Monts Analogues
Plus de 40 artistes réuni·es autour de René Daumal : Ellie Antoniou, Béatrice Balcou, Rosa Barba, Hélène Bellenger, Simone Boisecq, Gaëlle Choisne, Clément Cogitore, Guillaume Constantin, Eric Croes, René Daumal, Simon Demeuter, Quentin Derouet, Kim Détraux, Luc Dietrich, Julien Discrit, Jimmie Durham, Anne Goujaud, Nancy Graves, Raymond Hains, Manon Harrois, Charles Hascoët, Maurice Henry, Tom Ireland, Florence Jung, Kapwani Kiwanga, Laura Lamiel, Charles Lopez, Nina Beier & Marie Lund, Bibi Manavi, Laurent Montaron, Otobong Nkanga, Philippe Parreno, David Posth-Kohler, David Renaud, Karine Rougier, Joseph Sima, Soundwalk Collective with Patti Smith, Stéphanie Solinas, Julien Tiberi, Trevor Yeung
Commissaires de l’exposition : Boris Bergmann, auteur et Marie Griffay, directrice du FRAC Champagne-Ardenne
En septembre 2021, le FRAC Champagne-Ardenne inaugure une grande exposition collective consacrée au Mont Analogue, un récit de l’auteur rémois René Daumal (1908-1944). Mêlant art et littérature, l’exposition célèbre l’influence de René Daumal — et en particulier celle de son dernier livre, Le Mont Analogue — sur les artistes de son époque et d’aujourd’hui.
Imaginée comme une expédition, l’exposition reprend les grands thèmes du livre : communauté poétique, foi individuelle et foi collective, élévation vers un sommet intime et secret. Portée par le récit de Daumal et les lectures personnelles qu’en font les artistes, l’exposition nous invite à trouver en nous-même cet accès au Mont Analogue.
Le Mont Analogue est un livre magique, qui accompagne et guide l’existence de celle ou de celui qui, par sa lecture, prend part à la quête de Daumal. Le récit initiatique montre qu’il existe un lien géographique, un passage entre la Terre et le Ciel, entre nos certitudes et ce qui nous dépasse, une montagne gigantesque, à la fois accessible et masquée : Le Mont Analogue. La règle est simple : pour le voir, il faut y croire.
Pour Boris Bergmann, co-commissaire de l’exposition : « Le Mont Analogue n’est pas seulement un texte littéraire important. Il a aussi servi de repère à plusieurs générations d’artistes, à l’instar de la chanteuse et poète Patti Smith, du plasticien et réalisateur Philippe Parreno mais aussi à toute une jeune génération d’artistes de tous les pays. Peintres, musiciens, sculpteurs ou cinéastes : tous ont lu et aimé Le Mont Analogue, tous s’en sont servi comme d’une source d’inspiration. Un passage secret vers la création. Un point de ralliement. Une boussole qui indique d’autres Nords. Il fallait les réunir. À Reims, ville où Daumal, adolescent, fonda le plus radical des groupes littéraires. Le Grand Jeu fut la genèse de Daumal, Le Mont Analogue son aboutissement. Dans les deux cas, la quête de liberté passe par l’expérience intérieure et poétique, par la constitution d’une communauté. »
Comme René Daumal l’écrit lui-même : « du fait que nous sommes deux, tout change ; la tâche ne devient pas deux fois plus facile, non : d’impossible elle devient possible »1. .
Selon Marie Griffay, co-commissaire de l’exposition : « Pour imaginer cette exposition-expédition, nous avons mené nos recherches en cercles concentriques, dans les ateliers d’artistes, les archives, les catalogues, les fonds et collections, avec l’intuition que les œuvres présentées à Reims devaient provenir de l’entourage direct, du point de départ du parcours littéraire et artistique de Daumal. Nous avons ainsi rassemblé une centaine d’œuvres, réalisées par une quarantaine d’artistes, avec l’idée de construire une exposition qui explore la capacité des humains à se réunir pour faire ensemble. »
Aux côtés d’artistes connus et reconnus, comme Patti Smith — qui présente les films réalisés avec Soundwalk Collective issus de leur dernier album, Peradam, directement inspiré de Daumal — ou Philippe Parreno — dont l’œuvre Mont Analogue retranscrit en pulsations lumineuses et saccadées le texte de Daumal, se trouve aussi toute une jeune génération d’artistes toujours plus nombreux·ses à lire et aimer Daumal. Le FRAC les a invités à produire de nouvelles œuvres spécialement pour l’occasion ; sont ainsi présentés des peintures inédites de Karine Rougier et de Simon Demeuter, de nouveaux totems en céramique d’Eric Croes ; sont aussi réactivées des œuvres de Charles Lopez, Florence Jung, Quentin Derouet et Hélène Bellenger.
Les œuvres d’artistes modernes figurent aux côtés de ces nouvelles productions grâce à des prêts exceptionnels du Musée des Beaux-Arts de Reims, de la Bibliothèque Carnegie et du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris qui permettent de redécouvrir les œuvres de Simone Boisecq, René Daumal, Luc Dietrich, Maurice Henry et de Joseph Sima dans un voisinage inédit. Des œuvres de la collection du FRAC viennent compléter les visions du Mont Analogue parmi lesquelles celles de Rosa Barba, Gaëlle Choisne, Jimmie Durham, Anne Goujaud, Raymond Hains, Manon Harrois, Tom Ireland, David Posth-Kohler, David Renaud et Julien Tiberi.
Cette quête renouvelée du Mont Analogue bénéfice aussi de nombreux prêts d’artistes, de galeristes, d’autres FRAC et d’institutions qui permettent de découvrir les œuvres de : Ellie Antoniou, Béatrice Balcou, Clément Cogitore, Guillaume Constantin, Kim Détraux, Julien Discrit, Nancy Graves, Charles Hascoët, Kapwani Kiwanga, Laura Lamiel, Nina Beier & Marie Lund, Bibi Manavi, Laurent Montaron, Otobong Nkanga, Stéphanie Solinas et de Trevor Yeung.
Portée par l’aura de Daumal et les lectures intimes de chacun·e des artistes invité·es, l’exposition n’a qu’un seul but : nous permettre d’aller chercher en nous-même cet accès au Mont Analogue, ce possible qui permet de tout voir, tout créer. Tout être.
- René Daumal, Le Mont Analogue, Paris, Gallimard, coll. « L’imaginaire », 1981, [première édition : 1952], p. 41