FRAC Champagne-Ardenne

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Kitigàn

Kitigàn

Du 18 septembre au 15 décembre 2024
HORS-LES-MURS

Vitrine de l’ESAD / Ecole supérieure d’art et de design de Reims / Reims (51)

Œuvres de Caroline Monnet

Le FRAC Champagne-Ardenne et l’ESAD de Reims s’associent pour développer tout au long de l’année un programme d’expositions dans la vitrine de l’école, permettant aussi bien l’accompagnement de projets pédagogiques que le développement de projets artistiques pensés spécifiquement pour ce lieu.

Les œuvres de la série Kitigàn (Tract of Land – parcelle de terre) montrent des motifs traditionnels transmis par des générations de matriarches dans la culture anichinabée dont est originaire Caroline Monnet. Si l’artiste rend ici hommage à son identité visuelle indigène, elle l’inscrit néanmoins dans une histoire dynamique et en constante évolution. Par la pyrogravure, elle examine les marques indélébiles laissées sur la terre de ses ancêtres au nom du progrès. Brûlés dans le bois, les lignes et les motifs transmis par les ancêtres de l’artiste deviennent une carte métaphorique et un témoignage des distances parcourues par ces communautés au cours des siècles. Ces déplacements ont notamment pris une importance particulière lors de la création des réserves : la nation algonquine Anichinabé a en effet été déplacée d’Oka à Maniwaki, son territoire ayant été converti en seigneuries. L’utilisation des panneaux de bois gravés rappelle la division des terres imposées par le régime seigneurial au Québec et au Canada ainsi que la surexploitation des ressources naturelles notamment forestières. On peut cependant également déceler dans ces motifs une ressemblance avec les circuits des puces électroniques, réceptacles contemporains d’informations et de savoirs actuels et ancestraux.

Née d’une mère anichinabée et d’un père français, Caroline Monnet interroge les héritages du colonialisme et en revisite les systèmes par la réintroduction de pratiques autochtones. L’artiste s’est notamment fait connaitre pour ses créations aux formes hybrides, développant un vocabulaire esthétique singulier qui inscrit des motifs et des pratiques culturelles traditionnels anichinabés aux figures de la peinture moderne abstraite. Travaillant avec des matériaux industriels et de construction, tels que du béton, de la mousse isolante ou du contreplaqué, l’artiste transforme des éléments bruts en un langage imprégné d’identité autochtone.