FRAC Champagne-Ardenne

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Histoire du FRAC Champagne-Ardenne

Histoire du FRAC Champagne-Ardenne

Vue de l’exposition Est-ce que je me contredis? C’est entendu, alors je me contredis. (Je suis vaste, je contiens des multitudes.), 2018, FRAC Champagne-Ardenne. Photo : Martin Argyroglo

En 40 ans, le FRAC Champagne-Ardenne a su écrire une histoire singulière, cohérente et sans cesse renouvelée pour répondre à la question qui a présidé à sa constitution, dès 1983 : comment « constituer une collection d’art de maintenant »1  ?

L’arrivée de Catherine Bompuis à la direction du FRAC en 1984 a été déterminante dans la création de l’identité de la structure. Son mandat s’est articulé autour des objectifs suivants « rendre le FRAC autonome, trouver un lieu, structurer une collection et réaliser des expositions ». Cet ambitieux travail de défrichage s’est accompagné dès le début d’une conviction forte qui ne quittera plus le FRAC Champagne-Ardenne : le FRAC doit être un laboratoire dans lequel l’artiste et l’œuvre sont au centre.

Son action a été poursuivie par Laurence Imbernon (1988-1993) qui, en 1990, a accompagné le déménagement du FRAC dans son lieu actuel : l’ancien Collège des Jésuites de Reims. L’installation dans ce lieu d’ancrage a bouleversé une programmation qui reposait jusque-là̀ sur des collaborations avec des institutions pour la création d’expositions hors les murs.

Héritière de cette double expérience d’expositions ex situ et in situ, Nathalie Ergino (1994-2001) a pérennisé ce dispositif, le Collège devenant ainsi la base d’un projet de ramification dans la région. Le FRAC devait vivre dans la création : « On évoquait alors la notion de production : être en amont, susciter une exposition qui provoquerait à son tour des acquisitions, qui pourraient elles-mêmes être diffusées dans la région3 .  » . De ces rencontres avec le territoire sont nés quelques-uns des chefs-d’œuvre de la collection, parmi lesquels les œuvres de Raymond Hains (déjà invité par Catherine Bompuis), Chris Burden, Jimmie Durham ou Philippe Ramette. Le mandat de Nathalie Ergino, tourné vers la création, s’est naturellement inscrit dans une orientation ouverte et généreuse : l’art et la vie.

La première exposition de François Quintin (2001-2007) au FRAC, « Alchimie de la rencontre », a révélé le fil conducteur de son projet artistique : une programmation ouverte aux autres disciplines, notamment la musique, l’art culinaire, les jeux vidéo ou le cinéma. « L’œuvre est toujours le gage d’une rencontre avec la pensée d’un artiste 4.»  ; c’est dans cet esprit de célébration que le public a découvert une programmation interdisciplinaire audacieuse placée sous le signe de la rencontre.

La programmation de Florence Derieux (2008-2016), notamment basé sur une présentation accrue d’expositions monographiques, a pérennisé la présence des artistes en Champagne-Ardenne. Le titre de sa première exposition, « La fête est permanente », référence à l’artiste Robert Filliou, a annoncé le thème de son projet.
La vision d’un FRAC laboratoire, dont la programmation se caractérise par la présence de nombreux·euses artistes français·es et étranger·ères invité·es à découvrir, analyser, construire et déconstruire les récits d’un territoire se poursuit avec la directrice actuelle, Marie Griffay. Son programme artistique, intitulé « L’esprit de jeu, entre règle et turbulence », s’inscrit dans la continuité des thèmes précédemment initiés.

L’art et la vie, l’art et la rencontre, l’art et la fête, l’art et le jeu,… sont les thèmes successifs qui ont façonné le FRAC Champagne-Ardenne.

  1. Michel Laval, Célébration! : 20 ans du Frac Champagne-Ardenne, Reims : Collège/Frac Champagne-Ardenne, 2004, p. 15
  2. Catherine Bompuis, Célébration!, Ibid., p. 277
  3. Nathalie Ergino, Célébration!, Ibid., p. 323
  4. François Quintin, Célébration!, Ibid., p. 382