Stephen Felton
Commissaire de l’exposition : Marie Griffay
Peintre américain de renommée internationale, Stephen Felton (né en 1975 à Buffalo) est invité à produire une toute nouvelle série de toiles monumentales pour son exposition monographique Teeth in the Grass au FRAC.
Réalisées à main levée, les peintures de Stephen Felton sont faites de formes géométriques très simples qui questionnent le médium et les fondements de la représentation mimétique dans l’art. Il développe un alphabet de signes s’apparentant à des pictogrammes, un langage universel et ludique qui rappelle l’imagier pour enfant autant que l’art pariétal et ses rares représentations de la figure humaine. La recherche d’un équilibre entre le premier et le second plan, entre le sujet et le paysage, entre la couleur et le blanc est au cœur du travail de l’artiste. Le geste spontané, rapide, quasi performatif de Stephen Felton semble être celui d’un amateur, contredisant la notion classique de savoir-faire et de technique autant que la représentation romantique de l’artiste doté d’un talent hors du commun travaillant sans relâche à la perfection de son œuvre.
Le travail de Stephen Felton trouve son origine dans une multitude de récits, il s’agit de raconter des histoires. La plupart du temps, dit-il « je pense à quelque chose avec quoi j’aimerais jouer, et je me laisse aller dans cette direction ». Ainsi, au fil de ses expositions, le visiteur a pu reconnaître la silhouette de Moby Dick d’Herman Melville (1851) ou des éléments tels qu’un vélo, une échelle ou un croissant de lune, tous inspirés du roman Scènes de la vie d’un faune (1962).
Pour son exposition au FRAC, Stephen Felton déploie sur les deux étages de l’ancien collège des jésuites la narration d’une histoire d’amour en deux actes. Cette love story évoque aussi bien les grandes œuvres littéraires que leurs multiples adaptations contemporaines, c’est donc surtout la notion de remake – pour utiliser le terme de sa langue natale – qui intéresse Stephen Felton.