel italien à New York où il est actuellement en résidence à la ISCP Gallery (International Studio and Curatorial Program). Francesco Arena a récemment réalisé des expositions personnelles au Museion – Museo d’arte moderna e contemporanea, Bolzano ; Fondazione Ermanno Casoli, Fabriano ; Peep Hole, Milan ; De Vleeshal, Middelburg ; Brown Project Space, Milan. Il est représenté par la galerie Monitor, Rome.
L’exposition de Francesco Arena a reçu le soutien de la galerie Monitor, Rome.
Avec le soutien de Champagne Pommery

émilie pitoiset / les actions silencieuses
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Vernissage le jeudi 31 janvier à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Au sein des œuvres d’Emilie Pitoiset, la narration oscille entre le document et l’invention, et renvoie le visiteur à ses propres facultés de perception – elles aussi limitées par des contraintes comme le besoin de discerner à tout prix la vérité de l’illusion. Sa démarche s’articule également autour du déséquilibre entre le dernier point d’appui et la chute, dont le mouvement conduit d’un point à un autre. Un phénomène qui devient inhérent aux formes qu’elle produit, jusqu’à créer un basculement de situation, notamment du fait de leur instabilité narrative.
Ainsi, le passage d’un état à un autre induit de fait la répétition, mais également le passage d’une réalité à une projection fictionnelle. Ce mouvement d’oscillation sert de principe narratif à l’artiste, en posant notamment la question de savoir ce qu’il s’est passé dans l’entre-deux ; une manière pour Emilie Pitoiset d’organiser le récit comme elle l’entend. La reconstitution, le rituel, l’incarnation, le retard constituent donc des moyens d’élucider l’écart entre des événements passés et le présent, tout en révélant ce qui a pu se produire hors-champ, et qui reste d’ordinaire invisible.
Pour son exposition au FRAC Champagne-Ardenne, Emilie Pitoiset a conçu un projet inédit intitulé Les actions silencieuses. Se développant dans toutes les salles de l’étage, ce « récit temporaire » interroge le passage de l’objet au rang d'objet ritualisé qui, désormais chargé d’une aura particulière – due au contexte de présentation –, prend son indépendance significative. Cette notion de rite, sous-jacente à l’ensemble de l’exposition, indique ainsi un changement d’état, un passage à la relique, au vestige d’une action passée.
Émilie Pitoiset est née en 1980 à Noisy-Le-Grand et vit et travaille à Paris. Elle a exposé au FRAC Champagne-Ardenne à plusieurs reprises dès 2006 et plusieurs de ses œuvres sont entrées dans la collection en 2007. Elle a obtenu une bourse et résidence de la Fondation Hermès en 2011 et a été lauréate du Audi Talents Awards en 2010. Émilie Pitoiset a récemment exposé au Centre d’art des Églises à Chelles, au Confort moderne à Poitiers, au Casino de Luxembourg et à la Bielefelder Kunstverein. Elle est représentée par la galerie Klemm’s, Berlin.
Avec le soutien de Champagne Pommery

plamen dejanoff / the bronze house
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 27 septembre 2012 à 18h00
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
Plamen Dejanoff (né en 1970 à Sofia, Bulgarie ; vit et travaille à Vienne) explore les liens entre art et économie, développant un travail à mi-chemin entre les stratégies capitalistes d’un monde globalisé et une critique ironique et désenchantée du monde de l’art, et questionne le rôle de l’artiste dans nos sociétés contemporaines. Cette réflexion et les moyens qu’il emploie pour la développer et l’exposer font de lui une figure atypique. Depuis le milieu des années 1990, en effet, cet artiste a su créer son propre champ d’action dans le domaine de l’art en infiltrant ceux des affaires et de la communication.
The Bronze House est à ce jour le projet le plus ambitieux développé par Plamen Dejanoff. Il a débuté en 2006 avec la présentation de
Planets of Comparison, pensé pour la ville de Veliko Tarnovo, charmante cité médiévale qui conserve encore aujourd’hui les traces de son glorieux passé de capitale du Second Empire Bulgare. L’artiste y avait alors acquis sept maisons dans le centre historique dans l’intention de les transformer avec l’aide d’architectes en lieux d’exposition qui auraient accueilli les branches bulgares de prestigieux musées internationaux. L’intention originelle a depuis évolué en fonction des réalités économiques et/ou administratives, mais aussi conceptuelles, pour devenir un projet encore plus ambitieux et complexe dont l’artiste est à la fois le manager, le curateur, l’architecte, le designer, le collectionneur, etc. Aujourd’hui, les parcelles de terrain doivent ainsi permettre d’accueillir différentes infrastructures, toute réalisées en bronze : une bibliothèque, un cinéma, un théâtre, un lieu d’exposition et des ateliers.
The Bronze House est la première de ces installations architecturales, véritable sculpture habitable qui prend la forme d’une villa colossale de plus de 600 m2. Une fois la construction terminée, ces « maisons-sculptures » seront composées de différents modules en bronze réalisés selon des principes d’ingénierie extrêmement pointus, même si la fabrication sera entièrement artisanale. Seront ainsi produits la façade, le sol, les portes, les murs et les escaliers, tout comme l’ensemble des éléments permettant d’assembler ces différentes parties. La progression de la construction de cette maison est le thème central de cette exposition, qui a déjà fait étape au MUMOK Musée d’Art Moderne et au MAK Musée autrichien d’arts appliqués de Vienne (Autriche), à la Kunstverein d’Hambourg (Allemagne) et au MAMbo Musée d’Art Moderne de Bologne (Italie). Afin de financer ce projet, Plamen Dejanoff a par ailleurs créé une fondation, qu’il promeut par le biais d’une stratégie marketing très poussée. Le succès de cette aventure dépend aujourd’hui de tout un réseau international de partenaires (artistes, directeurs de musées, collectionneurs, entrepreneurs, galeristes, etc).
Le choix d’un matériau tel que le bronze, médium classique dans l’art mais peu conventionnel en architecture, représente un challenge à la fois en termes de construction, mais également de fabrication, chaque élément constituant une véritable œuvre d’art, similaire aux autres qu’en apparence. La technique d’assemblage des éléments rappelle par ailleurs les motifs décoratifs qui ornent les maisons en bois de cette région de Bulgarie, expression d’une architecture vernaculaire organique décrite par Le Corbusier dans son livre
Le Voyage d’Orient. La répétition et la progression verticale de ces éléments a priori identiques s’inspirent également de la célèbre
Colonne sans fin créée par Constantin Brancusi en 1938 et installée dans un parc de la ville roumaine de Targu Jiu. Cette sculpture – une structure en fonte de près de 30 m de haut – se caractérise par son absence de centre, de début ou de fin, et reprend la forme des piliers en bois qui supportent les maisons roumaines traditionnelles, symbolisant l’infini. Une autre référence importante pour Plamen Dejanoff est la Chinati Foundation créée par Donald Judd dans les années 1970 à Marfa, au Texas. L’artiste américain a fondé là-bas une communauté artistique, afin de permettre la création d’œuvres habituellement impossibles à produire dans des lieux d’exposition classiques. Avec ce projet, Plamen Dejanoff semble vouloir suivre la même voie, ayant pour but la création d’une véritable communauté artistique à Veliko Tarnovo. Bien que très importante sur le plan historique (elle est notamment inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco), la ville n’est pas très grande, et son architecture a peu évolué depuis le jour où Le Corbusier y a réalisé ses dessins, vers 1911. Plamen Dejanoff a imaginé une stratégie très sophistiquée de « branding », qui ne manque pas d’ironie, afin d’en faire l’une des destinations les plus attractives de Bulgarie, sous le slogan « Où le futur rencontre le passé ».
L’exposition présentée au FRAC Champagne-Ardenne met l’accent sur la genèse du projet pensé pour la ville de Veliko Tarnovo et présente ses développements les plus récents. Elle regroupe de nombreuses maquettes et prototypes, mais également des esquisses, dessins et autres collages qui illustrent l’immensité du travail préliminaire à la construction, ainsi que des installations, à la lisière entre art conceptuel et « Hyper-Pop Art ». Des dessins originaux de Le Corbusier, prêtés par la fondation du même nom, viennent compléter cet ensemble.
L’exposition de Plamen Dejanoff a reçu le soutien de la galerie Emanuel Layr, Vienne.
Exposition organisée en association avec le MAMbo, Musée d'Art Moderne de Bologne.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, maison fondée en 1772

sterling ruby / soft work
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Vernissage le jeudi 24 mai 2012 à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
En 2008, la célèbre critique d’art du New York Times, Roberta Smith, décrivait Sterling Ruby comme l’un des artistes majeurs du début du 21e siècle et ajoutait « cela fait seulement huit ans, bien sûr, mais cette prédiction pourrait bien se révéler exacte ». Sterling Ruby est aujourd’hui l’un des artistes les plus importants sur la scène artistique internationale. Son œuvre, prolifique, comprend tout à la fois des céramiques biomorphiques abondamment vernies, des sculptures en uréthane expansé, des toiles peintes au spray, des dessins au vernis à ongles et des collages ou vidéos hypnotiques, qui prennent leur source dans des champs extrêmement variés allant de l’architecture moderniste à la culture urbaine ou à l’esthétique du bodybuilding, pointant les mécanismes de coercition.
Pour sa toute première exposition en France, intitulée SOFT WORK, Sterling Ruby réalise une importante installation inédite et spécialement conçue pour le lieu, dense et riche d’éléments qui se jouent de l’ensemble des espaces d’exposition du FRAC Champagne-Ardenne, présentant un aspect particulier et significatif de son œuvre que sont les « soft sculptures » (sculptures molles). Prenant possession de l’espace d’exposition, l’installation s’approprie ses hauteurs et joue de superpositions et d’entassements, entraînant le spectateur dans un maelström esthétique. Cette installation, qui n’a encore jamais été présentée auparavant, réunit des pièces d’une grande radicalité formelle, telle que les séries Vampire et Husband & Child, ainsi qu’un ensemble intitulé Flags. À l’étage sont par ailleurs exposées un grand nombre de « bouches de Vampire », qui investissent tout l’espace.
Sterling Ruby propose un contrepoint à l’héritage moderniste à travers un corpus d’œuvres multiformes, qui opèrent par transformation, imitation et assimilation, ce que les « soft sculptures » révèlent tout particulièrement. Dans ces œuvres, l’utilisation qui est faite de larges pièces de tissus renvoie à l’univers domestique. L’artiste transforme les oreillers, couvertures et autres kilts qu’il utilise en objets sculpturaux, révélant que les sentiments de sûreté et de sécurité qui leurs sont associés ne sont finalement qu’une illusion. Ces sculptures monumentales, pop et ludiques, sont également l'occasion de questionner l’espace et la notion de « genre ».
Né en 1972 à Bitburg (Allemagne), Sterling Ruby vit et travaille à Los Angeles. Il a exposé dans de nombreuses institutions et galeries, parmi lesquelles le Museum of Contemporary Art de Los Angeles et la Galleria d’arte Moderna e Contemporanea de Bergame. Il est représenté par les galeries Xavier Hufkens (Bruxelles), Sprüth Magers (Berlin/Londres), Taka Ishii Gallery (Tokyo) et Foxy Production (New York).
Cette exposition est organisée en collaboration avec le Centre d’art contemporain de Genève.
L’exposition de Sterling Ruby a reçu le soutien d’Étant donnés, Fonds franco-américain pour l’art contemporain et des galeries Xavier Hufkens, Bruxelles et Sprüth Magers, Berlin/Londres.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772.

emily wardill / the hands of a clock, even when out of order, must know and let the dumbest little watch know where they stand, otherwise neither is a dial but only a white face with a trick mustache
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 2 février à partir de 18h00
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
Les concepts philosophiques, politiques et psychanalytiques forment l'essence même des films d'Emily Wardill. Ils retracent ainsi une histoire de la pensée, par le biais de narrations multiples, agrémentées de nombreuses pistes sonores composées par l'artiste. Sa grammaire filmique est pour le moins mystérieuse, puisque les codes classiques de l'interprétation y sont obsolètes, et qu'il nous faut donc pénétrer dans ce qui semble être une représentation fascinante de l'inconscient. Plusieurs niveaux de narration s'entrecroisent, rappelant parfois les formes fassbinderiennes du mélodrame, et permettant d'associer un propos éminemment politique à des références visuelles plus populaires. Tout son travail semble donc être une vaste expérience scientifique qui catapulte le regardeur en suspension entre le postulat de départ et le résultat final, là où l'irrationnel devient un passage obligé pour parvenir à comprendre une situation donnée.
Pour sa première exposition dans une institution française, intitulée The Hands Of A Clock, Even When Out Of Order, Must Know And Let The Dumbest Little Watch Know Where They Stand, Otherwise Neither Is A Dial But Only A White Face With A Trick Mustache, Emily Wardill présente notamment son tout dernier film, Fulll Firearms (90', HD), commandité par If I Can't Dance, I Don't Want To Be Part Of Your Revolution (Amsterdam), Serpentine Gallery (Londres) et Film London's FLAMIN Productions, et co-produit par Arts Council England - Film London Artists' Moving Image Network et City Projects (Londres) avec le soutien du M HKA (Anvers), de la Badischer Kunstverein (Karlsruhe), du FRAC Champagne-Ardenne (Reims), de la Commission Européenne (Bruxelles) et de la Fondation Mondrian (Amsterdam).
Ce nouveau long-métrage prend la forme d'un mélodrame narrant l'histoire d'Imelda, une femme d'une quarantaine d'années qui vient d'hériter de la fortune de son père, un richissime fabricant d'armes. Avec son héritage, elle décide de construire une maison afin d'y loger les fantômes des personnes tuées par les armes produites par la firme de son père. Rapidement, des squatters investissent une partie de la propriété en cours de construction. La perception qu'Imelda a de ces squatters est biaisée ; si elle n'est pas hostile à leur présence, c'est qu'elle les voit simplement comme les fantômes qu'elle attendait. Le film est construit autour de la relation qui se développe entre Imelda et l'architecte engagé pour dessiner les plans de la maison. Ce dernier cède à tous ses caprices, conscient du fait qu'elle n'a plus toute sa tête. Fulll Firearms convoque subtilement des thèmes tels que la déception, le storytelling ou le déplacement. Des éléments liés au film complètent l'installation.
The Pips, (2011, 3'39'', 16mm), autre film présenté dans l'exposition, explore le mouvement et la matérialité. Filmé en 16mm en noir et blanc, puis transféré en numérique, il se concentre sur la figure de Francesca Jones, championne de gymnastique britannique. Le film débute avec une stricte description du quotidien de Jones. Les formes créées par son ruban, décrivant des mouvements dans l'air, sont le reflet de ses actions, l'imitant et existant grâce à elle. Peu avant la fin du film, le corps de la gymnaste s'étire, s'allonge et se distord jusqu'à se casser en un ensemble de parties mutantes. Son visage reste cependant impassible et elle ne semble pas se soucier de sa propre déchéance. Tandis que Francesca Jones s'immobilise, ses actions commencent à exister par elles-mêmes, leur matérialité étant déconstruite par l'emphase qu'Emily Wardill met sur la répétition physique du mouvement. Le corps et ses mouvements deviennent ainsi contenus dans l'objet, révélant une plasticité inhérente à la performance de la gymnaste.
Née en 1977 à Rugby (Royaume-Uni), Emily Wardill vit et travaille à Londres, où elle est Senior Lecturer au Central Saint Martins College of Art. Elle a réalisé ces dernières années d'importantes expositions monographiques, parmi lesquelles Windows broken, Break, Broke Together en 2010 à la fondation De Appel d'Amsterdam et Sick Serena and Dregs and Wreck and Wreck en 2007 à l'ICA de Londres. Son travail a par ailleurs été exposé à la Tate Britain et à la Whitechapel Art Gallery de Londres, au Witte de With de Rotterdam, à la Kunsthalle de Bâle et au Reykjavik Art Museum. Elle est représentée par Jonathan Viner Gallery (Londres), Standard (Oslo) et Altman Siegel Gallery (San Fransisco).
L'exposition d'Emily Wardill a reçu le soutien de Fluxus, fonds franco-britannique pour l'art contemporain, du British Council et de la galerie Standard, Oslo.
Avec le soutien de Champagne Pommery

ciprian muresan / recycled playground
> voir le détail> voir les images de l'exposition
Vernissage le jeudi 22 septembre 2011 à partir de 18h00
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
Ciprian Mureșan s’approprie des références historiques, politiques, sociales et culturelles (essentiellement artistiques, littéraires et cinématographiques) qu’il recontextualise, et analyse aussi bien les mécanismes de diffusion de la culture, les relations ambivalentes voire contradictoires entre la mémoire de l’histoire récente et l’expérience des réalités actuelles, que les relations entre le pouvoir politique, le pouvoir religieux et la société civile. Par des gestes simples et des thèmes et méthodes empruntées à la culture populaire, il aborde l’art d’une manière expiatoire, en redonnant de l’importance à l’expression et à l’expérience personnelles.
Ciprian Mureșan appartient à cette génération postérieure à la chute de l’ancien régime communiste qui, de manière post-conceptuelle, traite des séquelles de l’histoire politique et sociale de son pays sans pour autant l’inscrire dans la traditionnelle opposition Est/Ouest. Abordant au contraire cette histoire comme faisant partie intégrante d’un ensemble, il s’intéresse à des questions liées aux soubresauts de la société contemporaine dans son ensemble, de la chute des utopies modernistes à l’impact des nouvelles technologies sur notre culture visuelle et, de manière récurrente, à l’autoritarisme de toutes formes de pouvoir. Si ses travaux s’inspirent le plus souvent d’œuvres iconiques de la modernité c’est, loin de toute volonté d’appropriation, que l’artiste aborde la culture comme un langage commun et partagé par tous.
À l’occasion de sa toute première exposition en France, Ciprian Mureșan investit l’ensemble des espaces du FRAC Champagne-Ardenne. Il présente dans tout l’espace au rez-de-chaussée de l’institution un projet inédit composé d’une installation monumentale et d’une importante œuvre vidéo. A l’étage est présentée une large sélection d’œuvres qui permettent d’appréhender le travail de cet artiste à travers la pluralité des formes qu’il emploie – sculptures, installations, vidéos, photographies, œuvres sur papier – et des sujets qu’il explore.
Cette exposition est organisée en collaboration avec le Centre d’art contemporain de Genève (Suisse) et la Contemporary Art Gallery de Vancouver (Canada), où l’exposition sera présentée à partir de 2012.
Né à Dej en 1977, Ciprian Mureșan vit et travaille à Cluj-Napoca (Roumanie). Son travail a notamment été présenté récemment à la Secession de Vienne, à la NBK de Berlin, au Wyspa Institute of Art de Gdansk, au Centre Georges Pompidou à Paris, à la Renaissance Society de Chicago, au Centro Cultural Montehermoso à Vitoria, au Witte de With de Rotterdam et au New Museum de New York. Ciprian Mureșan a également exposé dans le Pavillon Roumain de la 53e Biennale de Venise et a participé à la 17e Biennale de Sydney. Il est représenté par Plan B à Cluj et Berlin, Andreiana Mihail Gallery à Bucarest, Nicodim Gallery à Los Angeles, Wilkinson Gallery à Londres et David Nolan Gallery à New York.
Avec le soutien de Champagne Pommery

julien carreyn / lyot
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 12 mai à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Le FRAC Champagne-Ardenne présente simultanément deux expositions personnelles, l'une consacrée à l'artiste français Julien Carreyn (né en 1973 ; vit et travaille à Paris) et l'autre à l'artiste allemano-américain Nick Mauss (né en 1980 ; vit et travaille à New York).
À l’instar des œuvres mystérieuses du symboliste belge Fernand Khnopff – compositions peuplées de femmes hiératiques, inaccessibles et au regard trouble, ou paysages renvoyant au monde du rêve –, les images de Julien Carreyn évoquent un passé disparu, englouti dans le vague des souvenirs. L’artiste photographie des modèles qu’il fait poser dans des intérieurs saturés d’objets à haute valeur culturelle et symbolique. S’en suit un long travail d’atelier solitaire et minutieux pour faire naître, par le biais de techniques d’impression obsolètes, des dessins et des photographies qui sont ensuite assemblés en séries et disposés sous vitrine tels des vestiges culturels.
Nick Mauss utilise l’accumulation – d’idées, de souvenirs, d’influences – comme une technique, et développe une approche artistique à la fois mécanique, poétique, onirique et presque incantatoire. S’il considère ses œuvres sur papier et celles qu’il nomme des « dessins amplifiés » (ses sculptures, peintures, vidéos et installations) comme autant d’éléments d’un vocabulaire en développement, résolument ancrés dans le présent, celles-ci sont le plus souvent perçues comme issues d’un passé dont on ne sait s’il doit être éradiqué ou devenir source d’émulation. Il appréhende le lieu d’exposition, qui est traité comme un objet oscillant entre l’espace mental, émotionnel, sensuel, historique et artistique, comme une page blanche à partir de laquelle est construit un dessin.
Julien Carreyn et Nick Mauss partagent un même désir d'imaginaire et d'esthétisme. Particulièrement intéressés par des techniques de reproduction anciennes et/ou rudimentaires, tous deux ont choisi de privilégier le dessin en tant que processus créatif pour tenter de créer un nouveau langage. Boulimiques et érudits, c'est par la fusion de références multiples qu'ils produisent des œuvres à l'aspect faussement désuet, mêlant l'abstraction à la figuration, associant un certain réalisme fragmenté aux images subconscientes et aux rêves, et ayant la particularité de rester parfaitement ouvertes.
Julien Carreyn a notamment participé à des expositions à la Fondation d’Entreprise Ricard à Paris (
Une Expédition, commissariat de Stéphane Calais, 2009), au Mac/Val de Vitry-sur-Seine (
Collection du FRAC Ile-de-France, 2008) et au CNEAI de Chatou (
Salons boudoirs et antichambres, 2002). Il a publié plusieurs livres d’artistes, dont
Les Demoiselles de Vienne en collaboration avec Pierre la Police (Editions Cornélius, Paris, 2008). Julien Carreyn est représenté par la Galerie Crèvecœur à Paris.
Le travail de Nick Mauss a été présenté à la Künstlerhaus de Stuttgart, à la Kunsthalle Basel (
Strange Comfort (Afforded by the Profession), 2010), au P.S.1 Contemporary Art Center de New York (expositions
Greater New York et
The Baghdad Batteries, 2010), à la Halle für Kunst de Lüneburg (
Provence « O », 2010), à la Kunsthalle de Zurich (
Non-Solo Show, Non-Group Show, 2009) et au MoMA - Museum of Modern Art de New York (
Contemporary Drawings Collection, 2009). Il est représenté par Galerie Neu à Berlin et 303 Gallery à New York.
Avec le soutien de Champagne Taittinger

nick mauss / disorder
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 12 mai à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Le FRAC Champagne-Ardenne présente simultanément deux expositions personnelles, l'une consacrée à l'artiste français Julien Carreyn (né en 1973 ; vit et travaille à Paris) et l'autre à l'artiste allemano-américain Nick Mauss (né en 1980 ; vit et travaille à New York).
À l’instar des œuvres mystérieuses du symboliste belge Fernand Khnopff – compositions peuplées de femmes hiératiques, inaccessibles et au regard trouble, ou paysages renvoyant au monde du rêve –, les images de Julien Carreyn évoquent un passé disparu, englouti dans le vague des souvenirs. L’artiste photographie des modèles qu’il fait poser dans des intérieurs saturés d’objets à haute valeur culturelle et symbolique. S’en suit un long travail d’atelier solitaire et minutieux pour faire naître, par le biais de techniques d’impression obsolètes, des dessins et des photographies qui sont ensuite assemblés en séries et disposés sous vitrine tels des vestiges culturels.
Nick Mauss utilise l’accumulation – d’idées, de souvenirs, d’influences – comme une technique, et développe une approche artistique à la fois mécanique, poétique, onirique et presque incantatoire. S’il considère ses œuvres sur papier et celles qu’il nomme des « dessins amplifiés » (ses sculptures, peintures, vidéos et installations) comme autant d’éléments d’un vocabulaire en développement, résolument ancrés dans le présent, celles-ci sont le plus souvent perçues comme issues d’un passé dont on ne sait s’il doit être éradiqué ou devenir source d’émulation. Il appréhende le lieu d’exposition, qui est traité comme un objet oscillant entre l’espace mental, émotionnel, sensuel, historique et artistique, comme une page blanche à partir de laquelle est construit un dessin.
Julien Carreyn et Nick Mauss partagent un même désir d'imaginaire et d'esthétisme. Particulièrement intéressés par des techniques de reproduction anciennes et/ou rudimentaires, tous deux ont choisi de privilégier le dessin en tant que processus créatif pour tenter de créer un nouveau langage. Boulimiques et érudits, c'est par la fusion de références multiples qu'ils produisent des œuvres à l'aspect faussement désuet, mêlant l'abstraction à la figuration, associant un certain réalisme fragmenté aux images subconscientes et aux rêves, et ayant la particularité de rester parfaitement ouvertes.
Julien Carreyn a notamment participé à des expositions à la Fondation d’Entreprise Ricard à Paris (Une Expédition, commissariat de Stéphane Calais, 2009), au Mac/Val de Vitry-sur-Seine (Collection du FRAC Ile-de-France, 2008) et au CNEAI de Chatou (Salons boudoirs et antichambres, 2002). Il a publié plusieurs livres d’artistes, dont Les Demoiselles de Vienne en collaboration avec Pierre la Police (Editions Cornélius, Paris, 2008). Julien Carreyn est représenté par la Galerie Crèvecœur à Paris.
Le travail de Nick Mauss a été présenté à la Künstlerhaus de Stuttgart, à la Kunsthalle Basel (Strange Comfort (Afforded by the Profession), 2010), au P.S.1 Contemporary Art Center de New York (expositions Greater New York et The Baghdad Batteries, 2010), à la Halle für Kunst de Lüneburg (Provence « O », 2010), à la Kunsthalle de Zurich (Non-Solo Show, Non-Group Show, 2009) et au MoMA - Museum of Modern Art de New York (Contemporary Drawings Collection, 2009). Il est représenté par Galerie Neu à Berlin et 303 Gallery à New York.
Avec le soutien de Champagne Taittinger

tom burr / gravity moves me
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Vernissage le jeudi 3 février 2011 à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Gravity Moves Me, première exposition institutionnelle de Tom Burr en France, réunit un ensemble d’œuvres inédites spécialement conçues par l’artiste américain pour les espaces du FRAC Champagne-Ardenne.
Tom Burr est un artiste dont l’œuvre (sculptures, photographies, dessins, collages, installations) revisite le vocabulaire formel des avant-gardes et néo-avant-gardes artistiques, et mêle références littéraires, cinémato-graphiques et musicales, iconographie pop, culture homosexuelle, esthétiques underground, architecture, design et mode. L’investigation conceptuelle qu’il mène questionne de quelle manière l’identité, en particulier l’identité sexuelle, se construit ou est au contraire contrainte par la société et ses espaces physiques. L’artiste reprend le mode d’appropriation de l’art des années 1980 comme une stratégie permettant de revisiter des œuvres du passé et d’en révéler des significations différentes. Ainsi, il reconfigure une histoire non plus figée dans le temps et l’espace, mais au contraire parfaitement ouverte et permettant d’éclairer et de transformer le présent.
Si les œuvres présentées dans l’exposition Gravity Moves Me sont intrinsèquement liées les unes aux autres, elles sont aussi directement connectées à Deep Purple, une sculpture monumentale réalisée en 2000 par Tom Burr et installée dans la cour du FRAC Champagne-Ardenne depuis 2008. Car c’est sous l’angle de « l’effet » produit par le passage du temps, sur les corps comme sur les objets qui les entourent, que l’artiste envisage en effet la notion de « gravité ». Ce mot décrit aussi bien les actions de la pesanteur sur un corps donné, mais il peut également être entendu comme un état cérébral décrivant des pensées sérieuses, sombres, parfois même morbides qui, paradoxalement, sont celles qui font naître l’humour véritable, celui qui émerge d’une prise de conscience du déclin, du délabrement et de la disparition inéluctable.
Deep Purple est une réplique en bois et au deux tiers de sa taille initiale de la célèbre sculpture Tilted Arc (1981) de Richard Serra qui aurait été « accessoirisée » afin de devenir modulable, adaptable et déplaçable. C’est bien la notion d’in situ, et à travers elle toute l’histoire de la sculpture contemporaine, qui est ici convoquée afin d’en repousser les limites tant formelles que conceptuelles. De par la trajectoire exceptionnelle de l’œuvre de Serra et le procès surmédiatisé qu’elle généra, cette œuvre articule également des problématiques liées à l’architecture et à l’espace public avec des questions de politique, de sociologie, de psychologie, etc. Son titre fait notamment référence au célèbre groupe de rock britannique éponyme, à une couleur prisée par la communauté homosexuelle ou à celle du deuil, ou encore aux rideaux pourprés de certaines nouvelles d’Edgar Allan Poe.
Les références récurrentes à de grandes figures de l’histoire de la culture, au sens large, répondent au désir de l’artiste de se situer en tant que tel et de situer ses gestes à l’intérieur du champ du modernisme, tout en générant de multiples lectures possibles.
Le titre de l’exposition de Tom Burr, Gravity Moves Me, rend hommage à Carl Andre, autre grande figure du Minimalisme avec Richard Serra. Avec ses œuvres composées de plaques en acier alignées directement sur le sol, Carl Andre a durablement conditionné la relation du spectateur à l’œuvre en mettant à bas plusieurs des caractéristiques principales de la sculpture, dont la verticalité, le geste, la technique et l’autonomie de l’œuvre, et en avançant l’idée que la sculpture est le lieu de l’œuvre. Le projet que Tom Burr développe au FRAC Champagne-Ardenne entreprend de questionner et tester ces notions.
La longue rampe qui s’étend au rez-de-chaussée du FRAC apparaît parallèlement comme une référence directe à Seedbed, la performance légendaire que Vito Acconci réalise en 1972 à la galerie Sonnabend de New York où, allongé sous une rampe pendant trois semaines, il se masturbe huit heures par jour tout en murmurant les fantasmes que lui inspirent les visiteurs, et qui sont simultanément retransmis sur des haut-parleurs. L’artiste est alors tout à la fois producteur et récepteur du plaisir de l’œuvre. La rampe en bois brut de Tom Burr devient le support d’une narration fracturée. Elle représente également, tout comme la série de murs qui habitent et habillent littéralement l’exposition, une forme hybride entre différents corpus d’œuvres créées précédemment : les plateformes, les pièces murales intitulées « Bulletin Boards » et les cloisons. Si elle partage encore quelques similitudes formelles avec les plateformes, la rampe constitue aussi une surface picturale que l’on imagine plus volontiers accrochée à un mur. Ces déplacements sont opérés de manière récurrente au sein de l’exposition. Les murs sont ici couverts, enveloppés, protégés, vêtus de lourdes étoffes, et semblent véritablement danser dans les espaces d’exposition. Ils font écho à une série de « jupes » qui révèlent une nudité de ces espaces et qui, sans elles, nous aurait autrement échappée.
Enfin, une série de collages prend pour mesure un carreau standard de linoléum tel qu’il est le plus souvent utilisé dans les cuisines ou les salles de bain. Dans cette version domestiquée et comme miniaturisée de l’œuvre de Carl Andre, les éléments rejetés parce que jugés impurs par les tenants du Minimalisme – le décoratif et le narratif – peuvent enfin s’épanouir. A l’image de l’ensemble des éléments qui composent cette exposition, ces collages constituent des fragments dont les relations ne peuvent apparaitre dans leur totalité. Ils nécessitent d’opérer des déplacements, de prendre de la distance ou au contraire de les examiner au plus près. Différentes choses sont en effet révélées en fonction de son positionnement sans qu’il n’y ait jamais de point de vue unique ou idéal.
Tom Burr est né en 1963 à New Haven ; il vit et travaille à New York. Ses plus récentes expositions personnelles ont notamment été présentées au Museum für Gegenwartskunst de Bâle, à la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau de Munich, au SculptureCenter et au Swiss Institute de New York, à la Secession de Vienne et au Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Il est représenté par Bortolami Gallery, New York ; Franco Noero, Turin ; Neu, Berlin ; Galerie Almine Rech, Paris ; Stuart Shave/Modern Art, Londres.
Une anthologie des textes de Tom Burr, éditée par le FRAC Champagne-Ardenne, est actuellement en préparation et sera publiée dans le courant de l’année 2011.
Avec le soutien de Champagne Deutz

anna + peter / swing project 1
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 30 septembre à partir de 18h00
Visite privée pour les amis du FRAC Champagne-Ardenne : lundi 11 octobre à 19h00
Visites publiques : tous les dimanche à 16h00
Visite pour les enseignants : mercredi 13 octobre à 14h30
Visite pour les étudiants : mercredi 17 novembre à 18h30
Visite "Nuit des Musées spéciale étudiants #7" : mercredi 24 novembre de 20h00 à minuit
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Sous le nom de Anna + Peter, l'artiste allemande Anna Blessmann et le légendaire designer anglais Peter Saville présentent leur toute première exposition au FRAC Champagne-Ardenne.
Le travail et les idées de Peter Saville constituent un point de référence clef pour la compréhension de la culture contemporaine. Ayant très tôt intégré le précepte moderniste de « l’éducation par l’acquisition », Peter Saville a développé, à partir de la fin des années 1970, un travail qui se caractérise notamment par la citation de références visuelles issues de différents champs culturels, les combinant et créant ainsi un enrichissement mutuel des codes visuels qui les régissent.
Comme l’a suggéré Michael Bracewell, Peter Saville s’intéresse à la façon dont le design reflète une vérité plus volontiers attribuée à l’art. Il a largement contribué à repositionner le design comme un espace de création qui existerait entre fonctionnalité et non-fonctionnalité, une forme artistique libérée des contingences matérialistes et consuméristes et, à un niveau plus personnel, « un alibi répondant à des considérations plus larges liées à une philosophie de l’esthétique culturelle ».
C’est en effet l’idée qui, dans son travail, prime sur l’objet. Le travail qu’il développe avec Anna Blessmann depuis quelques années s’est considérablement détaché de la notion de design en tant que « solutionneur de problèmes » pour se rapprocher de l’art conceptuel, délaissant ainsi la création de formes pour le réarrangement et la réévaluation de contextes et de statuts culturels. Si l’intérêt de Peter Saville pour le design passe toujours par la relation entre produit et technologie, à l’image de Richard Hamilton qu’il admire, ce sont les relations entre les objets, les personnes et les contextes que Anna + Peter problématisent avant tout.
L’exposition
Swing Project 1 est l’occasion, pour le designer et l’artiste, d’une collaboration inédite faisant simultanément appel aux idées, aux influences et aux compétences de chacun d’eux. Si Peter Saville nous livre à travers ce projet, tel un décodeur et un analyste, ses observations sur la société actuelle en général et, plus particulièrement, sa vision de la culture visuelle aujourd’hui, c’est Anna Blessmann qui lui apporte toute sa physicalité, sa sensibilité et sa sensualité.
Swing Project 1 prend pour point de départ l’observation que, dans un monde où toutes les disciplines artistiques sont désormais intrinsèquement liées, jusqu’à se confondre, l’art contemporain doit désormais être abordé comme une philosophie de la société et non plus en relation avec l’idée même de forme. Conçue comme un « mood board », l’exposition de Anna + Peter fait la proposition suivante : c’est non par l’objet mais bien à travers l’échange qu’il est possible de faire l’expérience du monde actuel et d’imaginer d’autres possibles.
A travers cette exposition, Anna + Peter élaborent une critique aiguisée des tactiques du postmodernisme qui ont amené à la création d’un monde entièrement voué à la consommation et à la communication, où l’hybridité des formes n’a d’égal que leur inutilité. Or, comme ils nous le rappellent opportunément, « rien d’inutile ne peut être véritablement beau ».
Anna + Peter se sont rencontrés dans une galerie de Berlin en 2001 et ont très vite démarré une collaboration et créé des œuvres qui ont été présentées dans différents lieux d’exposition et publications.
Née en 1969 à Berlin, Anna Blessmann a suivit des études en art à la HdK de Berlin de 1989 à 1996 ; elle vit et travaille à Londres depuis 2002. Elle a exposé en solo à la Achim Kubinski Gallery de Berlin et la Galerie Reinhard Hauff de Stuttgart et a participé à des expositions de groupe telles que
37 Rooms, Kunstwerke, Berlin,
Die Macht des Alters - Strategien der Meisterschaft et
Come in and find out, vol. 2, Podewill, Berlin. Une sélection de ses œuvres a été reproduite dans différentes publications et pochettes de disques. Elle a également collaboré avec Maurizio Altieri et Bless.
Né en 1955 à Manchester, Peter Saville vit et travaille à Londres (Royaume-Uni). Il a étudié le design graphique à l’Ecole polytechnique de Manchester de 1975 à 1978. En 1979, il cofonde le label de musique indépendant Factory Records pour lequel il crée certaines des pochettes de disques les plus influentes de tous les temps pour Joy Division et New Order. Travaillant ensuite plus largement dans le monde de la mode et de la culture, son travail est perçu comme ayant durablement affecté les interactions entre le design et l’art. Ses réalisations ont notamment été célébrées à travers l’exposition
The Peter Saville Show au Design Museum de Londres en 2003, qui fut ensuite présentée à Tokyo puis à Manchester, et l’exposition
Peter Saville Estate au Migros Museum für Gegenwartskunst de Zurich en 2005.
Peter Saville est représenté par Galerie Neu à Berlin et les galeries Hotel et Paul Stolper à Londres.
Avec le soutien de Champagne Taittinger
Pour écouter le Swing Soundtrack de Gillian + Stephen,
cliquez ici

dexter dalwood
> voir le détail> voir les images de l'exposition
Vernissage le jeudi 10 juin à partir de 18h00.
Visite privée pour les Amis du FRAC Champagne-Ardenne : lundi 28 juin, à 19h00
Visites publiques : dimanche 13, 20, 27 juin, 4, 11, 18, 25 juillet et 1er, 8, 15 août à 16h00
L'artiste britannique Dexter Dalwood s’est construit une solide réputation durant la dernière décennie en Europe et aux États-Unis. Cette rétrospective est l’occasion de découvrir des peintures et des collages réalisés ces douze dernières années.
Les œuvres de Dexter Dalwood représentent le plus souvent des paysages et des intérieurs à la fois construits et imaginés, sans présence humaine, qui sont autant de témoignages de divers moments, lieux ou personnages historiques. Elles incarnent une certaine idée de la « Peinture d’Histoire » et, comme leurs illustres prédécesseurs, les nombreuses citations, allusions et références qui s’y bousculent semblent à première vue très élusives et codifiées. Néanmoins, comme les œuvres des 18e et 19e siècles auxquelles elles font allusion, ces toiles ont avant tout une attraction et un pouvoir immédiats. Elles traitent de sujets allant d’événements politiques majeurs (Ceaucescu’s Execution, 2002 ; The Birth of the UN, 2003 ; Yalta, 2006) jusqu’à des lieux imaginés marqués par un événement traumatisant, ou qui se sont simplement logés dans notre inconscient collectif (Sharon Tate's House, 1998 ; Neverland, 1999 ; Greenham Common, 2008 ; Camp David, 1999).
Parmi les autres œuvres présentées, des « portraits » d’écrivains, artistes ou figures politiques plus ou moins célèbres, tels William Burroughs (2005), Diana Vreeland (2003), Truman Capote (2004) ou Hunter S. Thompson (2009). Ces personnages sont inscrits dans notre mémoire collective, et pour une raison ou une autre, semblent continuer à exercer une certaine influence ou fascination à la fois par leur travail et leur vie. Ces « portraits » sont construits par Dexter Dalwood par le biais des divers liens et associations qu’il imagine.
A l’origine de presque toutes ses peintures, il existe de petits collages qui sont autant de compositions qu’il assemble en découpant des éléments directement tirés des pages de magazines ou de catalogues d’histoire de l’art. Ensuite, dans ses toiles de grandes dimensions, ces découpes très nettes sont fidèlement reproduites, préservant à une échelle monumentale le léger trouble qu’elles engendrent.
La manière dont Dexter Dalwood construit ses images, référençant et juxtaposant à la fois la forme et le contenu, est très sophistiquée. Il mêle histoire personnelle, sociale et politique avec l’histoire de l’art et la culture populaire pour produire de nouvelles constellations de sens, complexes et provocantes. Postmodernes et post-pop, les « Peintures d’Histoire » de Dexter Dalwood se caractérisent par leur finesse et leur séduction. La précision de leur propos et leur accessibilité se transmet au travers de l’expérience qui nous est offerte de partager l’histoire politique et culturelle qu’elles invoquent.
Né en 1960 à Bristol, Dexter Dalwood vit et travaille à Londres (Royaume-Uni). Après avoir joué dans le groupe punk anglais Cortinas de 1976 à 1978, Dexter Dalwood a étudié au Central Saint Martins College of Art & Design puis au Royal College of Art de Londres.
Dexter Dalwood a participé à plusieurs expositions majeures, notamment Die Young, Stay Pretty à l’ICA de Londres en 1998 et Neurotic Realism: Part Two à la Saatchi Gallery en 1999. Son travail a également été exposé à la Biennale de Sydney en 2002, la Tate Triennial de Londres en 2003, ainsi qu’au Van Abbemuseum d’Eindhoven et au Whitney Museum de New York. Il est représenté par Gagosian Gallery (Athènes/Beverly Hills/Londres/New York/Rome) et Alan Cristea Gallery (Londres).
Cette exposition est organisée par la Tate St Ives en collaboration avec le FRAC Champagne-Ardenne et le CAC Málaga, où elle sera présentée du 11 septembre au 28 novembre 2010.
L’exposition est accompagnée d’un important ouvrage monographique coédité par le FRAC Champagne-Ardenne, la Tate St Ives et le CAC Málaga et publié par Tate Publishing et JRP Ringier. ISBN 978-3-03764-126-2. Prix : 40 €.
Avec le soutien de la maison de Champagne Taittinger.

latifa echakhch / le rappel des oiseaux
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 1er avril 2010 à partir de 18h00.
Conférence de Latifa Echakhch : jeudi 8 avril à 18h00 à la médiathèque Jean Falala
Visites publiques : dimanche 11, 18, 25 avril et 2, 9, 16, 23 mai à 16h00
Visite privée pour les Amis du Frac : lundi 10 mai à 19h00
Visite pour les enseignants : mercredi 21 avril à 14h30
Visite pour les étudiants : jeudi 29 avril à 18h30
Visite « nuit des musées » : samedi 15 mai de 20h00 à minuit
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Latifa Echakhch nourrit son travail de ses expériences d’immigrée maghrébine vivant en France. Elle explore les codes et les normes inhérents à nos sociétés tout en faisant référence à un système d’appartenance et d’attribution culturelle à l’intérieur duquel elle évolue en tant qu’« autre » et en tant que femme. L’artiste s’intéresse tout particulièrement au concept d’Histoire et à ses processus d’élaboration. A travers ses œuvres, elle souligne le caractère quotidien, récurrent, des pratiques sociétales de détermination et questionne sans cesse les clichés, les généralisations et les préjugés qui en résultent. Latifa Echakhch utilise des images, des objets, des textes extraits de situations données qu’elle déplace et perturbe, et dont elle remet en cause le sens et l’apparence. Elle explore ainsi les liens entre réalité politique et socioculturelle.
La force conceptuelle et visuelle des combinaisons qu'elle opère entre minimalisme et romantisme est trompeuse, et ce qui s’impose est une croyance fondamentale en la dignité des sujets et de ce que l'art peut apporter comme champs de réflexion, même lorsqu’elle est la plus sévère et critique. Des objets a priori ordinaires, qu’il s’agisse de morceaux de sucre, de tapis ou de verres à thé cassés, deviennent ainsi des témoignages de sentiments tels que la mélancolie, la colère et offrent un point de vue silencieux sur la faillite des utopies.
Née en 1974 à El Khnansa (Maroc), Latifa Echakhch vit et travaille à Paris et à Martigny (Suisse). Elle a réalisé de nombreuses expositions personnelles en France et à l’étranger, et notamment au Magasin de Grenoble, à la Tate Modern de Londres, à la Kunsthalle Fridericianum de Kassel, à la Kunstverein de Bielefeld et au Swiss Institute de New York. Son travail a également été présenté dans des expositions collectives au Sculpture Center de New York, au CAC de Vilnius et au Kunsthaus de Zurich. Elle a également participé à Manifesta 7 – Biennale européenne d’art contemporain à Bolzano en 2008 et à la Biennale de Lyon en 2009. Latifa Echakhch est représentée par les galeries Kamel Mennour à Paris, Francesca Kaufman à Milan et Dvir à Tel Aviv.
Cette exposition est réalisée en collaboration avec la GAMeC GAMeC - Galleria d'Arte Moderna e Contemporanea de Bergame (Italie) où l'exposition sera présentée à partir d'octobre 2010.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772.
Remerciements: Serge Pugeault, Ludivine Esposito, Ville de Reims, Marie-Sophie Eiché, Dean Inkster, Anne-Bénédicte Quilici, Sabina Belli.

lili reynaud-dewar / antiteater
> voir le détail> voir les images de l'exposition
Vernissage le jeudi 21 janvier 2010 à partir de 18h00.
Visites publiques : dimanche 31 janvier, 14 février et 14 mars à 16h00
Visite pour les enseignants : mercredi 3 février à 14h30
Visite privée pour les Amis du FRAC Champagne-Ardenne : lundi 25 janvier à 19h30
Visite pour les étudiants : jeudi 28 janvier à 18h30
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Lili Reynaud Dewar explore dans son travail les possibilités de « résistance » liée à l'excentricité, cette manière de penser, d’agir ou de parler qui s’éloigne du commun et des normes. Entre authenticité et simulation, elle joue à l’extrême de l’artifice, du symbolisme et de la théâtralisation. Ses performances, extravagantes et précisément documentées, ont pour thèmes l'histoire des sténodactylos au 20e siècle (Structures de pouvoir, rituels et sexualité chez les sténodactylos européennes, 2009), les prémisses technologiques du cinéma (Black Mariah, 2009), la vision de l'Égypte dans l'Afrocentrisme (En réalité, le sphinx est-il une annexe du monument ou le monument une annexe du sphinx ?, 2008), l'histoire des esclaves marrons (The Center and the Eyes et Queen Mother Nanny of the Mountains, 2006) ou la vie et l’œuvre du designer italien Ettore Sottsass (In Every Room There Is the Ghost of Sex, 2008). Si des références historiques multiples alimentent constamment son travail, elle utilise la fiction et les mythes comme de véritables outils critiques.
Prenant pour titre antiteater, l’exposition de Lili Reynaud Dewar au FRAC Champagne-Ardenne s’inspire du fonctionnement spécifique de la compagnie de théâtre éponyme montée par Rainer Werner Fassbinder à la fin des années 1960. Hormis celui du metteur en scène, aucun rôle n'était en effet assigné de façon définitive aux acteurs et à l’équipe technique, et aucun statut n’était donc jamais acquis. En intitulant ainsi son exposition, l’artiste questionne les relations de pouvoir et d’autorité qui s’organisent au sein du groupe de performeurs avec lequel elle travaille depuis plusieurs années. Avec eux, elle crée des « happenings fixés », selon l’expression de Marguerite Duras, contraignant à l’extrême les corps, les actions et la relation à l’espace de ses performeurs par le biais de sculptures. Ce titre renvoie également à l’origine de l’exposition, une performance réalisée le 18 décembre dernier dans un théâtre de Reims dans laquelle Lili Reynaud Dewar donnait une conférence sur son travail tandis que des fragments de performances précédentes étaient simultanément rejoués sur scène.
Selon ce même principe de mise en abyme, l’artiste nous invite, grâce à cette exposition, à participer à une sorte de pièce de théâtre dans une pièce de théâtre, une technique qui a notamment été rendue célèbre par Hamlet. Cette pièce de Shakespeare intrigua d’ailleurs profondément Jorge Luis Borges, dont on sait qu’il avait développé une phobie des miroirs. Les œuvres présentées au rez-de-chaussée du FRAC Champagne-Ardenne sont en effet placées de manière à créer des jeux de miroirs. L’artiste nous place ainsi à la fois dans le rôle de spectateur et de spectacle, suggérant que nous sommes tous les acteurs de ce qui ne semble plus réellement être une fiction, mais bien plutôt un ambitieux scé-nario possible.
A travers cette remise en scène et re-contextualisation de performances et de sculptures existantes au sein d’œuvres nouvelles, Lili Reynaud Dewar cherche à faire émerger une continuité dans son travail. Dans l’une des salles du premier étage sont ainsi réunies l'ensemble des sculptures présentées sur la scène du théâtre de la Comédie de Reims lors de la performance du 18 décembre 2009 ; LOVE = U.F.O., Black Mariah et Structures de pouvoir, rituels et sexualité chez les sténodactylos européennes sont présentées comme des sculptures autonomes tout autant que des preuves. Ce faisant, elle s’interroge sur la question de la documentation et de la trace, et cherche à créer un format inédit et ambigu dans lequel le film de la performance devient l'enjeu principal de la performance elle-même. Elle joue par ailleurs avec dérision de l’omniprésence de la figure de l’artiste (diffusion de sa propre voix dans l’espace, projection imposante elle-même reflétée dans un immense miroir…), cernant littéralement le visiteur, quitte à créer une certaine impression de claustrophobie.
A l’étage est également présenté le troisième volet d’une série d’œuvres inaugurée en août dernier à la galerie Mary Mary de Glasgow et prolongée dans une exposition à la fondation Barriera de Turin au mois de novembre. Partant d’une réflexion sur la question du travail et du genre, mais également sur la notion de transmission, Structures de pouvoir, rituels et sexualité chez les sténodactylos européennes met en scène des sténodactylos pratiquant leur profession désormais obsolète à la manière d'un rituel. Dans une vidéo inédite, l’artiste isole les mains et les jambes des performeuses et met l'accent sur la notion d’amanuensis, un terme latin qui désignait un esclave chargée de transcrire la pensée de son maître.
Née en 1975 à La Rochelle, Lili Reynaud-Dewar vit et travaille à Paris. Artiste et critique d’art, elle enseigne également à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux et codirige Pétunia, une revue féministe d'art contemporain, dont le premier numéro est sorti en juin 2009. Son travail a notamment été exposé au Centre Pompidou à Paris, la SBC Gallery de Montréal, la Fondazione Barriera de Turin, le Printemps de septembre à Toulouse, la Galleria Civica d’Arte Contemporanea de Syracuse, la 5e Biennale de Berlin et la 9e Biennale de Lyon. Lili Reynaud Dewar est représentée par la galerie Kamel Mennour à Paris et Mary Mary à Glasgow.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772

marine hugonnier / part 3
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 26 novembre 2009 à partir de 18h00.
Visites publiques : dimanche 6 décembre 2009 à 16h00 et dimanche 3 janvier 2010 à 16h00
Visite pour les enseignants : mercredi 2 décembre 2009 à 14h30
Visite privée pour les Amis du Frac Champagne-Ardenne : lundi 30 novembre à 19h00
Visite « Nuit des Musées spéciale étudiants » : mercredi 2 décembre de 20h00 à minuit
Visite « Reims Scènes d'Europe » : jeudi 17 décembre 2009 à 19h00
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Partant du constat que tout ce que nous appréhendons visuellement dépend du point de vue que nous adoptons, Marine Hugonnier développe un travail qu'elle décrit elle-même comme une politique de la vision. L'artiste explore, à la frontière du documentaire et de la fiction, les différentes modalités du cinéma et traite de questions mises en jeu par la production des images, et plus précisément des images en mouvement. Les films qu'elle réalise sont le plus souvent présentés comme des installations qui évoluent en fonction du lieu d'exposition. Largement diffusés dans les festivals de cinéma, ils dépassent aujourd'hui le cadre strict de l'art contemporain pour toucher le champ de l'anthropologie visuelle.
Marine Hugonnier a choisi de nommer son exposition au FRAC Champagne-Ardenne Part 3 car elle présente le troisième volet de la Trilogie des trois continents, débutée en 2003. Celle-ci n'avait encore jamais été exposée en France. L'exposition réunit un film, deux séries de photographies ainsi que des "livres" qui font plus particulièrement apparaître le goût de l'artiste pour l'exploration des liens entre histoire et géographie, et la façon dont un paysage détermine l'histoire d'un lieu et inversement.
Travelling Amazonia (2006) est le dernier opus de cette trilogie au travers de laquelle Marine Hugonnier explore les différentes modalités du cinéma. Tourné au cœur de la jungle amazonienne, ce film s'intéresse à la construction avortée de l'autoroute Transamazonienne, projet colossal développé dans les années 1970 au Brésil par la dictature militaire alors au pouvoir et qui avait pour but de connecter les côtes Atlantique et Pacifique, soit un trajet de plus de 9000 kilomètres. L'objectif de l'artiste et de son équipe était de fabriquer un chariot et des rails en utilisant les mêmes matériaux que ceux qui servirent à construire l'autoroute (caoutchouc, bois et métal) et de les installer sur la route pour effectuer un travelling. Ce plan rappelle la linéarité de la Transamazonienne et évoque à la fois les idéaux des pionniers et les desseins colonialistes liés à ce projet, questionnant ainsi les systèmes occidentaux de représentation.
Pour l'installation Wednesday (Monte Pascoal, Brazil) et Thursday (Monte Pascoal, Brazil), composée de deux photographies réalisées en 2005, Marine Hugonnier s'est rendue à l'endroit exact où le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral a débarqué le 22 avril 1500. Alors qu'il suivait la nouvelle route des Indes, un ouragan a déporté Cabral vers les côtes, lui permettant de distinguer dans l'obscurité Monte Pascoal, un mercredi soir, et donc de découvrir ainsi le Brésil. Il dut néanmoins attendre les premières heures du jour, le lendemain matin, pour pouvoir accoster.
Beach of the New World (Monte Pascoal National Park, Brazil) est une photographie datée de 2005 représentant la plage où Cabral et son équipage ont accosté le matin du jeudi 23 avril 1500. En nous présentant la vision de l'explorateur portugais, l'artiste fait référence à ces quelques heures dans l'histoire pendant lesquelles les idéaux, les croyances et l'imaginaire liés au Nouveau Monde ont pris corps dans la psyché occidentale.
Les Ouvrages géographiques accompagnent les films qui composent la Trilogie des trois continents : Ariana (2003), The Last Tour (2004) et Travelling Amazonia (2006). Ils sont composés d'images réunies par Marine Hugonnier avant, pendant et après la réalisation de ces projets. Leur forme en accordéon permet d'en éditer le contenu de mille manières différentes.
Marine Hugonnier est née en 1969 à Paris. Elle vit et travaille à Paris et à Londres. Elle a récemment réalisé des expositions personnelles à la Villa Romana de Florence, la Kunstverein de Brauschweig, la Konsthall de Malmö, le MAMCO de Genève, le Philadelphia Museum of Art, la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo de Turin et la Kunsthalle de Berne. Parallèlement, elle a notamment participé à des expositions de groupe au MACBA de Barcelone et au Kunsthaus de Graz. En 2007, son travail a été présenté dans le cadre de la 52e Biennale de Venise. La même année, elle a reçu le prestigieux London Film Award.
A l'occasion de cette exposition, une monographie de référence co-éditée par la Konsthall de Malmö, la Kunstverein de Braunschweig et le FRAC Champagne-Ardenne est publiée aux éditions JRPlRingier.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772

boris achour / conatus: la rose est sans pourquoi
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le jeudi 10 septembre 2009 à partir de 18h00.
Conférence de Boris Achour : jeudi 8 octobre à 18h00 au FRAC Champagne-Ardenne.
Visites publiques « Journées du Patrimoine » : samedi 19 et dimanche 20 septembre de 14h00 à 19h00
Visite pour les enseignants : mercredi 23 septembre à 14h30
Visite privée pour les Amis du Frac Champagne-Ardenne : jeudi 8 octobre à 19h30, en présence de l’artiste
Visites publiques « Collections d’automne » : samedi 17 et dimanche 18 octobre à 16h00
Visite pour les étudiants : jeudi 29 octobre à 18h30
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Mêlant sans hiérarchie des éléments hétérogènes issus de champs culturels et formels très variés, l’œuvre de Boris Achour constitue un système combinatoire ouvert et en perpétuelle évolution basé sur l’affirmation de la forme, la jubilation que procure la création et la nécessité de la mise en relation. Depuis 2006, le concept de « conatus », à savoir, pour Spinoza, le désir comme force motrice et la volonté de l’homme de persévérer dans son être et d’augmenter sa puissance d’agir, est devenue le principe constitutif de son travail. Ses expositions sont autant d’épisodes d’une série dont les personnages sont des œuvres, qui sont elles-mêmes les éléments d’une constellation en constante expansion.
L’exposition de Boris Achour prend comme point de départ un court poème écrit par Johannes Scheffler, théologien et poète mystique allemand du 17e siècle plus connu sous le nom de Angelus Silesius : « La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit, n’a souci d’elle-même, ne désire être vue ». De ce quatrain, l’artiste tire une multitude d’interrogations (notamment quant à l’autonomie, la souveraineté et la puissance d’affirmation de l’œuvre, la nature de sa relation au specta-teur…) qui ont nourri la conception des œuvres présentées, mais qui peuvent également être prises comme autant de points d’entrée dans l’exposition. Investissant tous les espaces du FRAC, Boris Achour, fidèle à la pluralité qui le caractérise, présente dans Conatus : La rose est sans pourquoi un ensemble d’œuvres inédites aussi hétérogène que cohérent.
Né à Marseille en 1966, Boris Achour vit et travaille à Paris. Son travail a notamment été exposé dans le cadre de « La Force de l’Art » au Grand Palais à Paris en 2006 puis en 2009, « Le printemps de septembre » à Toulouse et la Biennale d’art contemporain de Rennes en 2008, ainsi que dans d’importantes institutions internationales telles que le S.M.A.K. à Gand, le Montehermoso Cultural Center de Vitoria et le Musée d’art contemporain de Bucarest. Boris Achour a obtenu le prix de la Fondation Ricard en 2002. Il est représenté par la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois à Paris.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772

cyprien gaillard
> voir le détail> voir les images de l'expositionVernissage le 14 mai 2009 à 18h00
Nocturne Nuit des musées : samedi 16 mai de 18h à 24h
Visites publiques : dimanche 17 mai à 16h ; jeudi 11 juin à 18h30 ; dimanche 28 juin à 16h
Visite privée pour les amis du frac champagne-ardenne : mercredi 20 mai à 19h
Visite pour les étudiants : jeudi 28 mai à 18h30
Visite pour les enseignants : mercredi 20 mai à 14h
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
L’œuvre photographique, filmique, graphique et picturale de Cyprien Gaillard prend sa source dans l’observation du paysage rural et urbain et l’exploration des rapports entre nature et architecture. Développant une forme très personnelle de Land art, l’artiste mène en effet, dans une démarche oscillant entre romantisme et vandalisme, une recherche sur les traces laissées par l’homme dans la nature. Son modus operandi et les œuvres qu’il réalise se caractérisent par la transgression de règles légales ou morales. Parallèlement, les références à la pensée de l’artiste américain Robert Smithson, disparu en 1973, et tout particulièrement à son approche de la notion d’entropie, sont nombreuses. Tout comme lui, Cyprien Gaillard a d’abord travaillé sur des sites suburbains avant de s’intéresser aux paysages de campagne classiques, voire idylliques.
Cyprien Gaillard parcourt les zones d’habitations ou industrielles périurbaines à la recherche de bâtiments modernes menacés de destruction ; l’un de ces projets est d’ailleurs de les réunir un jour en un même lieu afin de créer un parc de ruines. Depuis 2006, il réalise des séries de polaroids intitulées Geographical Analogies qui traitent de la question des paysages entropiques en illustrant des lieux marqués par le processus d’érosion et de décomposition. Epinglés tels des papillons sous une vitrine, les photographies sont minutieusement agencées par séries de neuf selon un principe de correspondance visuelle entre les éléments représentés et, ainsi, entre des champs culturels en apparence éloignés, tels que l’histoire de l'art, la géopolitique, la youth culture, etc. L’exposition monographique de Cyprien Gaillard au Frac Champagne-Ardenne permet de réunir l’ensemble des Geographical Analogies sous la forme d’une monumentale installation.
Parallèlement, sont exposées des œuvres inédites, spécialement conçues par l’artiste pour cette exposition. Cities of Gold and Mirrors (2009), notamment, est le tout dernier film réalisé par Cyprien Gaillard. Tourné en 16mm au Mexique, à Quintana Roo dans la province du Yucanan, est composé de cinq scènes situées à l’intérieur et à l’extérieur de la ville de Cancun, qui fut fondé en 1970. Apparaissent des vacanciers américains, un hôtel, des dauphins nageant dans la piscine de cet hôtel, un membre d’un gang de Los Angeles, les Bloods, dansant sur les ruines d’un site archéologique Maya appelé El Rey, la façade en miroir d’un immeuble en train d’être démoli et l’intérieur d’une immense boîte de nuit… La musique, intitulée « Le feu de Saint Elme » et composée par Haïm Saban et Shuki Levy, provient d’un célèbre dessin animé franco-japonais conçu en 1982, Les mystérieuses cités d’or. Le personnage principal de cette série, Esteban, qui à chaque épisode était sur le point de découvrir une nouvelle merveille, représente, selon l’artiste, le premier contact que les enfants français de sa génération ont eu avec les cultures précolombiennes. Le souvenir de ce dessin animé, réalisé dans un but éducatif mais débouchant constamment vers la science-fiction, a beaucoup marqué l’artiste. Le film constitue un portrait d’un moment historique particulier, le notre.
Sans titre (2009) est la première peinture murale jamais réalisée par Cyprien Gaillard. L’artiste s’est inspiré du relevé sommaire réalisé par Jacques Cellier en 1585 du tracé du labyrinthe de la cathédrale de Reims qui fut détruit en 1779. Ce motif graphique est devenu le logotype des Monuments nationaux. Aujourd’hui, le dessin du labyrinthe, sorte de relevé topographique, incarne ainsi l’idée même de patrimoine et de monument chères à l’artiste, qui semble également faire référence, avec humour, à l’histoire de la peinture géométrique.
Enfin, les Geographical Analogies font l’objet d’un important livre d’artiste coédité par le FRAC Champagne-Ardenne, la Kunsthalle Fridericianum de Cassel, la Hayward Gallery de Londres et le Musée d’art contemporain de Castilla y León à paraitre en 2009. Pour ce projet, Cyprien Gaillard a reçu l’Aide au premier catalogue du Centre national des arts plastiques (CNAP).
Né en 1980 à Paris, Cyprien Gaillard vit et travaille à Berlin. Il est diplômé de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) en Suisse. Il a récemment exposé en solo à la Kunsthalle Fridericianum de Cassel, à Stroom à La Haye, au musée Santa Maria della Scala de Sienne et à la Hayward Gallery de Londres, et il a participé à la 5e biennale de Berlin, la 9e biennale de Lyon et la 1e biennale d’Athènes. Il a reçu le Prix Audi Talent Awards en 2007 et le Prix Les David en 2008. Il est représenté par Cosmic Galerie à Paris et Laura Bartlett Gallery à Londres.
Avec le soutien de Veuve Clicquot Ponsardin, Maison fondée en 1772
Remerciements : Nicolas Martin, Claudia Cargnel, Frédéric Bugada, Cosmic Galerie, Stéphane Kropf, Gilles Gavillet, Giovanni Giuliani, Luca Liberali, Pierpaolo Barzan, Rita Huys, Sabina Belli, Anne Cabin Saint-Marcel, Geneviève Jamin-Dejoie, Fabienne Moreau-Huttaux.

laurent montaron / ayylu
> voir le détail> voir les images de l'expositionDix ans après sa toute première exposition personnelle, présentée au FRAC Champagne-Ardenne en 1999, Laurent Montaron investit à nouveau ses espaces d’exposition pour y présenter un ambitieux projet monographique réunissant une série d’œuvres inédites, réalisées spécialement à cette occasion.
Le titre de l’exposition, AYYLU, fait référence au code morse, qui permet de transmettre un texte grâce à une série d’impulsions courtes et longues. Cet alphabet attribue à chaque lettre, chiffre et signe de ponctuation une combinaison unique de signaux, mécaniques ou visuels, plus ou moins brefs. Parallèlement au code morse, des codes commerciaux ont été inventés pour la télégraphie, tels AYYLU qui signifie « Not clearly coded, repeat more clearly » (pas assez clair, veuillez répéter plus clairement). Chacune des œuvres présentées dans cette exposition décline la problématique du langage et de sa transmission via différentes tech-nologies, qu’elles soient ancestrales ou au contraire contemporaines.
Balbvtio, film co-produit avec l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne*, est une œuvre inédite composée de deux films identiques projetés côte à côte. Elle constitue une narration cinématographique, mais également une mise à distance de la rhétorique même du cinéma. Générés par deux prises de vues différentes, ces films placent le contenu de l’histoire sur un autre plan que celui de la matérialité de l’image. L’histoire évoque de manière allégorique le message et le lien que tisse la parole avec l’Esperanto. Conçue à la fin du 19e siècle par le docteur Ludwik Lejzer Zamenhof, l’Esperanto est une langue dont la syntaxe est basée sur des langues déjà existantes, dans le but de faciliter la communication et la compréhension entre des individus de diverses nationalités.
L’intérêt de Laurent Montaron pour le cinéma apparaît ainsi en filigrane dans sa pratique. Depuis la série Sous un nouveau jour, qu’il avait pré-sentée au FRAC Champagne-Ardenne à l’automne 1999, cet intérêt s’est constamment développé au travers d’images, d’objets et de dispositifs, à l’instar du film 16mm Key, réalisé spécialement pour cette exposition.
Le travail de Laurent Montaron montre, tout en les interrogeant, les habitudes et les mécanismes qui régissent notre regard. Il souligne ainsi la manière dont les outils façonnent nos représentations et indexent de façon tangible la manière dont se construit la pensée. Dans cette perspective, le réel voisine l’imaginaire.
Le film Balbvtio, oeuvre coproduite par le FRAC Champagne-Ardenne et l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne, y est également présenté du 28 janvier au 15 mars 2009. http://www.i-art-c.org
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux

la fête est permanente / the eternal network
> voir le détail> voir les images de l'exposition
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
Oeuvres de Saâdane Afif, John Bock, Martin Boyce, Chris Burden, Tom Burr, Stéphane Calais, Claude Closky, Erik Dietman, Willie Doherty, Jimmie Durham, Eric Duyckaerts, Robert Filliou, Ceal Floyer, Michel François, Aurélien Froment, Jef Geys, Dan Graham, Rodney Graham, Raymond Hains, Richard Hamilton & Dieter Roth, Lothar Hempel, Pierre Huyghe, Matthew Day Jackson, Alain Jacquet, Pierre Joseph, Michel Journiac, Robert Malaval, Christian Marclay, Laurent Montaron, Matt Mullican, Philippe Ramette, Joe Scanlan, Ger Van Elk, Julia Wachtel, Jeff Wall, James Welling, Franz West.
L’exposition La fête est permanente, dont le titre fait directement référence à l’artiste Robert Filliou, figure historique majeure dont le FRAC Champagne-Ardenne possède un ensemble d’œuvres important, réunit un choix d’œuvres de la collection. Une invitation à prendre la mesure du travail accompli depuis la création du FRAC Champagne-Ardenne en 1984, l’exposition s’envisage également comme l’amorce du programme artistique à venir.

ann craven / shadow's moon
> voir le détail> voir les images de l'expositionDu 27 juin au 21 septembre 2008, le FRAC Champagne-Ardenne présente la première exposition monographique en Europe de l’artiste américaine Ann Craven.
L’œuvre d’Ann Craven trouve sa place dans la réflexion de certains artistes américains d’aujourd’hui, tels Wade Guyton, Kelley Walker ou Josh Smith, qui exploitent les potentiels de la surface, et intègrent non seulement la saturation de l’image du monde contemporain, mais aussi les erreurs ou les accidents que la reproduction à l’infini génère immanquablement. Son œuvre est également emprunte d’une grande intériorité spirituelle, une façon d’harmoniser sa pensée, son corps, sa respiration, à une pratique picturale d’une rigueur presque obsessionnelle. Ainsi, bien que l’œuvre s’en distingue formellement, Ann Craven reconnaît l’influence d’artistes tels que Vija Celmins, Allan McCollum ou encore Agnes Martin dont l’exigence de précision dans la pratique artistique est inséparable du rythme physiologique de leur vie.
Ann Craven est peintre, fondamentalement. Elle peint la lune. Parfois aussi des oiseaux, des fleurs, des biches, ou des bandes de couleur diagonales. Elle peint 400 lunes, non pas comme un éphéméride, mais comme si la lumière pâle de ce visage éternel appelait des êtres chers, lointains ou disparus, dans une rêverie nocturne où le pinceau serait maître de cérémonie. Les œuvres portent silencieusement cette charge affective. Puis l’artiste recopie ces mêmes lunes, pour tordre le cou à la revendication persistante de la peinture qui veut toujours faire son originale. Elle peint des sujets désuets, car elle connaît la puissance symbolique des images qui nous accompagnent, même parmi les plus insignifiantes : les images sans contenu que nos grand-mères gardent sans raisons véritables, les bons-points que l’écolier punaise fièrement dans sa chambre… Ses séries d’oiseaux ou de fleurs déclinent sans fin le rapport essentiel de la peinture entre le fond et la forme, la vibration de couleurs éblouissantes comme autant de signes du temps. Lorsqu’une couleur est appliquée, Ann Craven trace une diagonale sur une autre toile, mélangeant son pinceau à sa palette, sa palette qui elle-même est une toile. Rien ne se perd, tout « fait peinture », et toute peinture est d’égale importance à ses yeux, qu’elle soit copie, originale, support de couleur, bandes abstraites, oiseau sur la branche.
L’exposition d’Ann Craven fait suite à sa résidence à la Chaudronnerie du Lycée Val de Murigny, dans le cadre du partenariat que le FRAC a mis en place avec cet établissement. Une publication consacrée à ce projet sera prochainement publiée aux éditions JRP|Ringier.

aurélien froment / en abrégé
> voir le détail> voir les images de l'exposition
Le FRAC Champagne-Ardenne présente En abrégé, une exposition d’Aurélien Froment (né en 1976 à Angers). Cet artiste développe, à partir d’une pratique protéiforme (photographie, vidéo, installation, sculpture, édition…), une œuvre homogène au sein de laquelle différents éléments structurent une réflexion sur l’image et la façon dont celle-ci se constitue à la fois dans le temps et dans l’espace. À l’instar du prestidigitateur qui apparaît dans la vidéo Théâtre de poche (2007), Aurélien Froment crée un univers très personnel dans lequel ses œuvres répondent les unes aux autres et placent le visiteur dans une sorte de jeu de l’esprit, à la manière d’un film à épisodes où « il est toujours possible de prendre une pièce comme point de départ et de la relier par différents degrés de séparation à une autre pièce ».
L’exposition En abrégé est conçue comme un espace où les technologies de l’image – et les gestes qui en découlent – sont mises en perspective, se superposent, se distinguent, s’influencent et se combinent.
Préfigurant l’illusion cinématographique et exploitant par-là même la théorie de la persistance rétinienne, le thaumatrope (du grec thauma, prodige, et tropion, tourner) est un jouet optique inventé vers 1825 qui permet à deux images imprimées recto/verso de se superposer et se mélanger. Le carton d’invitation de l’exposition illustre cette idée selon laquelle deux images peuvent en créer une troisième.
Un entretien est diffusé en fond sonore de l’exposition : on y entend le magicien Benoit Rosemont parler de l’un de ses numéros de « mémoire prodigieuse ». Il explique sa technique de mémorisation, qui repose sur l’association de chiffres à des images et de ces images à d’autres images. Grâce à une table de rappel, Benoît Rosemont forme des images mentales qui lui permettent de mémoriser instantanément tout type d’information.
En écho, Who Here Listens to BBC News On Friday Night ? (2008) emprunte son titre à une phrase mnémotechnique utilisée pour se souvenir des deux premières lignes de la table de classification des éléments établie par le chimiste russe Mendeleïev (Hydrogène, Helium, Lithium, Béryllium, Bore, Carbone, Nitrogène, Oxygène, Fluorine, Néon). Composée de 52 paires de cartes imprimées, cette installation propose au visiteur un jeu de Memory : les images disposées sur la table représentent certains des éléments présents dans l’exposition sous la forme d’images-clés. Imprimées en double, ces images peuvent être retournées deux par deux afin de reconstituer des paires. Reposant sur l’identification des motifs représentés et la mémorisation de l’emplacement des cartes retournées, cette manipulation n’obéit à aucun mode d’emploi : la grille qui figure sur le plateau de verre est une promesse d’autres possibilités quant à l’usage des images une fois toutes retournées.
Enfin, avec Balance des blancs (2007), Aurélien Froment utilise un projecteur 35mm/16mm dont le faisceau lumineux est comme « annulé » par l’éclairage de la salle d’exposition. Le dispositif de projection cinématographique devenant ainsi un modèle d’exposition, l’artiste suggère que c’est ici l’exposition qui fait film.
Chacune des œuvres présentées au FRAC Champagne-Ardenne contient un ou plusieurs éléments constitutifs des autres, comme un jeu de poupées russes un peu particulier : un jeu dans lequel le plus petit des éléments pourrait contenir l’ensemble, un ensemble d’abrégés.

gedi sibony / if surrounded by foxes
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Du 7 mai au 15 juin 2008, le FRAC Champagne-Ardenne présente la première exposition personnelle dans une institution française de l’artiste new-yorkais Gedi Sibony. À cette occasion, l’artiste présente sculptures et installations qui rendent compte d’une esthétique en filigrane caractérisée par une utilisation physique des formes et des matériaux : carton, bois, moquette, gaines en plastique ou peinture latex sont incorporés à l’architecture de la salle d’exposition. L’interaction entre ces « matériaux sans qualité » aboutit à des arrangements fragiles allant bien au-delà de leurs simples propriétés tactiles.
L’univers proposé par Gedi Sibony prend en considération les dimensions cachées de l’espace : non seulement la mesure, les proportions, le style, l’histoire, mais aussi les imperfections, les interstices, les lumières – celles qui traversent comme celles qui habitent le lieu – la résonance, la vie de l’institution, l’administration, les visiteurs, la femme de ménage, le chien du gardien, et tout l’ensemble des possibles.
Les « collages spatiaux » de Gedi Sibony jouent avec la frontière entre l’apparence même de l’objet et ce qui pourrait constituer des installations. Une fois agencés par l’artiste, ces matériaux pauvres et banals culminent dans un climax spectaculaire. Tel le résultat de signes obtenus, de dislocations minimales ou d’autres moments sensoriels, une nouvelle constitution de l’espace est articulée. Pourtant, Gedi Sibony évite de prédéterminer un quelconque discours pré-établi ou d’offrir une lecture simplifiée de ce qui est exposé.
La posture artistique de Gedi Sibony est très singulière. Il passe sans cesse d’un grand sérieux à une grande légèreté, d’une recherche fondamentale à une nonchalance amusée, d’une imprégnation des fables de Tchouang-tseu à l’humour de Buster Keaton. Sa démarche créatrice est fondamentalement non-discriminante, fidèle à un principe d’égalité des valeurs. Il peut envisager un autre ordre du monde, dans lequel le surgissement de l’imprévu ne ferait plus désordre, comme dans un jardin sauvage.
Né en 1973 à New York, où il vit et travaille, Gedi Sibony a été le lauréat 2006 du Metcalf Award décerné par l’Académie américaine des Arts et des Lettres. Il a entre autres exposé au Midway contemporary art center à Minneapolis en 2006, et lors de la réouverture du New Museum de New York en 2007. Son travail a fait l’objet d’une exposition monographique à la Kunst Halle Sankt Gallen en Suisse à l’automne 2007.
Parallèlement à cette exposition, un catalogue sera publié en partenariat avec le FRAC Champagne-Ardenne, la Kunst Halle Sankt Gallen (Suisse) et le Contemporary Art Museum St. Louis (Etats-Unis).

melvin moti / the prisoner's cinema
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Du 7 mai au 15 juin 2008, le FRAC Champagne-Ardenne présente la première exposition en France de l’artiste néerlandais Melvin Moti, dont la pratique relève principalement des champs du cinéma et de la vidéo. Chacun de ses films est le fruit d’une lente et minutieuse recherche documentaire à laquelle l’artiste va conférer une dimension poétique et personnelle.
À travers une étude des mécanismes de l’histoire, Melvin Moti propose une relecture personnelle de faits historiques où le son et l’oralité jouent un rôle prédominant. Si les images relèvent le plus souvent du non-spectaculaire, la bande son est quant à elle toujours chargée d’une signification autre qui en dégage une nouvelle perspective.
Ainsi, dans Stories from Surinam, 2002, l’artiste part à la recherche de ses racines à travers l’histoire de 34 000 ouvriers indiens qui, entre 1873 et 1916, ont quitté l’Inde pour rejoindre les plantations hollandaises du Surinam. En entremêlant diverses anecdotes personnelles qu’il a glané ici et là, la structure du film laisse un espace d’expression à l’oralité, à qui les perspectives sociales et historiques proposées par les livres laissent peu de chance de survie.
Chacun des projets menés par Melvin Moti est empreint d’une rigueur qui met à jour une qualité aux limites de l’abstraction. L’artiste a grandi dans les années 1980 et 1990 – décennies de surabondance de signes visuels, ce qui a affiné son rapport aux images. Il déclare que « la profusion provoque surtout une sensation d’ennui » et qu’il a « toujours été fasciné par la simplicité et par l’abstraction associées à cette simplicité. » C’est justement cette qualité déchargée d’éléments superflus qui teinte No Show, film réalisé en 2004 et qui raconte une visité guidée insolite du musée de l’Ermitage. Lorsqu’en 1941, la collection de l’Ermitage a été démontée à la hâte, seuls les cadres vides sont restés accrochés aux murs du musée. En 1943, Pavel Gubchevsky organisait des visites guidées pour des groupes de soldats à travers le musée ainsi dépouillé, le long des murs aveugles. Le film oscille ainsi entre faits réels et pure imagination.
Melvin Moti présentera au Frac Champagne-Ardenne The Prisoner’s Cinema, œuvre inédite au format cinéma 35mm produite pour l’occasion. Ce film rend compte d’un phénomène visuel rapporté par des prisonniers enfermés longtemps dans des cellules sombres. Egalement relaté par des camionneurs et des pilotes de ligne, ce phénomène entoptique est la conséquence d’un enfermement de longue durée dans un espace clos qu’aucune information visuelle externe ne vient perturber. Cette vision – ou « cinéma » – consiste en des lumières surgissant de l’obscurité, dans des couleurs et formes géométriques variées. Ces formes lumineuses sont comme projetées face au sujet qui devient ainsi le réalisateur de son propre film.
The Prisoner’s Cinema consiste en des images abstraites de rayons de lumière à travers un vitrail d’église, accompagné de la bande son d’un scientifique décrivant sa vision après avoir été privée de ses sens pendant plusieurs jours. L’étude et les recherches effectuées par Melvin Moti sur cet effet physiologique lui ont pris environ un an. Ce film rend compte de ces formes lumineuses projetées, mises en perspective avec le formalisme, la mémoire et l’histoire.
Lauréat du J.C. van Lanschot Prijs voor Beeldende Kunst 2006, Melvin Moti (né en 1977 à Rotterdam) a récemment présenté son travail au Stedelijk Museum d’Amsterdam (2007), au Mukha d’Anvers (2008), à la Biennale de Moscou (2007) ou encore au Brooklyn Museum à New York (2007).

le dernier qui parle
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Oeuvres de Pawel Althamer, Fayçal Baghriche, Stéphane Bérard, Nicolas Boulard, Jean-Marc Chapoulie, Michel François, Jean-Charles Hue, Douglas Gordon, André S. Labarthe, Louise Lawler, Pierre Leguillon, François Lemire, Robert Milin, Jonathan Monk, Thierry Mouillé, Roman Ondak, Raphaël Zarka.
Du 18 janvier au 30 mars 2008, le FRAC Champagne-Ardenne est Le dernier qui parle, une exposition réactive sur les notions d'appropriation, de citation, de frontière entre originalité et plagiat, de reconnaissance, d'hybridité des genres et des disciplines, en opposition à la surlégifération grandissante du droit d'auteur.
Grâce à des lois censées protéger les artistes, créer est devenu le mode le plus simple d'accession à la propriété. Pourtant les créateurs continuent à vivre dans le dénuement, alors même que des modes de rétribution liés aux droits d'auteurs se sont généralisés dans des domaines parfois très éloignés de la création. Le législateur peine à se rendre compte de ce qui relève d'une conscience artistique assumée, ou de la pertinence d'un texte, d'une image, d'un objet qui affirme sa singularité dans l'emprunt des formes d'un autre.
Cette exposition tente d'échapper à la morosité et au catastrophisme qui entourent ces questions. Saisis de ce désir d'ouverture, trois commissaires indépendants, Jean-Marc Chapoulie, Pierre Leguillon et Daniel McClean ont confronté leurs horizons et points de vue, créant une zone de pensée, de réaction et de création dont l'exposition Le dernier qui parle est le point d'orgue. Il ne s'agit pas de dresser un bilan des dérives nombreuses du droit d'auteur, mais d'inventer de nouveaux espaces d'observation du monde et de la pensée.
Jean-Marc Chapoulie porte depuis de nombreuses années un regard transversal et lumineux sur l'image en mouvement, qu'il exprime comme un projectionniste forain dans ses séances de l'Alchimicinéma, ou encore par des films comme TDF06 où les images télévisuelles du tour de France sont bonnement épurées de tout ce qui concerne le vélo. Il envisage l'exposition, et l'institution d'art en général, comme un marché aux voleurs, un lieu de recel où l'œuvre d'art s'affirme par essence comme un objet douteux. Pour lui, la notion .d'originalité. n'est tout simplement plus d'actualité.
Critique et artiste, Pierre Leguillon occupe depuis quelques années un espace qu'il souhaite résolument intermédiaire et donne bien du mal aux tenants de la professionnalisation de l'art. Il oriente sa réflexion en partant des images originales qui ont inspiré ses fameux Diaporamas qu'il présente depuis plus de dix ans, pour lesquels le regard et l'association d'idées sont considérés comme des actes à part entière. Pierre Leguillon pense à juste titre que la meilleure réponse à la revendication autoritaire est d'appliquer sa logique jusqu'à la confusion et la perte salutaire.
Daniel McClean, à la fois avocat spécialisé dans le droit d'auteur et commissaire d'exposition indépendant, est l'auteur d'une exposition, accompagnée d'une somme éditoriale, intitulée Dear Images: art, copyright and culture présentée en 2002 à l'ICA de Londres. Sa réflexion porte sur des propositions conceptuelles d'artistes liées à une histoire à écrire du rendez-vous artistique, échappant ainsi tant aux notions d'objets, d'espace et de temps de l'art, comme pour se libérer des contraintes matérielles où s'inscrivent l'affirmation "auteuritaire" du Dernier qui parle.

what you see is what you guess
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Oeuvres de Christian Andersson, Attila Csörgö, Ceal Floyer, Christoph Keller, Steven Pippin, Julius Popp, Arcangelo Sassolino.
Jusqu’où la perception informe-t-elle la conscience ? À l’inverse, à quel moment la connaissance corrige-t-elle la perception ? Le FRAC Champagne-Ardenne présente du 14 septembre au 18 novembre une exposition dont le commissariat a été confié à la critique d'art italienne Alessandra Pace.
WYSIWYG / What You See Is What You Guess fait écho à l'acronyme de la locution anglaise "What You See Is What You Get", signifiant littéralement en français "ce que vous voyez est ce que vous obtenez". Nous interprétons effectivement les apparences d'après leurs relations causales et sommes amenés à faire des prédictions raisonnables et rapides sur le devenir de certaines actions. L'attente des effets et des conséquences comble les intervalles de la perception, de sorte que nous prenons pour réalité des objets ou événements créés de toute pièce dans notre esprit, avant même qu'ils ne prennent formes véritables.
Mais l'art est retors. Il exploite notre crédulité, nous promène et démonte les logiques de pensée des similitudes. L'exposition WYSIWYG / What You See Is What You Guess est l'occasion de découvrir des artistes très peu vus en France dont l'attention aux recherches scientifiques croise un questionnement sur la représentation et la perception. Cette exposition invite le visiteur à entrer non seulement dans la conscience de l’œuvre mais aussi dans sa machinerie, en franchissant les obstacles de la perception, dont le plus grand est l’a priori.
Ainsi, Arcangelo Sassolino propose une araignée/crabe métallique (Untitled, 2006) dont les mouvements et soubresauts sont à la limite du vivant et du mécanique. Ceal Floyer (Projection, 1997) et Christian Andersson (F for Fake, 2002) mettent en jeu les subterfuges liés à la projection lumineuse. À la manière de l’atelier d'un alchimiste, l’imbrication de formes est matérialisée de façon poétique par Attila Csörgö dans sa sculpture Three Solids, 1993 ; tout comme Julius Popp joue avec des formes à l’aide de matériaux non-solides, à l'aide d'un dispositif technologique prenant conscience de son propore corps (bit.flow, 2004-2006). Christoph Keller (Rundum Alexanderplatz, 1996) et Steven Pippin (Geocentric TV, 1998) créent quant à eux des œuvres où la perception est troublée par les anamorphoses photographiques.
Présentation de l'installation Omega=1 de Steven Pippin dans la Chapelle Palatine du Palais du Tau le jeudi 13 septembre 2007, de 14h00 à 20h00.

mircea cantor / ciel variable
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Le FRAC Champagne-Ardenne présente du 4 mai au 15 juillet la première exposition monographique dans une institution en France de l’artiste roumain Mircea Cantor. Afin d’appréhender de manière poétique une fin du monde possible, l’artiste a intitulé cette exposition Ciel variable. Cette imprévisibilité du futur propose autant l’apocalypse qu’un renouveau potentiel, à l’image de la sculpture Monument for the End of the World, dont le carillon surplombant la maquette d’une grande ville serait activé par une éventuelle catastrophe.
Œuvres textuelles, films/vidéos, photographies, installations, éditions, le travail de Mircea Cantor se déploie dans une étonnante diversité de médiums, sans répétition. Chaque pièce revêt un caractère de manifeste, chaque image est motivée. En proposant une réponse personnelle à une réalité saturée de signes parfois oppressants, Mircea Cantor bouscule et renverse les conventions, à l’instar de cette toile sur laquelle l’artiste a peint un nid constitué de brindilles a priori mortes mais qui bourgeonnent pourtant. Ce cycle de la disparition et du renouveau est constamment mis en jeu dans l’œuvre de Mircea Cantor qui nous rappelle ainsi la course effrénée au temps dans nos sociétés contemporaines.
Déployées dans tout l’espace du FRAC, les œuvres produites à l’occasion de cette exposition révèlent et matérialisent la pensée non-linéaire de Mircea Cantor qui propose par-là même une cosmogonie : un univers de tous les futurs, de tous les passés, de tous les possibles. Untitled, 2006, présente ainsi un morceau de titre déchiré du journal Le Monde, auquel l'artiste a simplement ajouté deux S au feutre rouge, allégorie sensible de la fragilité de nos convictions face à la superposition infinie des mondes qui densifie notre conscience incertaine et inquiète. Mircea Cantor se place très souvent à la croisée de mondes et permet des rapprochements de mentalités, comme un témoin attentif de la société et des cultures, préoccupé par l'alchimie des idéologies dans la circulation infinie de la pensée. Cette exposition n'est par conséquent ni une rétrospective traditionnelle, ni la présentation de pièces inédites mais une manière pour l'artiste d'offrir une nouvelle lecture de son travail.
Remarqué à la Biennale de Venise 2003, à la Biennale de Berlin 2006, à l’exposition Forwart 02 à Bruxelles, au Philadelphia Museum of Art en 2006, à la galerie Yvon Lambert New York et Paris, lauréat du prix Ricard 2004, Mircea Cantor est l’une des figures marquantes de ces dernières années et appartient à une génération d’artistes d’Europe de l’Est révélés récemment. Ayant grandi en Roumanie pendant le communisme, Mircea Cantor fait part d’une incroyable lucidité et d’une distance sur les réalités des pouvoirs en place et sur les illusions de l’occident néo-libéral. Il est en outre très impliqué et engagé dans la scène artistique roumaine, entre autres à travers la revue Version dont il est l’un des co-éditeurs.
Mircea Cantor est invité par le FRAC Champagne-Ardenne pour une résidence de production à la Chaudronnerie au Lycée Val-de-Murigny à Reims. À cette occasion, l’artiste va produire un film 16mm dans lequel on discerne l’incandescence puis la dissolution d’une ombre – celle d’un drapeau en ombre portée dont on ne peut déterminer ni la forme, ni l’origine. Parce qu’il n'est pas identifiable, ce drapeau est à la fois emblématique de la fin d’un régime et d'un renouveau de la société, à échelle universelle.
En conjonction de l’exposition, la première monographie de Mircea Cantor sera co-éditée par le FRAC Champagne-Ardenne et la galerie Yvon Lambert, Paris / New York.

nicolas boulard / le temps qui reste
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Le travail de Nicolas Boulard se déploie sous des formes hétérogènes : clips vidéo, photos numériques, sculptures inspirées de mobiliers, jeux, gonflables... Doublement diplômé en art et en design à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, Nicolas Boulard a été «résident» du Collège Invisible, réseau d’enseignement artistique sur Internet, créé par Paul Devautour. Il collabore régulièrement avec de grands talents de la musique électronique tels que Console, Joachim Montessuis ou Ikko Yamagochi et réalise des clips qui interrogent chacun à leur façon, la persistance obsédante avec laquelle les signes et les images de communication marquent la conscience.
Nicolas Boulard s’est fait connaître par un travail très singulier sur le vin. Authentique spécialiste, issu lui-même d’une famille du champagne, il réalise des vins et projets vinicoles pour lesquels la générosité, la convivialité, le sens du partage, rencontrent une position critique, parfois provocatrice, mettant en jeu les fragilités et les préjugés de cette industrie. Le H 20 ou H2 O, suivant sa prononciation, est un vin sans raisin, uniquement constitué d’eau et des correcteurs de goût plus ou moins autorisés par la loi. Le Grand Vin de Reims, oeuvre - multiple créée pour l’Association des Amis du FRAC Champagne-Ardenne, est le fruit de vendanges sur la totalité des «parcelles» de la ville de Reims : grandes surfaces, épiceries diverses, voire même les vignes décoratives des ronds-points.
Que ce soit pour les films, les objets, les vins, c’est avant tout l’œuvre d’un hacker de la pensée, qui s’infiltre et pénètre les systèmes ou les savoir-faire, en disloque les composantes structurelles pour en proposer des alternatives et d’autres perspectives. L’exposition Le temps qui reste, référence à un texte de Giorgio Agamben qui montre comment une œuvre du passé ne parvient à sa lisibilité qu’à certains moments de l’Histoire, aborde la question de la durée, montre au travers du vin que l’œuvre d’art elle-même est l’objet d’un lent mûrissage, qu’elle fait l’expérience du temps et inscrit ses propres cycles temporels.
En conjonction avec l’exposition, le FRAC Champagne-Ardenne et les éditions Analogues, publient un numéro de Semaine sur le travail de Nicolas Boulard, comprenant un texte et un projet original de l’artiste américain Ben Kinmont.

francisco ruiz de infante (avec christian sébille) / tables amplifiées (bestiaire)
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Dans une époque où l’école, les organes de presse, la télévision, la publicité, la politique, prophétisent un monde d’idées simples, univoques que l’on aborderait par des actions déterminées et rationnelles, Francisco Ruiz de Infante nous rappelle très à propos combien la pensée humaine est de nature complexe. Toute formulation d’idées est inévitablement incomplète puisque l’esprit est un terrain meuble sur lequel les certitudes s’enlisent sans cesse sous l’effet de nos contradictions, de l’indicible, de la complexité des langages, de la mémoire et de la représentation.
Depuis quelques temps, Francisco Ruiz de Infante réalise et collectionne des schémas techniques, des notes et diagrammes manuscrits, qu’il qualifie indistinctement de «dessins», des cartographies neuronales qui révèlent combien la force de la pensée est d’être fondamentalement empêtrée. Tables, bureaux, laboratoires, atelier, lieux de projection, tables de dissection, ces «milles-et-un plateaux» sont pour l’artiste autant de résonateurs de l’esprit. Ainsi l’exposition Tables amplifiées (bestiaire) propose-t-elle un singulier inventaire de dispositions mentales. On passe de La table copiste à d’autres, intitulées Mens-moi, Trois trous, Cabinet de dessin, Disque dur, Télépathie, une série d’installations aux développements organiques et réflexifs, avec çà et là des images de larves, de poux et autres scolopendres sectionnés, qui semblent vouloir nous enseigner des alphabets indéchiffrables.
L’exposition Tables amplifiées (bestiaire) vient aussi concrétiser près de quatre années de travail et d’échange entre l’artiste Francisco Ruiz de Infante et le compositeur Christian Sébille. On comprend que ces résonateurs de pensées aient aussi captivé le musicien électro-acoustique, compositeur des Villes imaginées et fondateur de Césaré, Centre national de création musicale à Reims. L’exposition Jeu de cartes (2003) au Centre de création pour l’enfance de Tinqueux, Donala (2005), pièce musicale pour la scène du Grand Théâtre de Reims, La pierre de New-York (symphonie) (2006), concert-performance présenté au Caixa Forum de Barcelone, ou encore la création musicale et plastique composée pour l’abbaye de Clairvaux en septembre de cette année, ont montré dans les diverses formes de leur collaboration une attention mutuelle, la confrontation tenace des exigences, la curiosité et un sens commun du jeu, produit de moments rares et précieux de création. Une publication, en préparation, rendra compte des amplifications de cette véritable rencontre entre les arts visuels et musicaux.
L’exposition Tables amplifiées (bestiaire) a été produite en partenariat avec Césaré, Centre national de création musicale, Reims / Autour de la terre, Auberive / le Centre d’art La Panera, Lleida, Espagne.
La pierre de New-York (symphonie) sera présentée à Reims au Manège / Scène Nationale le vendredi 7 septembre 2007 à 19h00.
L’exposition Tables amplifiées (insectes) au Centre d’art La Panera, Lleida en Espagne, prolongera celle du FRAC Champagne-Ardenne, à partir du 20 avril 2007.

françois matton / de pièces en pièces, chroniques sur des oeuvres nomades
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Qui a dit que l’art contemporain n’avait pas de public ? La création de l’Association des Amis du FRAC Champagne-Ardenne en septembre 1996 prouve le contraire. Depuis cette date, les adhérents accompagnent de leur enthousiasme indéfectible les propositions qui sont faites au public, que le FRAC contribue à émouvoir, informer et former dans le champ toujours effervescent de l’art contemporain.
En 2006 l’Association des Amis fête le début d’une nouvelle décennie et initie une année d’Œuvres Nomades. Pour une soirée et entourés du cercle de leurs amis privilégiés, les membres de l’Association qui le souhaitent peuvent ainsi inviter une ou plusieurs œuvres de la collection du FRAC dans le lieu de leur choix : domicile, lieu professionnel, jardin ou autres décors surprenants... Ces moments festifs de rencontres et de découvertes ont alors suscité un dialogue nouveau et libéré autour des œuvres.
François Matton, artiste invité par l’Association, a accompagné cette série de soirées en apportant son point de vue artistique et décalé. Avec l’exposition De pièces en pièces, chroniques sur des Œuvres Nomades, il nous en donne aujourd’hui un compte-rendu personnel et volontairement subjectif. Ses dessins envahissent les murs du FRAC et instaurent un dialogue inédit avec les œuvres de la collection. A travers la fragilité de son trait et de son écriture, une réflexion sur le nomadisme dans l’art se mêle au récit de cette année de rencontres, dérivant du sérieux d’une discussion de passionnés à l’anecdote légère d’une fête entre amis!
Accompagnant François Matton dans cette exposition, les membres de l’Association en produisent la documentation, simple et érudite, témoignage de dix années de pédagogie douce et rigoureuse auprès de néophytes, d’amateurs éclairés et de collectionneurs dont le cercle convivial s’élargit, stimulé par la curiosité vive de chacun. Avec cette exposition l’Association donne rendez-vous à ses Amis et à ceux qui ne le sont pas encore...
Un livre de François Matton regroupant les dessins réalisés durant cette année d’Oeuvres Nomades paraîtra au mois de mars 2007 aux éditions P.O.L.
Chaque soirée Œuvres Nomades a également donné lieu à une pièce sonore réalisée par Radio Primitive, qui seront prochainement diffusées sur ses ondes (92.4 FM).

céleste boursier-mougenot / états seconds
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Le FRAC Champagne-Ardenne présente l’exposition états seconds autour d’œuvres de l’artiste Céleste Boursier-Mougenot. Ce projet est réalisé en partenariat avec le studio de création musicale Césaré.
Présentés depuis une dizaine d’années exclusivement dans les lieux d’art contemporain, les travaux de Céleste Boursier-Mougenot sont à considérer avant tout comme ceux d’un musicien. Après avoir été, de 1985 à 1994, le compositeur de la compagnie «Side One Posthume Théâtre» de l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert, il entreprend de donner une forme autonome à sa musique en réalisant des installations.
À partir de situations ou d’objets les plus divers, dont il parvient à extraire un potentiel musical, il élabore des dispositifs qui étendent la notion de partition aux configurations hétérodoxes des matériaux et des médias qu’il emploie, pour générer, le plus souvent en direct, des formes sonores qu’il qualifie de vivantes. Déployé en relation avec les données architecturales ou environnementales des lieux d’exposition, chaque dispositif constitue le cadre propice à une expérience d’écoute en livrant, au regard et à la compréhension du visiteur, le processus qui engendre la musique.
Céleste Boursier-Mougenot aime jouer de la disjonction des sources : la vidéo traitée comme un signal audio, des harmonicas montés sur les bouches d’un bataillon d’aspirateurs, un micro suspendu à un ballon... La production du son rendu visible par le dispositif technique qui concrétise, sous nos yeux, le principe de composition, libère l’auditoire du questionnement sur la provenance et la détermination « narrative « de la musique, comme si la partition était toute entière contenue dans la rencontre non-inopinée des objets qui composent l’installation. Les sons de notre environnement, les faits sonores issus d’actions de la plus pure banalité sont produits en direct par des mécanismes dont le mouvement captive le regard. Le rythme des coups de bec d’un oiseau dans une mangeoire, le son d’une voiture qui passerait ou celui d’une chaise qu’on déplace, le cliquetis d’un radiateur dans un musée et celui des cintres métalliques qui s’entrechoquent, un bol de porcelaine, les bruits familiers du petit-déjeuner...
Pour faire suite aux résidences que le FRAC a inaugurées avec Yan Pei-Ming en 2003, poursuivies avec Franz Ackermann et Robin Rhode en 2005, Céleste Boursier-Mougenot séjournera à Reims à plusieurs reprises pendant la période estivale 2006. En conjonction avec les « Flâneries Musicales de Reims «, plusieurs installations seront présentées dans les salles du FRAC Champagne-Ardenne, mais aussi dans la chapelle à l’entrée de l’ancien Collège des Jésuites, ainsi que dans le magnifique site gallo-romain souterrain du Cryptoportique, place du Forum. Au sein même de l’exposition, l’artiste disposera d’un atelier lui permettant de développer ses travaux en cours.
En conjonction avec l’exposition états seconds, un livre éponyme sur l’ensemble de l’activité artistique de Céleste Boursier-Mougenot depuis 1995 sera publié en partenariat avec les éditions Analogues, Arles. Avec le soutien du C.N.A.P. (aide à l’édition).

robin rhode / the storyteller
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Le FRAC Champagne-Ardenne présente du 2 mars au 7 mai 2006, la première exposition monographique, en France, de l'artiste sud-africain Robin Rhode. Les œuvres créées à Reims à l'occasion de sa résidence, en novembre 2005 et février 2006, marquent une étape importante et originale dans son parcours. Il présentera un ensemble de films, vidéos et séries photographiques, produites depuis 2000, et plus particulièrement l' oeuvre The Storyteller* créée spécialement pour l'exposition.
Robin Rhode déploie sur les murs des villes qu'il arpente, des micro-récits qui, très souvent, le mettent en scène. Il dessine à la craie blanche, au fusain, à l'eau, à la peinture noire industrielle, ou encore à l'aide de briques, des objets autour desquels se développe une pantomime fortement imprégnée de la culture de rue. Le dessin est rapidement exécuté, les objets - une cabine téléphonique, un orchestre de jazz, un skate-board - sont réduits à leur forme signifiante la plus élémentaire. La musique est également un élément prépondérant des univers très immédiats qu'il décrit.
Son langage se nourrit de ses propres expériences culturelles. Si Robin Rhode ne les revendique pas ostensiblement, elles construisent les codes d'une mythologie personnelle, éminemment sensible et poétique. Il raconte ainsi une expérience fondatrice de son travail, un rite d'initiation de lycéens en Afrique du Sud, qu'il a vécu comme une forme d'éducation artistique : les plus grands dessinaient sur les murs des toilettes des objets du quotidien (une bougie) ou de désir consumériste (une bicyclette) avec lesquels les nouveaux devaient interagir en mimant leur usage.
Les personnages qu'il met en scène évoquent d'étranges efforts de vie, comme autant d'allégories de la condition humaine. Il tire une ancre sortie de l'eau, rattrape péniblement des objets tombant du ciel, démantèle un camion en ôtant un-à-un les traits de ses contours, agite un drapeau de briques, s'abrite d'une pluie noire, fait pousser des plantes qui lui font un lit mortuaire, rassemble les branches d'un arbre pour les tendre comme les cordes d'un instrument. L'oeuvre de Robin Rhode porte en elle une conscience aiguë, nuancée, de l'ambivalence du monde contemporain, où chacun tente de négocier une place, même fragile. Si avec une douce mélancolie, teintée de burlesque et d'ironie, Robin Rhode semble nous prévenir de l'illusion de certains systèmes de représentation, c'est pour mieux nous rappeler la force de l'imaginaire, comme vecteur de résistance et comme condition de l'agir. L'objet comme signe, libéré de sa dimension utilitaire, cristallise une autre négociation, celle qui nous lie au désir. Toute l'oeuvre de Robin Rhode travaille avec subtilité ce mouvement complexe qui nous tend vers le désir, la distance qui nous en sépare, moteur paradoxal de notre capacité à agir sur le monde.
* L'oeuvre The Storyteller a été réalisée avec le danseur-équilibriste Jean-Baptiste André, dans le cadre d'une résidence au Lycée Val-de-Murigny, en partenariat avec le Studio de création musicale Césaré, et le violoncelliste Didier Petit.

radio kills the video stars / side b
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Oeuvres de Liliana Bassarab, Isabelle Cornaro, Adriana Garcia Galan, Benoît Maire, Mihnea Mircan, Wagner Morales, Emilie Pitoiset, Koki Tanaka, Adam Vackar.
En partenariat avec le Pavillon, Laboratoire de recherches artistiques du Palais de Tokyo, Site de création contemporaine, Paris.
Cette exposition, dont le titre facétieux détourne un tube pop fameux, fait le constat d’une résurgence d’œuvres sonores dans la création plastique actuelle. Essentiellement composée d’œuvres récemment acquises par le FRAC Champagne-Ardenne, l’exposition interroge les nouvelles règles de composition et les nouveaux modes de création aussi bien dans le domaine musical que dans celui de l’art contemporain.
Cette rencontre entre la musique et les arts visuels résulte souvent d’une réflexion sur la notion même d’objet d’art mais également sur les limites des institutions auxquelles ceux-ci sont destinés. Musées ou salles de concert conditionnent des formes d’art qui n’entendent pas rester figées. Ainsi, des musiciens tels que Céleste Boursier-Mougenot ou Carsten Nicolaï, sans jamais se départir de leurs propres recherches musicales investissent de façon volontaire et naturelle des lieux d’exposition.
De grands artistes mènent également aujourd’hui une carrière de musicien : Par exemple, Christian Marclay, dont on verra bientôt un important projet autour de la collection du Musée de la Musique à Paris et qui dans une œuvre acquise cette année par le FRAC Champagne-Ardenne, conjugue le reportage photo dans la lignée des graffitis de Brassaï, avec l’ « interdétermination » et l’ouverture musicale que John Cage a apporté à la création contemporaine. C’est également le cas du jeune artiste Davide Balula dont le travail remarquablement silencieux et poétique n’en est pas moins le fruit des recherches musicales qu’il mène en parallèle.
Par ailleurs, d’autres artistes font des propositions qui questionnent de façon radicale et nouvelle la sculpture ou l’installation en tirant un parti inattendu des théories musicales les plus récentes. Ceal Floyer propose ainsi un dialogue entre installation sculpturale et technique du déphasage telle que Steve Reich a pu la définir et la développer.
Enfin, la musique est fortement liée à des contextes sociaux et culturels qui en font souvent la force. Caecilia Tripp dans sa relecture d’un texte de Gertrude Stein remet ainsi en perspective la créolisation de la culture afro-américaine au travers du rythme de la parole mais aussi de la musique hip-hop. Plus près de nous Danica Dakic dans un camp de réfugiés Roms au Kosovo utilise la musique comme un moteur de libération et de cristallisation des zones sombres de l’Histoire récente de l’Europe.
Sur une proposition de Laurence Hazout Dreyfus, à partir du 12 janvier, une dizaine d’artistes du Pavillon du Palais de Tokyo, formation post-diplôme internationale, présenteront au FRAC des œuvres inspirées de l’exposition et remettront en perspective les interrogations nées de ce dialogue entre arts plastiques et musique. Ce sera également l’occasion d’une nouvelle présence de jeunes artistes internationaux en Champagne-Ardenne.

radio kills the video stars / side a
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Oeuvres de Davide Balula, Célèste Boursier-Mougenot, Danica Dakic, Ceal Floyer, Jesper Just, Jan Kopp, Christian Marclay, Carsten Nicolaï, Caecilia Tripp.
Cette exposition, dont le titre facétieux détourne un tube pop fameux, fait le constat d’une résurgence d’œuvres sonores dans la création plastique actuelle. Essentiellement composée d’œuvres récemment acquises par le FRAC Champagne-Ardenne, l’exposition interroge les nouvelles règles de composition et les nouveaux modes de création aussi bien dans le domaine musical que dans celui de l’art contemporain.
Cette rencontre entre la musique et les arts visuels résulte souvent d’une réflexion sur la notion même d’objet d’art mais également sur les limites des institutions auxquelles ceux-ci sont destinés. Musées ou salles de concert conditionnent des formes d’art qui n’entendent pas rester figées. Ainsi, des musiciens tels que Céleste Boursier-Mougenot ou Carsten Nicolaï, sans jamais se départir de leurs propres recherches musicales investissent de façon volontaire et naturelle des lieux d’exposition.
De grands artistes mènent également aujourd’hui une carrière de musicien : Par exemple, Christian Marclay, dont on verra bientôt un important projet autour de la collection du Musée de la Musique à Paris et qui dans une œuvre acquise cette année par le FRAC Champagne-Ardenne, conjugue le reportage photo dans la lignée des graffitis de Brassaï, avec l’ « interdétermination » et l’ouverture musicale que John Cage a apporté à la création contemporaine. C’est également le cas du jeune artiste Davide Balula dont le travail remarquablement silencieux et poétique n’en est pas moins le fruit des recherches musicales qu’il mène en parallèle.
Par ailleurs, d’autres artistes font des propositions qui questionnent de façon radicale et nouvelle la sculpture ou l’installation en tirant un parti inattendu des théories musicales les plus récentes. Ceal Floyer propose ainsi un dialogue entre installation sculpturale et technique du déphasage telle que Steve Reich a pu la définir et la développer.
Enfin, la musique est fortement liée à des contextes sociaux et culturels qui en font souvent la force. Caecilia Tripp dans sa relecture d’un texte de Gertrude Stein remet ainsi en perspective la créolisation de la culture afro-américaine au travers du rythme de la parole mais aussi de la musique hip-hop. Plus près de nous Danica Dakic dans un camp de réfugiés Roms au Kosovo utilise la musique comme un moteur de libération et de cristallisation des zones sombres de l’Histoire récente de l’Europe.
Sur une proposition de Laurence Hazout Dreyfus, à partir du 12 janvier, une dizaine d’artistes du Pavillon du Palais de Tokyo, formation post-diplôme internationale, présenteront au FRAC des œuvres inspirées de l’exposition et remettront en perspective les interrogations nées de ce dialogue entre arts plastiques et musique. Ce sera également l’occasion d’une nouvelle présence de jeunes artistes internationaux en Champagne-Ardenne.

franz ackermann
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Le voyage, l’ailleurs, le déplacement sont au centre du travail de Franz Ackermann. C’est pour lui une méthode de travail, un sujet récurrent et un élément constituant de la réalisation de son oeuvre. Peintre en premier lieu, Ackermann mêle volontiers les techniques et les matériaux. Peintures murales, photographies, tableaux, dessins, sculptures, installations et éléments d’architectures composent des univers organiques envahissants, denses, symphoniques, baroques et psychédéliques. L’oeuvre affirme avec force son emprise globale sur le spectateur, le submergeant d’un flot de couleurs flamboyantes. La circularité et le mouvement en spirale renforcent la sensation de chaos originel d’une oeuvre pourtant parfaitement maîtrisée et composée.
Franz Ackermann combine avec adresse deux échelles antinomiques. D’abord celle de poche, de voyage, au plus près de son thème de prédilection : les Mental Maps. Ces "cartes mentales" sont des topographies imaginaires de villes qu’il traverse. La sensation, le souvenir et le regard subjectif sur un environnementétranger suscite une forme d’écriture automatique. Ces petites aquarelles oudessins aux couleurs vives, aux formes ovoïdes, évoquent des relevés stratigraphiques improbables qui renouvellent la forme traditionnelle du dessin de voyage.
Puis le gigantisme des tableaux Evasions, peintures monumentales que Franz Ackermann réalise dans son atelier de Berlin. Ces toiles se composent de larges plages de couleurs explosives, aux formes ondulantes et aquatiques, aux perspectives instables, tourbillonnantes, concentriques ou fuyantes créant une tension optique troublante, une déviation permanente de la réalité. Dans ces
installations, le spectateur est face à des forces contraires, s’exerçant aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des tableaux, il est ainsi projeté au coeur de la composition.
La figure humaine est absente de l’oeuvre d’Ackermann, exception faite de l’image de l’artiste qui manifeste ponctuellement son omniprésence par une photographie ou une figure qui le représente. Cependant, sa peinture affirme avec force son ancrage dans les réalités sociales, géographiques et anthropologiques du monde contemporain. Elles se réfèrent au réel mais pas au visible. Ackermann offre une vision plutôt qu’un point de vue, une psycho-géographie plutôt qu’une cartographie ou une analyse rationnelle du territoire. Les oeuvres d’Ackermann inventent leurs approches au monde, où le banal et l’hallucinatoire, le fait divers et l’apocalypse se conjuguent dans une perspective explosive d’absolue nouveauté.
Le FRAC Champagne-Ardenne présente du 3 juin au 30 octobre 2005 la première exposition monographique en France de cet artiste allemand. Ackermann est l’un des principaux représentants d’un renouveau de la peinture en Allemagne. Son travail a été présenté au Stedelijk Museum d’Amsterdam, à la Biennale de Sao Paulo (2002) et de Venise (2004), au Palais de Tokyo à Paris et dans les galeries Neugerriemschneider à Berlin, Fortes Villaça à Sao Paulo, et Gavin Brown’s Enterprise à New York. Il est également l’un des artistes nommés pour le prix Hugo Boss 2004 organisé par le Guggenheim de New York. Franz Ackermann conçoit un
projet original pour l’espace d’exposition du Frac Champagne-Ardenne.
Commissariat d'exposition : Grazia Quaroni et François Quintin.

jeunisme II
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Oeuvres de Gilles Balmet, Nicolas Boulard, Sylvain Bourget, Benoit Broisat, Elie Cristiani, Julien Discrit, Julie Faure-Brac, Ariane Michel, Jean-Rémy Papleux, Mathieu Simon.
Deux ans après l'exposition Jeunisme 1, le FRAC Champagne-Ardenne renouvelle cette expérience prospective. Le terme de "jeunisme" a fréquemment été utilisé comme le reproche, souvent légitime, à l'adresse de projets institutionnels dans lesquels la jeunesse seule est l'argument esthétique. Pourquoi ne pas lire ce terme de "jeunisme" comme un parti pris de générosité à énoncer, un engagement possible et souhaitable envers la jeune création en gardant à l'esprit que la jeunesse artistique n'est pas une question d'âge, mais bien celle d'une oeuvre en devenir, d'une orientation résolue vers des directions incertaines.
Ces expositions proposent de donner une première lecture d'œuvres naissantes d'artistes qui n'ont pas encore reçu la reconnaissance des institutions d'art, assumant ainsi sans ambiguïté le rôle de soutien à la création au moment où elle est souvent la plus fragile.
Jeunisme 2 se nourrit du même engagement envers les artistes. Cette exposition accompagne non seulement le "passage à l'acte" d’une présentation publique d’œuvres nouvelles par une aide financière et logistique, mais nous offre également un espace d'expérimentations, là où l'œuvre nous donne toute sa vulnérabilité, son questionnement naissant et la sensibilité propre à chacun des artistes: Gilles Balmet, Nicolas Boulard, Sylvain Bourget, Benoît Broisat, Julie Faure-Brac, Elie Cristiani, Julien Discrit, Ariane Michel, Jean-Rémy Papleux, Mathieu Simon.
Autodidactes, jeunes diplômés des écoles d'art, ou bien artistes engagés dans une production artistique depuis quelques années, c'est pour beaucoup d'entre eux, une première occasion de déployer un travail nouveau dans un espace institutionnel et de le confronter à un public.
Jeunisme 2 est aussi l'occasion de réunir certains des acteurs culturels de Reims qui soutiennent la création contemporaine. Entre autres, l'événement Jeunisme 2 est conçu en partenariat avec le Centre culturel Saint-Exupéry et le studio de création musicale Césaré. L'exposition est proposée en conjonction des expositions au centre culturel pour l'enfance de Tinqueux.

lutz, une monographie
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Oeuvres de Jean-Luc Moulène, Matt Mullican, Philippe Ramette, Joe Scanlan, Wolfgang Tillmans , David Ballu, Giasco Bertoli, Philippe Cazal, Claude Closky, Dan Graham, Rodney Graham, Reine Graves, Jonathan Hallam, Petra Lindholm, Laurent Montaron.
L’exposition Lutz, une monographie tente de s’émanciper des connexions forcées entre art et mode qui ont jalonné les années 1990. Elle se propose de révéler les codes de la mode Lutz en impliquant le dispositif spatial, mais aussi, par capillarité, les objets (art ou images) choisis pour leur capacité à offrir un regard contextualisé aux vêtements. En partant du principe que le musée est, par essence, un lieu de transaction impossible (contrairement à la boutique à laquelle la survie de la mode est associée), exposer de la mode revient à exposer un "lifestyle", un climat adéquat à la lisibilité du vêtement Lutz hors de toute fonction mercantile. L’exposition Lutz, une monographie consiste donc à établir un cadre idéal, une bulle environnementale en affinité avec la construction spécifique de silhouettes clefs issues des archives Lutz.
Lutz, le style
Depuis mars 2000, date de sa première collection, Lutz se plaît à redonner vie aux classiques de la garde-robe. Allemand made in France, il étonne le milieu de la mode lassé des vagues rétro en pratiquant des hybridations d’un genre nouveau : combinaison de travail pailletée « soir », veste de smoking façon blouson de sport, manteau se dézippant en bustier ou trench jouant les cache-cœur. De saison en saison, Lutz séduit en repoussant les limites du vestiaire fonctionnel (chemise, veste, jupe, etc.). Plus cérébral de l’étoffe qu’amateur de frou-frou, il invente une construction contemporaine à nos vêtements de base, pour un porté à la fois connu et inédit.
Commissariat
Nés respectivement en 1969 et 1972, Samuel Drira et Sybille Walter créent le magazine de mode et d’art ENCENS en 2001. Travaillant en binôme, ils ont en commun le goût d’une rigueur sans fioriture qui caractérise leur démarche. Après avoir défendu les créations de Lutz depuis son premier défilé, le moment leur a semblé propice de conjuguer les vingt ans du FRAC Champagne-Ardenne avec le dixième opus du créateur allemand au sein d’une exposition qui serait comme le prolongement en 3D d’une exploration d’un style investie depuis 14 numéros.
Biographie Lutz
Natif de Remscheid en Allemagne, Lutz étudie la mode à la Saint Martin’s School of Art and Design de Londres. Après avoir été responsable de la maille et de la collection « artisanale » chez le créateur anversois Martin Margiela durant quatre ans, il lance sa marque à Paris en mars 2000. Avec son alter ego et associé David Ballu pour la diffusion et le développement de sa griffe, il réussit à convaincre des boutiques prestigieuses dans le monde de le soutenir. Aujourd’hui doté de nombreux points de vente à Paris et dans le monde, il continue d’évoluer sur la base d’un classicisme retravaillé dont le pragmatisme met en avant la personnalité de celui qui le porte.
www.encensrevue.com

célébration !
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Exposition anniversaire des 20 ans du FRAC Champagne-Ardenne.
Le FRAC Champagne-Ardenne a développé très tôt une attitude généreuse, ouverte et engagée dans la proximité avec les artistes et la création en marche, grâce à son attachement à produire, réaliser et être acteur de l’émergence de ce jeune patrimoine. C’est en novembre 1984 que le Fonds régional d’art contemporain voit le jour, soutenu dès le départ par la Région Champagne-Ardenne, et bien sûr l’Etat, par l’intermédiaire du Ministère de la Culture à l’initiative de ce nouveau type d’institution culturelle. Quatre directeurs ont apporté leur vision et ont éclairci à leur façon l’accès à la création de notre temps : Catherine Bompuis, de 1985 à 1988, Laurence Imbernon de 1988 à 1993, Nathalie Ergino de 1994 à 2000, et moi-même, François Quintin depuis avril 2001.
Comme dans les autres régions françaises, le Fonds régional d’art contemporain Champagne-Ardenne a pour vocation de constituer et de diffuser une collection d’art contemporain, de programmer et de réaliser des expositions originales, d’éditer des documents, d’organiser des actions de sensibilisation et de formation de publics divers (scolaires, étudiants, adultes, entreprises). Dans une volonté d’ouverture, l’équipe du FRAC est attentive à la diversité des publics, et multiplie les actions culturelles au cœur d’environnements sociaux dont l’éloignement à la création de leur temps est, pour certain, plus marqué que pour d’autre. D’une manière générale, le FRAC Champagne-Ardenne tend à promouvoir tout ce qui concourt à la création et à la promotion de l’art contemporain.
Depuis 1990, le FRAC Champagne-Ardenne est installé dans l’aile droite de l’Ancien Collège des Jésuites, bâtiment historique du XVIIème siècle.
L’année 2004 est l’occasion d’une célébration. Des expositions, des événements mettent en perspective les pièces majeures des quelques 611 œuvres qui composent cette collection. Plusieurs présentations thématiques dessinent un parcours de plusieurs lieux de la Ville de Reims, partenaire privilégié de ce projet. Le premier catalogue exhaustif de la collection verra le jour cet automne. Ce livre comme les expositions racontent à leur façon l’histoire de vingt années d’activisme culturel, une histoire dans laquelle de nombreux artistes, créateurs, réalisateurs, penseurs, critiques d’art, invités par les directions successives et leur comité technique, et accompagnées dans cette aventure du soutien sans faille de l’Etat, de la Région Champagne-Ardenne, puis de la Ville de Reims, ont vécu un véritable tournant champardennais.
A l'occasion de cette exposition, l'artiste Pierre Giner développe un projet spécifique qui remet en perspective l'ensemble des activités et composantes du FRAC Champagne-Ardenne. Miscellaneous (spaces) est un jeu vidéo, un générateur aléatoire de mises en espace d'une collection. Collection d'œuvres d'art et de leurs images, au sein de laquelle circule le spectateur, pris dans le dédale de toutes leurs possibles mise en place.
Miscellaneous (spaces) est un outil de réflexion, de spéculation, d'anticipation, sur une collection et ce qu'elle contient comme potentiels d'expositions. Où l'ensemble des oeuvres est considéré pour ses innombrables variabilités spatiales. Ainsi celles-ci produisent leurs espaces, successivement, indéfiniment.
Miscellaneous (spaces) est un autre outil parmi ceux du FRAC Champagne-Ardenne, au même titre que la réserve, le cabinet d'édition, le lieu de diffusion vidéo, le "white cube". Tous nécessaires à l'institution, habituellement visibles ou invisibles. Tous déployés pour l'occasion dans les murs de l'Ancien Collège, autour du jeu lui-même.
Commissaires de l'exposition : François Quintin et Pierre Giner

adel abdessemed / habibi
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Adel Abdessemed quitte l’Algérie en 1995. Il poursuit en France les études qu’il avait entamées à l’école des Beaux-Arts d’Alger. Bien des années auparavant, il avait affirmé vouloir devenir artiste après la découverte dans le petit Larousse d’une reproduction en vignette de la célèbre Femme se baignant dans la rivière de Rembrandt. Adel Abdessemed ne s’est jamais départi de cette qualité de saisir dans le foisonnement du monde la part essentielle vers laquelle tend toute son exigence esthétique, avec une justesse qui dévoile une pensée qui vient du cœur.
Le travail d’Adel Abdessemed s’exprime par la vidéo, la photographie, le dessin, l’écriture et l’édition de livres d’artiste. Souvent en réaction à des situations vécues, il aborde la question des contraintes liées à l’identité culturelle politique ou spirituelle des sociétés, tant au cœur même des cultures, qu’elles soient occidentales, islamiques ou autres, que dans l’hybridation de celles-ci; une mixité dont lui-même enrichit ses réflexions mais subit parfois aussi les injustices. Un des sujets récurrents est celui du corps libéré des contraintes de la culture, la religion, la politique, les a priori idéologiques des sociétés...
Souvent énigmatiques les contenus des oeuvres d’Adel Abdessemed se nourrissent fortement de la rencontre que le spectateur en fait. C’est un travail qu’il faut appréhender avec égoïsme, pour soi, laissant libre le dialogue intérieur qui d’abord nous trouble, et finalement nous enrichit. Adel Abdessemed aime à dire, “ce que je veux c’est changer les gens”. Derrière cette ambition démesurée, il faut voir un geste généreux d’un artiste qui s’adresse avec insistance aux méandres de nos interdits et notre inconscient.
Dans l’espace, un squelette de dix-sept mètres de long est en lévitation à deux mètres du sol. Il est accompagné dans son sommeil aérien d’un réacteur d’avion, potentiel de puissance. Habibi est une invitation au voyage intérieur, comme si l’espace d’exposition était une peau, la surface, l’abri d’un corps absent, non seulement humain, mais aussi le corps d’une pensée en suspension, d’une attente silencieuse. Son titre, Habibi (mon chéri), emprunté à une chanson d’amour de la diva libanaise Fairuz, suggère immédiatement l’univers d’une intimité décalée...
L’oeuvre habibi est produite par le FRAC Champagne-Ardenne.

yan pei-ming / le fils du dragon : chantier / funérailles
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Une grande renommée internationale précède Yan Pei-Ming, peintre chinois, installé à Dijon depuis 1980. La résidence et l’exposition Le Fils du Dragon : Chantier/Funérailles au FRAC Champagne-Ardenne incorpore de façon originale l’ensemble d’un dispositif rétrospectif qui cet été consacre sa carrière en Bourgogne ; une sorte de prolongation en forme d’appendice. L’artiste s’approprie l’espace d’exposition du FRAC Champagne-Ardenne et en fait le lieu d’une recherche picturale et d’une réflexion “à chaud” sur l’ensemble de son œuvre disposée sur les murs du Musée des Beaux-Arts de Dijon, du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, des musées d’art et d’Histoire de Genève en collaboration avec le Consortium, centre d’art contemporain à Dijon.
Yan Pei-Ming aime à dire qu’il lui faut vingt ans et quinze minutes pour réussir un portrait. Tout se joue dans l’acte. Comme le ferait un sportif de haut niveau, il entretient chaque jour davantage sa formidable virtuosité, sa faculté de saisir l’essence du sujet dans la rapidité de quelques gestes aériens, quelques coups de brosse nerveux, sans “fignolage” ni repentir. C’est un artiste compulsif et persévérant qui réalise avec détermination une œuvre peinte dont on ne peut déjà plus faire l’inventaire, et qui reste indépendante des caprices de courants artistiques éphémères. S’il peint essentiellement des portraits en noir ou bien en rouge, Ming ne s’attache pas à la ressemblance. “Mon travail, dit-il, peut être considéré comme une sorte de portrait universel. Ce que je peins dans la permanence est au fond une idée de cette humanité”. Avec des sujets récurrents de l’imagerie chinoise, Ming dépasse sa propre opposition à l’art officiel qu’il a fui, et revisite les icônes d’un Mao ou d’un Bruce Lee aux faciès d’un exotisme désincarné qui vaut pour tous les visages, qu’ils soient victimes, brigands, anonymes, orphelins de Soweto, ou adolescents de Montbéliard.
A Reims, dans les espaces d’exposition du FRAC Champagne-Ardenne Ming a travaillé avec la régularité et la conscience d’un employé modèle. Il a réalisé un ensemble de treize toiles sur le thème de la mort. Les peintures sont d’une grande force. La palette s’éclaircie. Sa résidence a permis à de nombreux visiteurs, jeunes artistes, personnalités de la vie culturelle, ou simples curieux, de rencontrer l’artiste, de le voir travailler, mûrir son sujet, attaquer nerveusement la toile, reprendre partie ou tout du travail de la veille… Yan Pei-Ming aborde un sujet difficile mais incontournable. Le peintre de la vie s’attache à rendre des corps sans vie, ceux d’anonymes ou bien de Marylin Monroe, certains corps disposés au milieu des fleurs pour le dernier hommage ou bien d’autres à peine sortis de décombres… Cet ensemble de peintures dépasse le thème du deuil, c’est aussi le manifeste d’un renouveau pour l’artiste, une révolution au sens littéral, comme lorsque sort l’arcane de “la Mort” aux tarots de Marseille ; le rebond surprenant de l’artiste célébré.
Cette exposition est l’occasion d’une publication qui retrace le parcours de cet artiste. Cet ouvrage monographique est publié par les Presses du réel en coédition avec le Musée des Beaux-Arts de Dijon, le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, les musées d’art et d’Histoire de Genève, le Consortium, centre d’art contemporain à Dijon, et le FRAC Champagne-Ardenne.
En février 2004, est prévue la sortie d’un livre-DVD, aux éditions Little Big Man. Ce dernier présentera les reproductions des oeuvres réalisées au cours de la résidence de Yan Pei-Ming au FRAC Champagne-Ardenne et un film de Ludwig Trovato relatant cette aventure.

jeunisme I
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Oeuvres de Delphine Balley, Claire Boissel, Frédéric Brice, Olivier Dominici, Anne Guillaume, Yoann Legrand, Pascal Lièvre, Gaël Pollin, Chantal Raguet, Angéline Tripet, Marie-France Uzac
Le terme de “Jeunisme” a fréquemment été utilisé comme le reproche, souvent légitime, à l’adresse de projets institutionnels dans lesquels la jeunesse seule est l’argument esthétique. On se doit cependant d’être attentif aux travaux naissants d’artistes qui n’ont pas encore de reconnaissance institutionnelle ou publique. Pourquoi ne pas lire ce terme “jeunisme” comme un parti pris de générosité à énoncer, un engagement possible et souhaitable envers la jeune création, tout en gardant à l’esprit que la jeunesse n’est pas une question d’âge. Un lieu dédié à l’art contemporain se doit de porter cette attention prospective.
Ainsi, en cette fin d’hiver, le FRAC Champagne-Ardenne est atteint de “Jeunisme”, et initie une série d’expositions consacrées à la toute jeune génération d’artistes. Onze artistes français présentent leurs travaux : Delphine Balley, Frédéric Brice, Claire Boissel, Olivier Dominici, Anne Guillaume, Pascal Lièvre, Yoann Legrand, Gaël Pollin, Chantal Raguet, Angéline Tripet, Marie-France Uzac. Certains sont tout juste diplômés des écoles en France, d’autres ont récemment découvert leur vocation artistique. C’est pour beaucoup d’entre eux une première occasion de déployer leurs travaux dans un espace institutionnel, et d’en parler à un public non initié. Le FRAC Champagne-Ardenne propose à ces artistes un accompagnement, pour leur permettre de produire une œuvre nouvelle, de mettre en place un projet personnel, de favoriser une première édition ou un multiple.
Jeunisme 1 est aussi l’occasion de réunir certains des acteurs culturels de Reims qui soutiennent la création contemporaine. Entre autres, l’événement Jeunisme 1 est conçu en partenariat avec le Centre culturel centre de créations pour l’enfance de Tinqueux, l’association de mécénat d’entreprises PRISME, le Centre culturel Saint-Exupéry, le studio de création musicale Césaré, la Salle d’Attente association pour la promotion de la photographie contemporaine, et le Palais du Tau.

aernout mik
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Né en 1962 à Groningen (Pays-Bas), Aernout Mik vit à Amsterdam et à Berlin.
S'il fallait se convaincre que l'homme n'a pas tout à fait abandonné ses instincts d'animal grégaire, il suffirait de se regarder attendre dans un ascenseur ou une salle des pas-perdus, d'être attentif à nos comportements respectifs avant un concert de rock en plein air, ou bien encore d'observer les attitudes des boursiers autour de la corbeille lorsque le langage est réduit à quelques gestes primaires.
Aernout Mik insuffle à la création vidéo une dimension nouvelle, davantage théâtrale ou chorégraphique. De petites pièces sans parole et sans histoire sont mises en scène avec une grande précision. Libéré de la nécessité d'inscrire ses réalisations dans une logique narrative, Aernout Mik montre les relations contrariées entre un espace et des comportements humains. Ses oeuvres ont souvent quelque chose d'hypnotique. La projection synchronisée des deux points de vue d'une même scène provoque une impression d'ubiquité et piège le regard en exaltant nos facultés d'observation. Le spectateur a le privilège de scruter chaque détail, chaque geste, chaque élément d'un plan cinématographique sans fin et dont il ne comprend pas l’origine. Tout se passe comme si nous arrivions juste après l'événement dont cette attente, ces gesticulations inexpliquées, cette violence latente, ce silence, sont les conséquences muettes. Les acteurs d'Aernout Mik intriguent par la force de leur présence inactive ou l'étrangeté de leurs gestes sans détermination véritable.
Le FRAC Champagne-Ardenne est heureux de présenter une nouvelle installation vidéo d'Aernout Mik : Flock, 2002. Le titre signifie "troupeau” en anglais. Un groupe de personnes, majoritairement asiatique,semble en état de transit dans un lieu indéterminé dont on ne parvient pas à définir si c'est en intérieur ou en extérieur, à la tombée du jour ou bien à l'aube. Des chèvres,dont certaines sont mécaniques, bien que parfaitement imitées, évoluent au milieu d'hommes et de femmes qui ont finalement des attitudes très similaires. Ainsi,des animaux, des humains et des androïdes recomposent une cohésion sociale improbable, dont nous sommes les témoins attentifs grâce à ce plan séquence en boucle imperceptible. La scène rappelle confusément des photographies de presse ou des reportages télévisuels sur des réfugiés, des boat people, des prisonniers en attente de jugement. Les images d'une grande beauté déroulent avec lenteur les attentes, les jeux incompréhensibles, les allers et venues, le sommeil, l'anxiété d'une trentaine d'anonymes aux visages emplis de vide, d'espoir ou de désespoir, de pensées insondables, de transe, dans un mouvement en travelling régulier qui semble s'étirer vers l'infini.
Flock (2002) est une oeuvre co-produite par le FRAC Champagne-Ardenne ; la Fundació Joan Miró, Barcelone ; le Pori Art Museum, Finlande ; The Project, New York/Los Angeles ; la galerie Carlier/Gebauer, Berlin ; la galerie Massimo de Carlo, Milan.
L’exposition Aernout Mik bénéficie du soutien de la Fondation Mondrian, Amsterdam.

jean-françois texier / boxing queen
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Jean-François Texier « confectionne » une œuvre sensible, où se tissent des émotions intimes aux points de croix, du vague à l’âme au point mousse, une broderie des sentiments et des corps de tricots.
A Ruffec, en Charente, Jean-François Texier excelle dans l’art du tricot, de la couture et de la broderie depuis l’age de 12 ans, initié à cet art par sa grand-mère. Il adapte le crochet, la broderie Richelieu ou le point de feston à la création plastique contemporaine et réalise sa collection de «nouveautés»» qui augmente sans cesse son catalogue personnel : un bas rayé multicolore pour footbaleur et danseuse, des gants aux doigts tentaculaires, ou bien qui se joignent, tricots pour fleurs (des Immortelles...) pélerine au crochet en laine de récupération, lingerie fine exécutée par l’artiste avec des aiguilles de pin, sur un banc des jardin de Mériadeck à Bordeaux, la nuit, en attendant l’amour.
Son intervention dans le cadre du parcours associé de la Biennale de Lyon 2000 mettait en scène une “compétition de pêche au tricot“, à l’issue de laquelle étaient présentés quatre tricots de cordages marins en point mousse, enfilés sur les cannes à pêche qui ont servi à les tricoter. Une œuvre récente présente un petit tricot de laine Mohair de couleur chair, confectionné à l’aide de mines de graphites; ainsi la laine est souillée à mesure qu’elle prend forme.
C’est une œuvre dont la matière première est le temps qui passe, un tissage méticuleux des attentes et des phantasmes. Des aiguilles de Jean François Texier surgit un théâtre d’ombres intimes, des désirs éclots comme les fruits naturels de patience.
Pour l’exposition au FRAC Champagne-Ardenne, Jean-Fançois Texier met à profit l’expérience de plusieurs mois de résidence au Centre d’art Passages, résidence d’artistes Ginko de la ville de Troyes, capitale du bas et de la bonetterie, pour la réalisation d’un projet autour de la figure emblématique de la Chanteur franco-américaine Joséphine Baker.
Un catalogue dédié à l’ensemble de l’oeuvre de Jean-François Texier sera édité par le FRAC à l’occasion de l’exposition, en co-édition avec le FRAC Acquitaine.

acquisitions récentes
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Oeuvres de Saâdane Afif, Tobias Bernstrup, John Bock, Frédéric Coupet, Honoré d'O, Dan Graham, Cécile Le Talec, Glenn Ligon, Mario Merz, Laurent Montaron, Philippe Ramette, Nathalie Rao, Glen Rubsamen, Frances Stark, Annelies Strba, Jean-François Texier
A l'occasion de cette exposition sont également présentées des oeuvres d'Erik Dietman en hommage à sa disparition récente.

game over city / la ville en jeu
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Oeuvres de Tobias Bernstrup, Virginie Barré et Stéphane Sautour, Pierre Giner, Felix Stephane Huber, Palle Torsson
L'exposition Game over city/la ville en jeux présente plusieurs artistes dont le travail investit le nouveau champ de création que représente le monde des jeux vidéo. Ces artistes portent un regard particulier sur la relation entre l'échelle humaine et le langage architectural. A partir de moteurs graphiques de jeux vidéo, une nouvelle génération de créateurs fait émerger une esthétique numérique, et revisite ainsi le réel dans un monde parallèle. Ils révèlent ainsi les stigmates d'une perception nouvelle du monde. Tobias Bernstrup, Palle Torsson, Felix Stephan Huber, Virginie Barré et Stéphane Sautour, Pierre Giner évoquent ces paysages urbains, des terrains de jeu dont la forme, les décors, les mises en situation sont chargés de significations.
L'artiste français Pierre Giner propose une balade dans un road movie imaginaire. Tobias Bernstrup, artiste suédois, invite le public à déambuler à l'aide d'un "joystick", en parcourant l'urbanité superficielle recomposée de Potsdamer Platz à Berlin, dans un jeu en vision subjective 3D. L'artiste allemand Felix Stephan Huber campe le décor de son jeu de "shoot" au coeur de Alexander Platz, ancienne place centrale de Berlin Est. Des combattants s'affrontent dans ce lieu interstitiel, symbole d'une utopie déchue. Ces deux jeux s'inspirent non pas d'une représentation réelle mais de l'idée que véhicule le Berlin reconstruit. Avec ces oeuvres nous sommes au coeur de la notion de cités génériques, terme que l'architecte théoricien Rem Koolhas utilise pour qualifier les villes nouvelles.
La violence de ces mondes nouveaux est évoquée dans la proposition de Palle Torsson, Sam, où la balade d'une petite fille mitrailleuse, met en exergue la brutalité des comportements composés des personnages de jeux vidéo actuels. Le court métrage d'animation Rouge-Total de Virginie Barré et Stéphane Sautour déroule avec lenteur des images tout à la fois violentes, oniriques et mystérieuses. Ces créations mettent en évidence le formidable réservoir de violence contenue des jeux vidéo, défouloir sans limite que l'attitude physique passive et recroquevillée du "gamer" ne laisse pas transparaître.

emmanuelle huynh thanh-loan et cécile le prado / ellès
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Ellès est une oeuvre issue de la rencontre entre une chorégraphe, Emmanuelle Huynh Thanh-Loan, et une compositrice, Cécile Le Prado.
Le FRAC Champagne-Ardenne s'associant à Césaré, studio de création musicale, et avec le soutien du Manège de Reims Scène nationale, produit cette installation sonore, qui se situe à l'écart des frontières qui séparent traditionnellement danse, musique et arts plastiques.
Ellès est le témoin de l'entrelacs dans lequel nous nous tenons. Le monde imprime ses événements dans nos corps en même temps que ceux-ci ne cessent de le reconfigurer. Il est donc question des répercussions du vaste corps du monde en nous-mêmes ainsi que de la résonance de nos corps singuliers dans ce monde.
Ellès est un geste lisière par lequel la musicienne et la chorégraphe se proposent d'"espacer", c'est-à-dire d'organiser des formes, formes sonores en l'occurrence, dans un comportement spatial.
Les deux artistes travaillent ensemble à créer de petites articulations, objets sonores hybrides entre leurs deux imaginaires. Elles mettent en scène des modèles d'échange dehors-dedans: ondulations, tremblements, propagations, densifications, retraits, immobilité. Le comportement du son dans l'espace, sa chorégraphie proposent une réalité dont le visiteur est invité à faire l'épreuve:tout d'abord à l'intérieur d'un espace périphérique que l'on parcourt seul, à fleur de peau, puis dans un espace central d'écoute partagée.

janaina tschäpe
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La solitude d’un ange, une sirène abandonnée, un visage respire dans une enveloppe fœtale, une femme d’eau en léthargie, les œuvres de Janaina Tschäpe apparaissent comme les souvenirs en fragments d’un rêve confus d’une nuit d’été.
De nationalité brésilienne, Janaina Tschäpe est née en 1973 en Allemagne et vit à New York. Une exposition monographique récente au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia à Madrid, ainsi qu’à la Galerie Catherine Bastide à Bruxelles, ont révélé en Europe le travail fascinant de cette jeune artiste germano-brésilienne. A travers la photographie, la vidéo, le dessin, la sculpture ou même l’installation, Janaina Tschäpe utilise son corps comme modèle d’une mythologie personnelle hybride, dans laquelle fourmillent des références, des légendes de la Grèce Antique, ou des mondes imaginaires des contes nordiques.
D’une qualité chromatique rare, ses images confondent avec finesse la mélancolie de la peinture et la photographie victorienne, le cinéma néo-réaliste et les modes fragmentés d’expressions contemporaines de la vidéo et de la photographie plasticienne. Les images sont des produits directs de l’imagination. L’intensité fictionnelle de ses œuvres, leur force narrative contrastent avec la simplicité des moyens mis en œuvre pour ces mises en scènes: décors naturels, accessoires réalisés par l’artiste à partir de matériaux modestes.
Cette artiste aux vies multiples identifie ses propres craintes et fantasmes aux personnages en lesquels elle modèle sa métamorphose. Janaina Tschäpe emporte toujours sa robe de sirène ou ses ailes d’anges et poursuit ses vies parallèles au gré des lieux, des décors, des lumières, où des contingences la mènent. Janaina Tschäpe affirme avant tout un pouvoir créateur qui lui permet, en tous lieux, de déployer en des vies simultanées les métamorphoses divaguantes des figures essentielles de l’intime. A Reims, elle prend possession de lieux magiques, la charpente de la cathédrale, la bibliothèque et les anciennes cuisines du Collège des Jésuites par exemple, qui deviennent décors de nouvelles transformations habitées d’une inquiétude douce.
A l’occasion de cette exposition, le FRAC Champagne-Ardenne édite une publication, véritable projet d’artiste sur la série inédite des Petites morts, série photographique que l’artiste mène depuis de nombreuses années.

alchimie de la rencontre
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Oeuvres de Alice Anderson, Kader Attia, Marina Babakoff et Jérôme Devanne, Borderland, James Lee Byars, Claude Closky, Eric Duyckaerts, Gilbert and George, Douglas Gordon, Joseph Grigely, Jonathan Monk, Laurent Montaron, Yan Pei-Ming, Valérie Mrejen, Marylène Negro, Cai Guo-Qiang, Philippe Ramette, Jean-François Texier, Felix Gonzalez-Torres, Angel Vergara
La rencontre avec l’objet d’art porte en elle tous les potentiels de trouble, de confusion qui d’un moment simple de contemplation engage subitement l’avenir avec l’emportement d’un coup de foudre.
Les œuvres de cette Alchimie parlent de rencontres. Celle d’une personne que l’on va peut-être embrasser si elle a les yeux verts, celle d’une petite annonce, et celle que l’on attend en tricotant assis sur un banc des jardins de Mériadeck. Il y a la rencontre des différences ; celle aussi de deux petites filles qui partagent un gâteau; ou bien des rencontres futiles où règnent un protocole insipide et cruel. Il y a encore la rencontre avec soi-même, comme lorsqu’on se réveille d’un sommeil amnésique dans la ville d’un amour passé. Il y a enfin celle avec les autres, tous les autres, ceux auxquels un journal ou un billet de train nous relient, tous ceux dont l’artiste fait la rencontre par l’offrande généreuse d’un bonbon savoureux, ou d’une infusion aux champignons bénéfiques. L’artiste nous lègue l’objet qui sera l’ambassadeur de sa rencontre avec chacun : l’œuvre, à l’image d’un bijou précieux qu’il porte sur la main près du coeur.

nouvelles acquisitions
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Oeuvres de Jimmie Durham, Robert Filliou, Rodney Graham, Yuri Leiderman, Regina Möller, Uri Tzaig
Une collection institutionnelle développe peu à peu son identité dans une progression presque organique, comme l’individu modifie sa personnalité à mesure d’acquis successifs parfois déterminés, parfois simplement contingents.
La collection du FRAC Champagne-Ardenne est composée de 400 œuvres datées de 1963 à 2000, regroupant des pratiques aussi diversifiées que la peinture, la sculpture, la photographie, l’installation, la vidéo... Si certaines œuvres ont un caractère davantage historique et témoignent des avancées les plus récentes de la pensée artistique (les œuvres de Robert Filliou, Raymond Hains ou Jimmie Durham en sont quelques exemples), le FRAC Champagne-Ardenne a néanmoins acquis une grande notoriété grâce à sa politique de production d’œuvres en concordance avec les orientations des acquisitions, en particulier en direction d’artistes actuels ou de la jeune génération dont la plupart sont déjà reconnus sur un plan national et international. C’est le cas de John Bock, de Laurent Montaron ou bien de Regina Möller. La collection résulte du choix d’un comité technique consultatif d’achat dirigé par le directeur du FRAC.
Mais la collection du FRAC Champagne-Ardenne est avant tout un outil déterminant pour faire connaître les avancées de la création de notre temps. Le FRAC travaille à la constitution d’un véritable patrimoine vivant. La collection permet à chacun d’approcher l’art de notre époque avant même qu’il ne subisse les distorsions du temps, qu’il ne se charge des a priori critiques de l’Histoire.

saâdane afif / poetic lambda
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A la suite de sa participation à plusieurs expositions collectives, notamment l’exposition Sensitive au Printemps de Cahors, en 2000, Poétic Lambda est la première exposition personnelle en France de Saâdane Afif. Cette exposition présente un projet original pour les espaces d’expositions du FRAC Champagne-Ardenne.
Né en 1970 à Vendôme, Saâdane Afif vit à Nantes.
Intégrant dans sa démarche un travail qu’il qualifie lui-même de “guetteur”, Sâadane Afif développe une attitude sensible aux signes qui nous entourent pour leur faire subir un déplacement, une dérive poétique, par la mise en œuvre de dispositifs fragiles et précaires, de bricolages atypiques et hybrides.
Sâadane Afif opère des collages de sources iconographiques anachroniques ou des distorsions d’échelles visuelles et sonores, jouant sur la rencontre cacophonique des objets et des juxtapositions d’images. La mise en jeu des interférences et des relations tissées entre ses œuvres lui permettent de générer un processus de circulation sémantique.
Poétic lambda est une construction personnelle sans règles ni méthodes, qui s’effectue dans le mouvement accidentel des évènements, rencontres et voyages entrepris, dans une tentative de saisir l’insaisissable, d’organiser le chaos, tel un champ illimité et mouvant de tous les possibles. Ainsi chaque œuvre est l’occasion d’un changement de médiums, de repères, tant avec des assemblages composites que des maquettes, prototypes, sons, photographies, objets récupérés...
“Saâdane Afif se tient dans la posture du voyageur, c’est à dire de celui qui observe les paysages et entend des langues inconnues(...). Peu lui importent la véracité des faits, des expériences ; il n’est ni nomade ni anthropologue. Son rapport au déplacement est autre, qui aurait pour nom: ”tourisme aléatoire”. (...). Il ne s’agit pas pour lui de s’approprier les choses mais de les indiquer; comme on le fait de l’index pour diriger l’intention de l’autre. Ses pièces procédent donc de ce découpage, qui déplace le regard d’un point à l’autre et désigne une direction, une perspective.” (Lili Reynaud, ”Poétic Lambda”, Galerie Michel Rein, septembre 2000)
A l’occasion de cette exposition, le FRAC Champagne-Ardenne publie en co-édition un ouvrage portant sur les travaux récents de Saâdane Afif.

honoré d'o / tous les détails en frac-ture / recomposition
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nouvelles acquisitions
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Oeuvres de Eric Duyckaerts, Robert Filliou, Alain Jacquet, Cristian Lapie, Philippe Mayaux, Gustav Metzger, Laurent Montaron, Thierry Perthuisot, Jacqueline Salmon, Joëlle Tuerlinckx, Angel Vergara

nouvelles acquisitions 98
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Oeuvres de Jean-Michel Alberola, Michel François, Raymond hains, Richard Hamilton, Pierre Huyghe, Matt Mullican, Xavier Noiret-Thomé, Rainer Oldendorf, Dieter Roth, Adrian Schiess.

nouvelles acquisitions 97
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Oeuvres de Stéphane Calais, François Curlet, Willie Doherty, Alain Jacquet, Harald Klingelhöller, Regina Möller, Sylvie Plateau, Bernhard Rüdiger, Joe Scanlan, Angel Vergara, James Welling.

nouvelles acquisitions 95
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Oeuvres de Chris Burden, Patrick Van Caeckenbergh, Stéphane Calais, Erik Dietman, Jimmie Durham, Jef Geys, Pierre Joseph, Jean-Luc Moulène, Philippe Ramette, Christophe Vigouroux.

yuri leiderman / apprendre l'histoire de l'europe à un chat
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jimmie durham / la leçon d'anatomie (a progress report)
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patrick van caeckenbergh / un tout petit peu, maquettes 1978-1995
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maisons-cerveaux
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Oeuvres de Stéphane Calais, Hubert Duprat, Hreinn Fridfinnsson, Fabrice Hybert, Matthias Lengner, Patrick Van Caeckenbergh, Angel Vergara.

chris burden / c.l.b. - the grape and me and the holly trinity
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erik dietman / à toi rabelais qui a su boire avant la soif
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voyage imaginaire / mai de la photo
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Oeuvres de Alberto Garcia Alix, Thierry Lefebure, Pere Formiguera, Martin Garcia, Douglas Keats, Claude Nori, Françoise Nunez, Bernard Plossu, Wojciek Prazmowski, Jean-Philippe Reverdot, Cristina Zelich.

la traversée des mirages, photographie du québec / transfrontalières
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Oeuvres de Patrick Altman, Angela Grauerholz, Roberto Pellegrinuzzi, Denis Farley, Alain Paiement.

écritures de lumière / mai de la photo
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Oeuvres de Raymond Hains, Lothar Baumgarten, Dieter Appelt, Paolo Gioli, Jean le Gac, Ger Van Elk, Bernard Faucon, Henry Lewis, Hubert Duprat.

invitation
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Oeuvres de Pascal Bacicca, Xavier Bertheau, Florence Kutten, Annie Lasserre, Frédéric Voulize, Lydie Weirich.

de architectura
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Oeuvres de John Coplans, Gérard Gasiorowski, Pascal Kern, Bruno Stevens.

territoires II
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Oeuvres de Robert Adams, Roger Ackling, Christian Lebrat, Masafumi Maita, Pierre Mercier, Hans van den Ban, Holger Trülzsch, Keiichi Tahara, Laurent Joubert, John Hilliard, Lothar Baumgarten.

sculpture contemporaine espagnole / transfrontalières
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Oeuvres d'Emilio Martinez et de Ricardo Cotanda.